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Battlefield 5 peut-il se passer d’un mode solo?

Electronic Arts ne s’en est jamais caché : Battlefield « 5 » est en développement depuis plusieurs années et il sortira pour Noël 2016. Le FPS de DICE sera d’ailleurs très probablement jouable au cours de l’EA Play, un événement se tenant plus ou moins en parallèle de l’E3, et il y a fort à parier que les visiteurs pourront alors essayer son multi. Mais s’il est presque certain que ce Battlefield « 5 » sera avant tout centré vers les affrontements en ligne à grande échelle, on peut légitimement se demander si un mode solo sera aussi de la partie.
Les FPS avec une partie solo ne meurent pas mais ils tendent à se raréfier. Désormais, de nombreux éditeurs ou développeurs ont décidé de mettre l’accent soit sur le mode campagne, soit sur le multi. Les deux derniers Wolfenstein ne proposent ainsi aucune joute en ligne, et il en sera de même pour Far Cry Primal, un autre FPS prévu pour la fin du mois. Rainbow Six Siege, Evolve et Star Wars Battlefront ont fait le choix inverse en mettant largement de côté le solo pour se concentrer sur le multi, le coeur même de l’expérience qu’ils souhaitaient proposer.
Si les studios délaissent de plus en plus les modes campagne, c’est notamment pour une question de gros sous. Interrogé à ce sujet par PCGamer, Cliff Bleszinski (Unreal, Gears Of War) a ainsi déclaré que la partie solo d’un jeu représentait environ 75% du budget total —un pourcentage considérable pour un mode généralement plié en un week-end. S’il ne faut pas forcément prendre pour argent comptant ce chiffre —cela varie forcément suivant les projets et de nombreux éléments servent à la fois pour le solo et multi—, il est évident que le développement d’une aventure scénarisée et scriptée accapare un grand nombre de ressources, et l’addition peut rapidement grimper lorsque de grands noms rejoignent le casting. On pense par exemple à Kevin Spacey dans Call Of Duty : Advanced Warfare.
Mais les modes solo sont également abandonnés par les éditeurs car ils sont tout simplement boudés par les joueurs. C’est ce qu’avait ainsi indiqué l’été dernier Peter Moore, dirigeant d’Electronic Arts et ancien de Microsoft, se fiant alors à des données qu’il n’a pas rendues publiques. Si on regarde les trophées sur PS4, plateforme la plus populaire concernant Battlefield 4 et Hardline selon BF4Stats et BFHStats, on voit effectivement que le taux de complétion des modes solo est assez faible. Sur BF4, respectivement 22 et 30% des joueurs ont terminé le jeu en difficulté normale et facile. Sur Hardline, 32% sont venus à bout de la dernière mission alors que 85% avaient fait la 1ère mission.
Si on compare avec d’autres jeux, on note que 38% ont achevé la campagne solo de Dying Light, 39% celle de Wolfenstein The Old Blood, 37% celle de Wolfenstein The New Order et 34% celle de Far Cry 4. Dans un autre registre, The Order 1886, un jeu de tir à la troisième personne plutôt court ne possédant aucune composante multijoueur a été terminé par 43% des joueurs. Ou du moins, par 43% des possesseurs d’une PS4 connectée au PSN.
Les modes solo de Battlefield 4 et de Hardline ont donc connu un moins grand succès que ceux de Wolfenstein, Far Cry ou Dying Light. Il faut toutefois bien admettre que la différence n’est pas si élevée, même si on peut rajouter que les jeux de DICE sont moins longs que la plupart des autres jeux cités précédemment. En conclusion, en dépit d’une durée de vie assez réduite, ces aventures en solitaire ne séduisent qu’un joueur sur 3. Probablement parce que leur qualité est très bancale. Pour Battlefield Hardline, nous écrivions l’an dernier que l’histoire peinait à décoller, que la fin était extrêmement abrupte et que le thème policier n’était pas assez bien mis en avant. Concernant Battlefield 4, nous évoquions tout simplement un solo anecdotique.
Si on met de côté Bad Company dont l’avenir est incertain, les Battlefield peinent en définitive à proposer des campagnes solo mémorables, sans même parler du manque d’impact général. Cela n’est cependant pas très grave puisque c’est bien le multijoueur qui représente l’essence même de Battlefield, et ce depuis ses débuts en 2002. La présence d’un mode solo est sans doute due à l’arrivée de cette série sur console afin de gonfler le contenu du jeu et de justifier le prix d’une soixantaine d’euros; à l’époque, les jeux uniquement multijoueur sur ces plateformes étaient extrêmement rares. C’est ainsi que dès Modern Combat, la déclinaison de Battlefield 2 sur Xbox et PS2, DICE a inclus du solo puis a poursuivi dans cette voie.
Ces campagnes ont toutefois l’avantage de préparer les joueurs avant leur saut dans le grand bain, le multijoueur. On y apprend alors les commandes, on découvre le large arsenal offert et on fait face à de nombreuses situations différentes. Battlefield 4 a néanmoins déjà trouvé une parade à cela en intégrant en plus un Centre d’Essais, une île assez étendue sur laquelle on trouve un stand de tir et de nombreux véhicules à piloter. Bref, il s’agit d’un lieu parfait pour s’entraîner librement et découvrir de quelle manière le jeu fonctionne. Il faut cependant reconnaître que c’est beaucoup moins ludique.
On en vient donc à la question suivante : Electronic Arts et DICE peuvent-ils se permettre de tirer un trait sur le mode solo de Battlefield « 5 » ? Ils l’ont en tout cas fait avec Star Wars Battlefront, un jeu qui a cartonné avec plus de 13 millions de ventes mais qui a certes été porté par l’immense succès du film Le Réveil de la Force. L’absence de ce mode campagne pourrait sembler en partie logique pour les raisons évoquées ci-dessus, mais plusieurs barrières risqueraient alors de se dresser devant l’éditeur américain et le développeur suédois. Après tout, Call Of Duty, son principal concurrent, reste un jeu très complet avec à la fois du solo, du coop et du multi compétitif. La réaction du public serait aussi à craindre, lui qui tend souvent à considérer qu’un titre uniquement solo ou multi est forcément incomplet et ne vaut donc pas une soixantaine d’euros. Si l’impasse devait être faite, le contenu de ce ce Battlefield « 5 » devrait ainsi refléter le prix final et être par conséquent des plus copieux au niveau du nombre de maps etc. Mais dans ces conditions, il est plus difficile de vendre un season-pass.
Bien entendu, l’hypothèse qui verrait DICE offrir à ce Battlefield 5 une campagne reste forte et est même la plus probable, d’autant plus qu’il a été confirmé que Titanfall 2, autre jeu EA, aurait un solo. Mais si on se trouve avec une aventure dans la continuité de celle de BF3 et de BF4, la déception sera grande, Bonnie Tyler ou pas, et beaucoup de joueurs se dirigeront alors directement vers le multi. Cette fois-ci, le studio suédois devra absolument convaincre et proposer par exemple des maps plus ouvertes et des affrontements mieux maitrisés. Ou bien surprendre totalement en optant pour un retour aux sources avec la Seconde Guerre mondiale en toile de fond, mais il s’agit là d’une autre histoire et il n’est pas sûr que le grand public soit prêt à accepter cette idée.

