La sortie de Metal Gear Survive est plus ou moins un événement. C’est l’un des gros jeux de ce mois de février et finalement, on ne parle pas vraiment de lui. Le sujet qui ressort est simplement de savoir s’il a le droit de s’appeler Metal Gear. Est-ce injuste?
Dans ce genre de situation, nous sommes obligés de faire un rapide rappel des faits. Pendant de longues années, dans un pays fort fort lointain appelé Japon, Hideo Kojima et Konami vivaient un parfait amour. Du moins en apparence. Au milieu des années 2010, les choses se sont compliquées. Le projet Silent Hills a été annulé et le développement de Metal Gear Solid V: The Phantom Pain est devenu un enfer. Sans surprise, un divorce a été prononcé en fin d’année 2015, quelques semaines seulement après la sortie de ce MGS V. Depuis, Hideo Kojima semble revivre à travers Death Stranding, une toute nouvelle licence qu’il développe pour le compte de Sony.
A la surprise générale, à l’été 2016, Konami a annoncé Metal Gear Survive. Le jeu a reçu un accueil très spécial: sur Youtube, c’est 4 millions de vues et près de 85% d’avis négatifs. C’était sans doute un moyen pour beaucoup de montrer leur mécontentement envers Konami. Maintenant, le temps est passé, le jeu a été repoussé de six mois, mais beaucoup n’ont pas oublié. En lisant par-ci par-là les forums et autres réseaux sociaux, l’absence d’Hideo Kojima rend ce jeu moins intéressant.
Hideo Kojima, un gage de qualité
Si on jette aussi un coup d’oeil à la dernière version de Metal Gear Online, on se rend compte que ce pendant multijoueur de The Phantom Pain a été créé aux Etats-Unis, chez Kojima Productions LA Studio. C’est une toute autre équipe qui s’est chargé de ce jeu. Hideo Kojima était quant à lui concentré du début à la fin sur le mode solo.
Le cas Metal Gear Solid V: The Phantom Pain
Le cas Metal Gear Survive est intéressant. C’est un peu la mode de le détester car d’après ce qu’il se dit, Konami n’a pas toujours été très sympathique avec Kojima Productions au cours des derniers mois de développement de MGS V. Mais on oublie alors l’essentiel, le jeu même.
Metal Gear Survive, un spin-off de plus
Dès le début, l’éditeur japonais a montré qu’il souhaitait tenter quelque chose de nouveau. Ce n’est pas un Metal Gear Solid 6, ce n’est pas un jeu qui poursuit l’histoire de Big Boss ou d’un des frangins Snake sans Hideo Kojima. Metal Gear Survive donne l’impression d’être un spin-off, un jeu qui essaye de surfer —avec pas mal de retard— sur la vague de la survie et des zombies à massacrer en coop. Le concept plutôt simple sur le papier peut très bien séduire un tout nouveau public.
Alors pourquoi conserver le nom de Metal Gear? Sans doute parce que c’était plus simple ainsi. On reconnait très facilement certains éléments de The Phantom Pain et puis le nom est vendeur; lancer une nouvelle licence est quelque chose de très compliqué, surtout quand on n’a pas les moyens (l’envie?) de dépenser des millions en marketing.
Dans tous les cas, Metal Gear Survive n’est pas le premier spin-off de la série. Ce n’est peut-être pas le dernier. Suivant les envies de Konami qui possède l’ensemble des droits, la série continuera d’exister. Plein d’expériences pourraient être tentées car c’est une licence très riche et malléable. Il y a en revanche quelque chose qui serait très perturbant, très gênant. Ce serait que Konami mette en production une véritable suite de Metal Gear Solid. Plutôt que d’utiliser un univers pour en sortir divers jeux, il serait alors question de l’étendre. Et là, ça coince, car il faudrait forcément l’avis du créateur original. Reste enfin l’épineuse question du remake…