Chaque année, le bal des promesses : un retour aux sources, un PES prêt à revenir sur le devant de la scène. . . Sans forcément totalement convaincre, le dernier épisode proposait de jolies nouveautés mais trimballait encore avec lui les mêmes erreurs du passé. Désormais, grâce au Fox Engine de sieur Kojima, PES 2014 peut-il enfin être cet épisode du renouveau? Place aux actes maintenant et au verdict.
Avec un développement long de plusieurs années et un nouveau moteur, ce PES apporte bien évidemment son lot de nouveautés, en plus de reprendre certains acquis de la saison passée, le contrôle de la balle et le mode manuel en tête. On découvre ainsi l’importance du stick droit. Pour faire simple, le droit sert à bouger le corps, le gauche les jambes. Dès qu’un adversaire arrive pour jouer des épaules, on incline le stick droit dans sa direction. Il en va de même pour les dribbles. Avec le joystick R on manifeste le sens de la feinte et avec le stick L, on indique dans quelle position partir. Cela reste intuitif mais demande avant tout une grande dextérité. Et c’est justement là le grand paradoxe : beaucoup de jeux de nos jours tendent à tout simplifier avec finalement un seul bouton bon à tout faire, là où les jeux de foot demeurent très complexes à jouer. Cela peut ainsi causer quelques soucis lorsque l’équipe adverse effectue un gros pressing et qu’il faut gérer les appels de balle, les tactiques perso et les coups d’épaule. Heureusement, le jeu de passe est quant à lui très fluide et permet de faire tourner facilement la balle au milieu de terrain, histoire de se mettre hors de danger.
Cette nouveauté apporte surtout une meilleure gestion des appels puisque les manuels (L1/LB + stick droit) sont limités à un seul joueur à la fois (!). Il ne faut toutefois pas imaginer que PES 2014 replonge dans ses travers en étant un jeu misant beaucoup plus sur la vitesse pure que sur la construction du jeu. De manière assez étrange, le jeu est plutôt rapide, mais les joueurs sont lents et se distinguent plutôt par leur vivacité. Aussitôt qu’un joueur part avec la balle au pied, sa vitesse tend à diminuer dratisquement à mesure que les défenseurs le rattrapent et entament une bataille à l’épaule. Il faut ainsi faire parler la technique pour s’en sortir ou repousser son adversaire, toujours avec le joystick droit.
Forcément, on peut aussi user de la manière forte avec ce bon vieux tacle glissé, quitte à emporter le joueur dans son élan. Les contacts sont bien fichus, mais pas parfaits, et les joueurs taclent sur une longue distance, fauchant tout dans leur passage. L’arbitre siffle logiquement les fautes (mais oublie les obstructions) et le nouveau système de coup de pied arrêté se met en place. Désormais, une flèche indique clairement où le ballon va atterrir. Et avec un peu d’entrainement, nettoyer la lucarne ou marquer depuis un angle fermé est un jeu d’enfant. Bien sûr, à 2 en local, il est possible de déplacer son gardien pour éviter un but tout fait, mais cela provoque des situations ridicules avec un gardien placé. . . derrière son propre mur. En cas de faute dans la surface de réparation, où la fluidité est parfois légèrement mise à mal, c’est naturellement un penalty qui est sifflé et là encore, une cible peut être affichée à l’écran puis désactivée; une fonction pratique pour piéger son rival, tout en sachant que les gardiens ont des performances très aléatoires dans les séances de tirs au but. Bref, il est fortement conseillé de s’abstenir de tacler à proximité ou dans la surface si on veut éviter de se prendre un but et les éventuelles remarques bien fades du duo Margotton-Tulett.
Que penser alors de ce PES 2014? On a simplement envie de lui laisser du temps. Konami se lance dans une nouvelle aventure avec l’objectif de retrouver sa place de leader. Les bases sont bonnes mais PES 2014 a un aspect encore trop brouillon, notamment au niveau des phases défensives. Ce n’est pas encore le retour du roi mais le début d’une nouvelle ère, un épisode plein d’envie mais qui demande encore à être peaufiner. Et malgré ces carences évidentes, on a quand même envie de saluer les efforts.
Pro Evolution Soccer 2014 est développé et édité par Konami. Jeu sorti le 19 septembre sur PC, Xbox 360 et PlayStation 3. PEGI 3. Version testée : PS3.
PS : Pour les curieux, non, je n’ai pas réussi à garder le titre de champion de France presse PES. C’est dommage, forcément, et j’aurais peut être dû faire à nouveau confiance à City et Gaël Clichy plutôt que de miser sur le Real Madrid et une formation pas très équilibrée. On retentera notre chance l’an prochain! Toutes nos félicitations à Alix, le grand vainqueur, et notre cher ami Johncouscous qui termine sur la troisième marche du podium sans avoir perdu un seul match (défaite en 1/2 aux TAB).