Manga
Virtus : “Homo homini lupus”

Voici donc Virtus : Le Sang des Gladiateurs, la nouvelle série signée Ki-oon, que nous vous avions déjà annoncé ici. Ce seinen tout en testostérone et en muscles est signée Gibbon (pour le scénario) et Hideo Shinanogawa (pour les dessins). Cette nouvelle série en cinq tomes a pour sujet eu thème original et un univers rarement exploité en manga : celui des gladiateurs. Un choix risqué de Ki-oon pour un manga qui en vaut vraiment la peine.
Synopsis : “An 185 de l’ère chrétienne. L’empereur Commode, cruel et sanguinaire, entraîne Rome à sa ruine. Peu pressé de gouverner, il préfère combattre dans l’arène. Pour Marcia, concubine du tyran, Rome a perdu ce qui faisait le fondement de sa grandeur : la “virtus”, la force d’âme, la droiture.
Désespérée, elle sollicite l’aide d’une sorcière, qui fait venir par magie à Rome des hommes capables de rappeler cette valeur fondamentale au tyran. Le sort choisit un groupe de prisonniers japonais de l’ère moderne.
Précipités sur les sables de l’arène, ils vont découvrir la cruauté du destin des gladiateurs : brutalité des entraînements, férocité des combats, brimades quotidiennes au ludus…
Les intrigues politiques et la corruption de la capitale impériale parviendront-elles à briser l’esprit de ces hommes ?”
Entrez dans l’arène avec la bande-annonce de… par Ki-oon
En toute honnêteté, je ne donnais vraiment pas cher de la peau de ce Virtus. Un seinen à la sauce péplum qui raconte l’histoire de prisonniers transportés comme par magie dans une arène de l’époque de gladiateurs… Ça sentait le réchauffé à plein nez.
Et pourtant… Le duo Gibbon/Shinanogawa fonctionne à merveille : le premier tome de Virtus propose une entrée en matière plus qu’efficace, avec un scénario qui tient étonnamment bien la route, le tout appuyé par des dessins “plus-seinen-tu-meurs”, qui rappelleront à certains le trait de Tetsuo Hara (Hokuto no Ken).
L’entrée en matière en question est une présentation claire, nette et précise de ce qui sera l’ambiance générale du manga et surtout, le grand méchant à abattre avant la fin les cinq tomes (série complète) que compte Virtus : le terrible empereur Commode (et non pas Raoh…), adulé par la haute société romaine à qui il fournit “le pain et les jeux” alors qu’au cœur la ville, la misère s’installe et les mendiants se multiplient. Mais le démoniaque Commode n’en a cure : il prend son pied en voyant des esclaves s’entre-tuer dans le Colisée et tant que le public aime ça, il se fait même un plaisir de descendre lui-même dans l’arène tâter du gladiateur et trancher des lions à coups d’épée…
En gros, un méchant bien méchant, à mille lieux du héros du manga, Takeru Narumiya, calme et placide judoka de deux mètres, authentique force tranquille dont on se doute forcément de la puissance à peine cachée par son imposante stature. Il est évidemment accompagné de son faire valoir, un adolescent chétif et malingre qu’il se jurera de protéger autant que possible. Une amitié qui sera mise à rude épreuve dans un monde où seule règne la loi du plus fort.
Vous vous en douterez, Virtus ne fait pas dans la dentelle et reste d’une violence très graphique, mais jamais gratuite (ou si peu…). Une violence qui tente de rester fidèle à ce qu’étaient les affrontements de gladiateur à l’époque, où les massacres étaient légion pour satisfaire un public de plus en plus demandeur de chair fraîche.
Mais il n’y a pas que cela dans Virtus et c’est sûrement ce qui fait sa force : la raison pour laquelle les prisonniers sont appelés par Marcia, c’est parce que la belle regrette le fameux virtus, la vertu, la force d’âme, la droiture bref ce qui faisait la grandeur de Rome auparavant. Une force d’âme qui trouve immédiatement son écho dans la culture japonaise, notamment dans le yamato-damashii, un précepte purement nippon qui implique à la fois le sacrifice individuel pour le bien de la nation, mais également un certain idéal, un esprit patriotique sur lequel se construisent l’art et la spiritualité japonaise.
Virtus se fait également le porte-parole du judo, une “technique de combat” inconnue pour les romains, ce qui reste l’occasion d’en expliquer les préceptes et les techniques, face à des styles de combats séculaires (notamment l’ancêtre de la boxe, dans le premier tome).
A ce titre, les combats ont une certaine tendance à prendre une tournure très shonen, avec des affrontements à rallonge, dans lesquels chaque technique et coup spécial est détaillé. Ce qui ne gêne en rien la lecture de Virtus, mais qui pourraient rebuter les novices qui recherchaient là une retranscription fidèle des combats de l’époque. Mais ce type de narration rajoute également une certaine tension, voire un suspense supplémentaire qui fait de Virtus un nouvel incontournable de chez Ki-oon.
A découvrir sans attendre !
Virtus : Le Sang des Gladiateurs
Ki-oon
224 pages
7,65 euros
Tome 1 et 2 disponibles