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Sony tease la PS6 : premières infos prometteuses sur les technologies à venir

Sony vient d’ouvrir le bal autour de la prochaine génération PlayStation, sans pour autant prononcer le nom officiel « PS6 ». Une vidéo technique récemment publiée met en lumière de nouvelles technologies — Neural Arrays, Radiance Cores, Universal Compression — laissant entrevoir ce que pourrait être la console de demain.
Un teasing méthodique plutôt qu’une annonce officielle
Dans cette vidéo, Sony invite Mark Cerny (architecte PlayStation) à dialoguer avec un expert d’AMD. Ensemble, ils dévoilent les technologies censées être au cœur d’un Project Amethyst, supposée feuille de route pour une console future. Mais à aucun moment le terme PlayStation 6 n’est mentionné : le constructeur joue la carte du teasing bien dosé pour susciter l’intérêt sans s’engager définitivement.
Les technologies qui font parler
- Neural Arrays : unités de calcul dédiées à l’intelligence artificielle, probablement utilisées pour l’upscaling et des traitements visuels avancés.
- Radiance Cores : cœurs logiques axés sur l’amélioration du ray tracing et de l’éclairage, voire du path tracing.
- Universal Compression : technologie pour optimiser la bande passante, réduire les temps de chargement et transférer rapidement de grandes quantités de données.
Ces noms techniques pourraient sembler marketing à première vue, mais ils posent les jalons d’innovations visuelles et de performances qui pourraient placer la prochaine PlayStation dans une nouvelle dimension.
Ce que cela laisse entrevoir
- Une rétrocompatibilité renforcée, notamment avec la série PS5, grâce à la continuité technique.
- Une console qui pourrait pousser le graphisme en temps réel, avec des effets de lumière et d’ombre très poussés.
- Une focalisation sur la fluidité, les temps de chargement réduits, et une meilleure circulation des données entre mémoire, disque et rendu.
- Des interrogations restent : quel sera le prix ? Une version sans lecteur physique est-elle envisageable ? La compatibilité avec les supports physiques sera-t-elle sacrifiée à l’ère du dématérialisé ?
Pourquoi cette opération de teasing est stratégique
Sony prépare le terrain avant l’annonce officielle. En publiant un contenu technique mais non définitif, la marque capte l’attention des passionnés, alimente les discussions médias, et installe une attente sans prendre de risque. La PS5 fêtera bientôt ses 5 ans : c’est le bon moment pour commencer à esquisser ce que pourrait offrir la suite.
Mon ressenti : l’ombre d’une PS6 déjà palpable
On n’a pas encore de confirmation officielle, mais ce teaser met en lumière une ambition claire : pousser les limites techniques et visuelles. Je suis intrigué — ces technologies, si elles se concrétisent, pourraient transformer l’expérience PlayStation.
Pour l’instant, c’est un jeu de patience et d’observations. Mais le décor est posé, les promesses sont là.
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Pourquoi le Game Pass a grandement augmenté ses prix?

