Electronic Arts voit grand pour son FIFA 17 et a ainsi opéré de nombreux changements avec cette nouvelle mouture, à commencer par son joueur vedette qui s’affichera fièrement sur les différents documents promotionnels du jeu en plus de la pochette: exit Messi, place à James Rodriguez, Colombien acheté à prix d’or par le Real Madrid après une bonne Coupe du Monde au Brésil, mais qui, depuis, cire le banc de touche de la maison Blanche. L’analogie est facile: à vouloir viser trop haut, FIFA 17 peut-il lui aussi se planter et perdre sa place de titulaire, un poste qu’il occupe depuis de longues années maintenant?
Après avoir joué plusieurs heures à cette preview de FIFA 17, c’est d’ailleurs un petit sentiment général de déception qui dominait. Le jeu n’est pas mauvais —on peut même le juger plutôt bon—, mais il peinait à refléter la présentation orale/powerpoint d’Electronic Arts pendant laquelle le géant américain se montrait extrêmement ambitieux. «Le plus grand nombre de changements jamais effectués dans un FIFA» annonçait ainsi fièrement EA en ouverture. Mais l’utilisation du Frostbite Engine n’a apporté, pour le moment rappelons-le, aucun effet wow, et toutes les améliorations liées au gameplay ne sautaient pas non plus forcément aux yeux. Tout en gardant bien à l’esprit que cela est amené à évoluer, on retiendra principalement un rythme plus lent que dans FIFA 16, notamment influencé par des transmissions de balles à faibles allures si on ne maintient pas R1/RB et des joueurs qui, à l’arrêt, peinent un peu à tourner sur eux-mêmes. La construction en partant de loin était également facilitée par un pressing plus faible venant des attaquants adverses et défendre était aussi un peu plus difficile, les tacles debout étant plus rigides.
De manière générale, on recensait un bon équilibre entre les attaquants et les défenseurs, ces derniers étant généralement bien en place et couvrant bien les espaces. Une chose très rassurante alors qu’EA a en fin de compte surtout insisté sur le jeu offensif au cours de sa présentation de FIFA 17. Les milieux créateurs peuvent ainsi délivrer des passes en profondeur enroulées, à la manière de Kakà pour Crespo lors de la finale de 2005 opposant le Milan AC à Liverpool, tandis qu’il est désormais possible de réaliser de puissantes frappes à ras de terre en appuyant une seconde fois sur le bouton de tir. Quant aux gardiens, alors qu’ils sont très bons sur FIFA 16 malgré encore quelques difficultés à bien capter un ballon filant au premier poteau, ils étaient ici capables du meilleur comme du pire, relachant parfois la balle bêtement avant d’enchaîner avec un magnifique arrêt réflexe.
Outre l’introduction d’un nouveau moteur et d’un gameplay comme toujours revu, l’autre grand chantier de FIFA 17 se nomme le mode Journey, une sorte de mode histoire truffé de cinématiques dans lequel on suit le parcours d’Alex Hunter, un joueur anglais ayant l’ambition de percer en Premier League. Il s’agira naturellement de réaliser de solides performances lors des entraînements afin de taper dans l’oeil de l’entraîneur et de grapiller quelques minutes de jeu à chaque rencontre. Electronic Arts nous promet de l’émotion et une expérience immersive, certaines séquences se déroulant dans les vestiaires, les couloirs du stade, l’avion ou les buraux des dirigeants. De ce que nous avons pu découvrir, c’était réussi. Voir José Mourinho —tous les entraîneurs de PL sont modélisés et Hunter avait rejoint Manchester United dans cette partie—, réclamer notre entrée en jeu alors que les Red Devils sont tenus en échec par Liverpool, avait son charme. Après le match, un écran détaillait nos statistiques et revenait sur nos objectifs, puis il fallait répondre aux questions des journalistes, FIFA 17 offrant alors plusieurs types de réponses différentes, chacune ayant normalement une influence sur le reste de l’aventure. Au moment d’évoquer notre satisfaction pour ce premier match officiel en PL, nous avons ainsi renforcé notre popularité sur les réseaux sociaux.
Le mode Journey de FIFA 17 est donc une sorte de Deviens Pro en plus évolué, en plus scénarisé mais aussi avec visiblement quelques restrictions. Il semblerait ainsi qu’il soit uniquement possible de jouer dans le championnat anglais où on nous promet toutefois une expérience différente dans chaque écurie, tous les clubs n’ayant pas les mêmes ambitions. De plus, seul Alex Hunter devrait être jouable —inutile d’espérer pouvoir se glisser dans la peau de jeunes joueurs ayant encore beaucoup à prouver (Martin Odegaard, Hachim Mastour) ou ayant déjà montré d’immenses qualités (Gianluigi Donnarumma) à leur âge— et on peut se demander s’il sera possible d’évoluer à un autre poste qu’en attaque.
FIFA 17 sortira le 29 septembre sur PC, Xbox One, Xbox 360, PlayStation 4 et PlayStation 3. Seules les versions PC, Xbox One et PS4 utiliseront le moteur Frostbite et bénéficieront du mode de jeu Journey.