Manga
My Hero Academia Saison 7 : Une sortie prévue pour mai 2024

La très attendue saison 7 de My Hero Academia a officiellement une date de sortie : le 7 mai 2024. Cette annonce fait suite à la conclusion de la saison 6 en mars 2023, qui a laissé les fans impatients de découvrir la suite des aventures de leurs héros préférés.
Dans la dernière saison, les protagonistes ont affronté le Front de libération du paranormal dirigé par Shigaraki, laissant présager des développements passionnants pour Deku et son One For All. Alors que les attentes sont élevées, les fans devront patienter jusqu’à l’année prochaine pour la suite de cette saga animée populaire.
Par ailleurs, un projet live-action de My Hero Academia est également en cours de développement, mais les détails sur sa nature (film ou série) restent encore flous.
Manga
Akira Toriyama dévoile la maman de San Goku dans Dragon Ball

Si comme moi vous avez lu tous les tomes du Manga Dragon Ball d’Akira Toriyama, alors vous êtes tombé sur la même constatation que moi : la maman du héros San Goku n’est jamais mentionnée.
Pour les 30 ans du manga Dragon Ball (et oui déjà 30 ans de Kaméhaméha), Akira Toriyama a offert un cadeau aux fans en révélant l’identité de la mère de Goku dans le dernier opus sorti le 4 avril au Japon. Perso, je soupçonne le mangaka d’avoir gardé secrètement ce personnage pendant 30 ans afin de le révéler que maintenant.
La maman de Goku s’appelle donc Gine, et elle aurait rencontré le père de San Goku (Baddack) en intégrant son équipe de guerriers Saiyens. Comme vous le savez déjà, les noms des guerriers Saiyans sont tous inspirés des noms de légumes, ainsi le père de SanGoku Baddack fait référence au nom d’une plante baptisée Bardane, Raditz au légume radis, et enfin Gine (à prononcer “guiné”) n’est autre que l’anagramme de Negi, qui signifie poireau ou oignon en japonais. Au passage, je vous rappelle que le nom Saiyan de San Goku n’est autre que Kakarotto, dérivé de kyarotto qui signifie carotte.
En attendant une sortie en France, je vous laisse savourer les screens du mangas qui ont envahi les réseaux sociaux Facebook et Twitter.
via Konbini
Manga
Barakamon : Encrez dans la danse !

