jeudi, avril 25, 2024
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Preview : Pro Evolution Soccer 2015

Écrire une preview sur un jeu vidéo est toujours un excercice délicat car il s’agit à chaque fois d’une version en cours de développement qui est donc amenée à évoluer. En bien comme en mal. L’an passé, on ne cachera pas que la version preview de PES 2014 nous avait particulièrement séduits, mais le jeu final n’avait pas su concrétiser les jolies promesses aperçues quelques semaines auparavant. Une déception dont on se serait bien passé et que l’on espère ne pas croiser à nouveau avec Pro Evolution 2015, car en l’état, le jeu de Konami est vraiment bon, même si plusieurs points restent à revoir.

preview_pes_2015_3La version Preview de PES 2015 était à un stade assez peu avancée. Pour donner une idée assez concrète, seules deux équipes étaient disponibles (Manchester United et la Juventus — un hommage touchant à Patrice Evra) et il était impossible de réaliser un remplacement. Voire même de modifier la composition d’équipe. La raison était simple : il n’y avait aucun banc de touche. On pouvait en revanche changer de formations et stratégies tandis que les menus étaient assez sommaires. L’écran titre était simplement composé d’un (très réussi) wallpaper montrant Old Trafford, et amenait ensuite directement à l’écran de sélection des manettes puis des équipes. Une fois tout cela validé, aucune cinématique ne montrait les joueurs rentrer sur la pelouse. Une version brute de décoffrage donc où l’objectif était bien de montrer les efforts faits dans le gameplay de ce PES 2015.

Mais avant de parler gameplay, un petit tour par la case graphisme. L’an passé, seul Electronic Arts avait osé sortir son jeu de foot à la fois sur PS3 / 360, et sur PS4 / One. Cette année, Konami compte bien investir le terrain des consoles next-gen et le résultat ne se remarque pas tellement. C’est joli, c’est fin, la framerate stable, mais il n’y a pas de vraie baffe graphique; chez le concurrent non plus d’ailleurs. La modélisation des joueurs reste de très bonne qualité mais on attendra de voir le jeu final pour se prononcer définitivement, cette version ne proposant finalement que 22 joueurs. Quant aux animations, elles sont dans l’ensemble intéressantes, mais les transitions entre chacune d’elles sont bien trop grossières et manquent de liant. Enfin, les collisions, même si elles ne gênaient pas les matchs, étaient souvent à l’ouest.

preview_pes_2015_4Manette en main, ce PES 2015 est agréable. Très agréable même. Le jeu est fluide, les passes s’enchaînent, les appels des coéquipiers sont bons et il est nécessaire de construire afin de se créer des occasions. Le jeu a même tendance à facilement passer sur les ailes pour se terminer par un centre, les têtes étant toujours aussi réussies au demeurant. Cependant, passer dans l’axe est également très efficace après un jeu en triangle conclu par une subtile passe en profondeur. Au sol, bien sûr. La voix des airs a en effet ses limites. Les L1 Triangles, comme on les appelle, ont tendance à partir fort devant puis la balle ralentit juste après le premier rebond. Résultat, on se rend vite compte que les gardiens sortent de leurs zones et dégagent la balle, tel un Neuer pendant la Coupe du Monde. La première fois, cela frustre un peu, mais on réalise que ce choix de la part de Konami et de ses équipes japonaise et anglaise permet finalement de limiter l’abus des L1 Triangles.

La fluidité du gameplay est étroitement liée à des passes qui partent beaucoup plus rapidement qu’autrefois. Par conséquent, on peut facilement faire circuler la balle entre les joueurs mais on note à nouveau une certaine lenteur dans les contrôles ou une vitesse de pointe qui baisse drastiquement lorsqu’un joueur commence à s’échapper le cuir au pied. Pour pallier ces contrôles mollassons, on peut toujours utiliser la gachette droite afin de parfaire chaque toucher et s’emmener plus aisément la balle. R2, puisque l’on rappelle que dans PES on court  avec R1 même sur PS4, octroie aussi des changements de direction rapides ou une protection de balle accrue dans les espaces confinés. Cela rend alors le jeu plus technique mais aussi un peu arcade. Inutile de croire en revanche qu’il est possible de faire de longues chevauchées et de marquer après avoir dribblé toute l’équipe. Un bon gros pressing permet de récupérer le ballon. Défendre reste toutefois encore peu intuitif et on reste loin de la défense tactique de FIFA. On peut bien sûr contenir l’adversaire et tendre la jambe au dernier moment pour lui piquer la balle, mais cela se résume généralement à bloquer l’ennemi puis le percuter pour récupérer le ballon ce qui n’est pas très gracieux, disons-le.

preview_pes_2015_1Pour éviter cela, on peut sinon décider de miser sur ce bon vieux tacle glissé. Cependant, l’arbitre veille au grain et est très sévère : terminer un match à 10 (ou à 9) était presque banal pendant notre séance de jeu. Suite à ces fautes, on note que les coups de pied arrêtés sont identiques au 2014 sauf qu’il est maintenant possible de feinter son adversaire. Le principe de pointillé est à nouveau là et indique exactement là où le joueur compte frapper. Toutefois, on peut désormais « bloquer » une direction. Dès lors, le ballon ira forcément dans cette direction « bloquée » même si on vise un tout autre endroit. On remarquera aussi la possibilité de faire des passes aériennes en profondeur sur les coups francs lointains ou de bouger le gardien sur sa ligne, chose déjà présente dans le précédent épisode.

Malgré des imperfections évidentes, la sauce prend avec cet épisode, ou plutôt avec cette version preview de PES 2015. Le feeling est vraiment bon, on prend plaisir à construire des actions, centrer, jouer avec le stick droit (pour les feintes de corps ou le jeu à l’épaule) ou tenter des frappes lointaines clichyesques. Toutefois, le degré de finition laisse encore à désirer, surtout si on le compare à FIFA. Il faut dire qu’EA Sports parfait sa poule aux oeufs d’or depuis 2007 maintenant, alors que PES n’a entamé sa mue que l’an passé. C’est ainsi que les transitions entre les animations et la défense manquent de finesse, que le rendu de la pelouse paraît old-gen, que les collisions étaient parfois plus drôles que réalistes ou qu’on pouvait faire face à des comportements étranges : des joueurs oubliaient parfois la balle tandis que frapper sans mettre de direction était largement plus efficace qu’en visant à droite à ou gauche. Mais encore une fois, c’était une version peu avancée du jeu et beaucoup de choses pourraient être améliorées et corrigées d’ici sa sortie définitive. En espérant ne pas avoir de mauvaise surprise car en l’état, Konami tient véritablement le bon bout. La balle est dans son camp.

Version testée : PS4. PES 2015 sortira cet automne sur PC, PS3, Xbox 360, PS4 et Xbox One.

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