Agents Of Mayhem est le premier véritable jeu « next-gen » de Volition. Saints Row: Gat Out Of Hell ne compte pas. C’était un jeu à cheval sur deux générations et il reposait surtout sur les fondations de SR4. Volition a donc pris son temps avant de se jeter dans le grand bain. Agents Of Mayhem est au final un jeu très carré, plutôt généreux mais qui, hélas, a semble-t-il plusieurs années de retard.
Le nom du jeu fait référence à cette organisation qui cherche à mettre fin aux agissements du redoutable Dr Babylon dans un Seoul futuriste. Il s’agit d’un monde ouvert mais on a rarement l’impression d’évoluer dans une ville vivante. C’est plutôt un grand terrain de jeu dans lequel on dézingue à tout va tous les ennemis osant se dresser sur notre chemin. Dans Agents Of Mayhem, on tire sur tout ce qui bouge, on explose des générateurs et on récupère des données importantes grâce au piratage informatique. Pour cela, il suffit d’appuyer sur la bonne touche au bon moment.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, il n’y a pas vraiment de complémentarité entre les agents. On ne peut pas additionner les pouvoirs de chacun. La tourelle de Joule disparait ainsi dès que l’on change de héros. Ces remplacements se font tout naturellement, sans temps de chargement. On switche de personnage suivant la situation mais surtout pour reposer ceux qui ont souffert au combat; lorsqu’on met un agent sur le banc de touche, sa santé et son bouclier se régénèrent automatiquement.
Agents Of Mayhem donne cette impression d’être très généreux. Dans la personnalisation des héros, mais aussi au niveau des missions. Seoul regorge de diverses activités (très classiques) et on compte au total 57 missions. Une partie d’entre elles servent à déverrouiller les agents et à en apprendre plus sur leurs motivations personnelles. Les personnages non-sélectionnés ont également une utilité puisqu’ils peuvent être envoyés dans le monde entier afin de mettre un terme à ce conflit mondial. Enfin, on note 15 (!) niveaux de difficulté différents. Chacun d’eux revoit l’efficacité des ennemis et octroie différents bonus d’XP et d’argent.
Malgré tout, Agents Of Mayhem parait incomplet. Parce que ne pas proposer de mode coop en 2017, à une époque régie par les hero-shooters en ligne et les Games As A Service, c’est bizarre. Pour beaucoup, ce choix de design sera rédhibitoire. Pour d’autres, ce sera au contraire un motif d’achat supplémentaire. Car finalement, Agents Of Mayhem a un petit côté rétro séduisant —et non has-been. Quand il s’agit de faire parler la poudre, le jeu de Volition ne fait pas dans le détail. Les gunfights sont nerveux, changer de personnage modifie les approches… C’est aussi un jeu qui ne se prend pas au sérieux à l’image de ces animations uniques quand on entre dans un véhicule avec classe. On retrouve au final beaucoup d’humour, une histoire légère mais intéressante car bien racontée, et la possibilité de faire des triple-sauts. Le double-saut, c’est ringard.
Derrière ce côté brut, voire un peu simpliste par moment, Agents Of Mayhem n’en reste pas moins un jeu très agréable, un shooter qui fait largement le job grâce à un gameplay efficace. Alterner entre trois personnages a son charme, mais le jeu en coop aussi. Faire l’impasse sur une telle fonctionnalité est surprenant. Volition vise uniquement les joueurs solo. En 2017, faire un tel pari est très risqué —voire déconnecté de la réalité. Agents Of Mayhem mérite sa chance, mais le public est-il prêt à la lui donner?
Agents Of Mayhem est développé par Volition et édité par Deep Silver/Koch Media. Jeu disponible le 18 août sur PlayStation 4, PC et Xbox One. Version testée: PS4. PEGI 18. Site Officiel.