Barakamon, c’est l’une des nouveautés de la rentrée annoncées cet été par Ki-oon. Cette série de Satsuki Yoshino a l’originalité de prendre pour héros un jeune calligraphe. Si ce thème donne le sentiment d’être assez peu exploité dans le manga, ne vous fiez pas à cette première impression : Barakamon n’est pas un manga sur la calligraphie. De quoi ça parle, alors ? Réponse dans cette chronique…
Synopsis : Seishu Handa, étoile montante de la calligraphie japonaise, collectionne les prix d’excellence pour son travail. Beau et jeune, mais surtout d’une arrogance sans bornes, il met sa carrière en péril le jour où, excédé, il assomme un éminent conservateur de musée qui juge son travail “formaté et sans saveur”… Sanction immédiate pour ce coup de sang : Seishu est puni et contraint d’aller expier son crime sur une petite île, au fin fond de la campagne nippone !
Le jeune citadin, qui espérait au moins pouvoir pratiquer son art dans le calme, ne tarde pas à déchanter : entre les voisins qui débarquent à l’improviste et la bande de gamins qui a choisi son atelier comme terrain de jeu, la partie s’annonce compliquée… Attachants, irritants, farfelus et pleins de vie, les habitants du village vont chambouler son quotidien bien réglé.
“Barakamon” est une expression du sud du Japon qui signifie “avoir la pêche” ! Avec sa ribambelle de héros hauts en couleur et touchants à la fois, ce manga est un concentré furieusement communicatif de bonne humeur !
Barakamon : un trailer pour vous mettre de bonne… par Ki-oon
Garde la pêche !
Effectivement, Barakamon n’est pas un manga sur la calligraphie. J’en veux pour preuve le simple fait qu’il soit possible de remplacer le héros, Seishû Handa, par un peintre en mal d’inspiration, ou un écrivain frappé du syndrome de la page blanche… N’importe quel autre art aurait ainsi pu se substituer à celui que pratique notre héros. Pour une raison bien simple (et l’auteur le confirme dans la première de couverture) : les véritables héros du manga sont en réalité la province japonaise dans son ensemble, la simplicité de son quotidien et ses personnages aux centres d’intérêts très éloignées des préoccupations des gens de la ville.
Satsuki Yoshino nous le dit clairement : “J’espère bien vous transmettre tout l’amour que j’ai pour ma région natale“. Et c’est bien de cela qu’il s’agit. Car la nouvelle vie de Seishû, quelque peu chamboulé par l’était d’esprit positif des habitants du village, est racontée avec tant d’humour, de simplicité et de fraîcheur que l’on ne peut que se laisser séduire par ce concentré de bonne humeur. Certes, le héros a quelque peu tendance à broyer du noir de temps en temps, à détester (un peu) les passages intempestifs de la jeune Naru, la candeur de son gardien ou le côté frondeur des adolescentes Miwa et Tama.
Mais la bonne humeur ambiante nous fait vite oublier tout ce qui chez Seishû rappellera la grisaille citadine et, surtout, son ambition aveugle et sa volonté d’être premier à tout prix. A ce titre, on se doute de la manière dont le manga se terminera, mais cela n’enlève rien au charme de Barakamon.
Cette nouvelle série est donc une suite de petites histoires, un peu à l’image des yonkoma (des petites scénettes humoristiques qui se racontent en quatre cases, très populaires au Japon). Pas vraiment besoin de plus pour apprécier ce manga, dont l’humour omniprésent fait mouche presque à chaque fois. Le dessin de Satsuki Yoshino se prête d’ailleurs extrêmement bien aux délires de la petite Naru, dont on arrive très facilement à distinguer les moments où elle reste “normale” (sans pour autant rester calme dans son coin) et les moments où elle passe en mode “re-lou” (cf. les yeux en forme de billes).
Les enfants sont d’ailleurs omniprésents dans le manga, et l’on accueille avec plaisir la manière dont l’auteur projette ses souvenirs d’enfance en eux : leur quotidien dans une école de seulement neuf élèves, les légendes qu’ils se créent pour se faire peur, etc.
Le tout raconté avec une simplicité, une fraîcheur et une bonne humeur communicative.
Un manga parfait pour résister à la grisaille actuelle et à l’arrivée de l’hiver… 🙂