Après Uncharted 3, on imaginait que Naughty Dog embraierait sur la PlayStation 4. Perdu. Simplement 3 semaines après la sortie de Drake’s Deception fin 2011, le développeur californien a annoncé The Last Of Us, conçu par une seconde équipe aussi talentueuse que secrète. Trois ans et demi auront été nécessaires pour concevoir The Last Of Us. Trois ans et demi auront été nécessaires pour créer une formidable expérience proche du chef d’oeuvre.
Note: Les trois premiers paragraphes s’attardent sur les nouveautés apportées par cette remasterisation. Les autres sont issus du test publié en juin 2013.
Partant du principe qu’un possesseur sur deux d’une PlayStation 4 n’a jamais eu entre les mains une dualshock 3, Sony, grand prince, a décidé de ressortir l’un de ses meilleurs jeux de la génération précédente sur PS4. Treize mois après sa première commercialisation, The Last Of Us revient donc dans une édition sous-titrée Remastered et comprenant dans sa besace l’aventure principale, l’add-on solo Left Behind et un multijoueur enrichi de deux map-packs.
Le passage sur PS4 apporte bien entendu des graphismes revus à la hausse. Le jeu est ainsi en 1080p, tourne à 60 images/seconde et les textures ont été améliorées, tout comme l’éclairage. Très agréable visuellement, voire même tout simplement sublime par moment, ce portage de The Last Of Us n’est pas non plus parfait puisque l’on remarque par exemple des bugs graphiques qui se comptent sur les doigts d’une main, d’une frame-rate qui baisse très légèrement dans de rares cas, ou d’un tout petit nombre d’ombres un peu trop pixellisées. Dans tous les cas, rien de bien important, d’autant plus que l’on peut facilement corriger le dernier problème cité en bloquant le jeu à 30fps (et donc en sacrifiant la fluidité du titre). Cette mouture next-gen permet aussi de mettre faiblement à contribution la dualshock 4 au niveau de sa lumière dorsale ou de son haut-parleur tandis que l’on apprécie que The Last Of Us Remastered soit parfaitement jouable sur PSVita via le remote play.
Pour le reste, l’aventure demeure totalement identique, si ce n’est qu’elle est plus agréable grâce au 1080p à 60FPS. Le gameplay est donc toujours aussi bien ficelé sans pour autant être révolutionnaire, les personnages sont toujours justes, le rythme est excellent et l’IA ignore un peu trop les alliés de Joel. The Last Of Us Remastered, c’est tout simplement The Last Of Us en un peu mieux et forcément un indispensable sur PlayStation 4. L’achat paraît loin d’être évident cependant pour tous les possesseurs d’une PS3 encore en état de marche, mais cela peut quand même valoir le coup si on est fan du multi (sans pour autant avoir acquis les map-packs) et que l’on n’a pas craqué pour le DLC Left Behind, définitivement destiné avant tout aux fans du jeu de Naughty Dog.
* * *
Un jour, le monde a basculé. Un champignon, le cordyceps, a attaqué une partie de la population et a transformé les humains. Certains sont devenus des runners, des monstres aussi violents que rapides, d’autres des clickers, des créatures aveugles se repérant à l’écholocalisation. Des zones de quarantaine ont ainsi été créées afin de protéger les survivants. A l’intérieur, l’armée traque la moindre personne susceptible de muter et distribue quelques rares tickets de rationnement. La vie est devenue un enfer pour les réfugiés, mais ailleurs, c’est pire.
A l’instar des chauves-souris, les clickers se répèrent au son. Il est ainsi possible d’éviter certains affrontements en créant des diversions. Mais lorsque runners et clickers sont mélangés, les choses se compliquent. Les premiers cités sont généralement très excités et, dès qu’ils repèrent leur cible, ils ont la mauvaise idée de leur foncer dessus. La meilleure riposte possible est alors de leur tirer dessus. Problème : les détonations vont attirer les clickers. . .
Contre les humains, les choses sont différentes. Certains attaquent au corps à corps, d’autres à distance. Une fois que Joel est repéré, tout se complique alors, surtout lorsque les bandits essayent de contourner le quadra’. Si l’IA des infectés est vraiment bonne, celle des autres ennemis est un peu plus en retrait. Lorsqu’ils sont alertés, ils sont plutôt bons, mais en phase de recherche, ils sont plus décevants. Ils n’ouvrent pas toujours l’oeil et ignorent très souvent Ellie et les autres alliés. De là à casser l’immersion? Non, mais cela représente un petit point noir tout de même. Heureusement, on peut compter sur des gunfights d’une très haute qualité aux impacts bien violents. Les corps mutilés après un coup de fusil à pompe en sont le parfait reflet.
The Last Of Us est tout simplement une réussite. Une réussite sonore, narrative et visuelle qui donne presque envie de repousser l’arrivée de la prochaine génération. Les niveaux sont plutôt ouverts et regorgent d’un nombre indécent de détails. Mais The Last Of Us se paye aussi le luxe d’avoir un gameplay chiadé et pourtant classique : cela reste un TPS, mais le peu de munitions, le personnage plus lourd et plus lent ainsi que l’ambiance générale font de ce titre un jeu exceptionnel. Et même son multi est très bon.
Longtemps gardé secret, le multijoueur repose sur les mêmes bases du solo à part que les infectés sont malheureusement absents. On retrouve ainsi deux formes de Team Deathmatch (avec ou sans réapparition) en 4v4. Les arènes assez larges proposent de nombreux recoins et quelques caisses contenant divers produits afin de se confectionner des kits de soin ou des grenades. Le craft est donc présent, tout comme la progression lente, le peu de munition, et la faible vie de chacun des personnages (2 ou 3 balles suffisent). L’expérience diffère largement de ce qu’on peut connaître, est moins bourrine mais peut vite être gâchée par un bouton : R2.
C’est finalement une bonne chose que The Last Of Us arrive si tardivement. Trop tôt, il aurait mis la barre trop haut. En sortant à quelques mois de la commercialisation de la next-gen, il permet de clore en beauté cette génération. Et s’il ne devait en rester qu’un, il serait l’un des très sérieux candidats à ce poste.
The Last Of Us est édité par Sony Computer Entertainment et développé par Naughty Dog. Jeu sorti le 14 juin 2013 sur PlayStation 3 et le 30 juillet 2014 sur PlayStation 4. PEGI 18. Testé sur PS4 et sur Vita via Remote Play.