Le prix du Game Pass a pris 50% en une annonce. C’est plus que l’inflation, non?
Mercredi dernier, coup de tonnerre pour tous les abonnés Game Pass : le prix de l’abonnement a augmenté. Ou plutôt explosé. Une hausse de 50%, ce n’est pas rien, et la barre des 20€/mois a largement été franchie. A quoi joue Microsoft ?
Quels sont désormais les avantages du Game Pass?
Oui, le prix du Game Pass a augmenté. Mais le service a avant tout évolué. Il se veut plus flexible —il introduit le Game Pass Premium— et il offre plus de choses dans son offre Ultimate.
Voici comment se décomposent désormais les offres :
- Le Game Pass Essential à 8,99€/mois
- jeu en ligne
- accès une cinquantaine de jeux
- Le Game Pass Premium à 12,99€/mois
- accès à 200 jeux, mais les productions Xbox Game Studios / Bethesda / Activision ne sont disponibles que dans les 12 mois de leur sortie, et Call Of Duty n’est pas inclus
- Le Game Pass Ultimate à 26,99€/mois
- accès à 400 jeux dont tous les titres Xbox Game Studios / Bethesda / Activision en Day 1, dont Call Of Duty
- Ajout de l’EA Play qui coûte séparément 5,99€/mois
- Ajout de l’Ubisoft+ Classics qui coûte séparément 7,99€/mois
- Ajout du Club Fortnite qui coûte séparément 11,99€/mois
A cela, il faut également ajouter le cloud gaming et des avantages sur les jeux Riot Games.
Sur le papier, l’offre Ultimate reste une affaire en or. Si on additionne l’EA Play, l’Ubisoft+ Classics et le Club Fortnite, on monte déjà à 26€. Les joueurs ne paieraient alors que 1€ pour accéder à 400 jeux dont Call Of Duty dès sa sortie dans le commerce.

Les choses sont toutefois plus compliquées. L’EA Play et désormais l’Ubisoft+ Classics et Club Fortnite doivent normalement agir comme des bonus. L’intérêt du Game Pass a toujours résidé dans son catalogue de jeux récents, dont les titres first party. Et désormais, pour profiter de cela, il faudra débourser 26,99€/mois contre 17,99€/mois auparavant. On passe la barre psychologique des 20€ et même des 25€.
Pourquoi une telle augmentation du Game Pass Ultimate ?
Selon Bloomberg, la branche Xbox est une nouvelle fois mise sous pression par Microsoft. A la suite de l’inclusion de Call Of Duty Black Ops 6 dans le Game Pass, les chiffres n’ont pas explosé —il n’y a pas eu une hausse significative des abonnés.
Au contraire, ce cadeau auprès des clients Game Pass aurait représenté un manque à gagner de près de 300 millions de dollars pour l’Américain ; les ventes de Black Ops 6 auraient chuté sur PC et Xbox, ne représentant que 18% du total. La direction de Microsoft aurait alors exigé à sa division Xbox de redresser la barre.
Et dans ces cas là, quand on ne réussit pas à attirer de nouveaux consommateurs, on fait davantage payer ceux existants. Comme le rappelle la newsletter Le Résumé Jeu Vidéo, cette stratégie est déjà appliquée par pas mal d’acteurs dont Sony. La manette DualSense Edge à 220€ et la PS5 Pro à 800€ s’adressent à une niche, mais une niche qui a des moyens pour sa passion et qui passe à la caisse.
Il en va de même pour le PlayStation Plus. Le nombre d’abonnés stagne autour des 40/45 millions, mais le chiffre d’affaires augmente. Comment ? A travers les nouvelles offres Extra et Premium qui confèrent différents avantages contre un prix bien plus élevé que celui du PS Plus Essential. Le Game Pass suit la même direction. Microsoft exige une meilleure rentabilité, Call Of Duty a échoué. Il faut alors trouver l’argent auprès des fans de la marque.
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Battlefield 6 : un trailer live action qui se moque de Call Of Duty

Electronic Arts s’attaque à Call Of Duty à travers la bande-annonce live action de Battlefield 6.
Quelques jours avant sa sortie, Battlefield 6 accélère sa campagne marketing avec la diffusion d’une nouvelle bande-annonce. Pas d’images du jeu cette fois-ci. Il s’agit en effet d’un live-action, un trailer en prise de vue réelle avec de vrais acteurs . Et ce sacré casting n’a qu’un seul but : parodier Call Of Duty.
Battlefield 6 se moque de Call Of Duty
Battlefield 6 ne tire pas à balles réelles sur Call Of Duty, mais l’intention y est. Il reprend le même principe, à savoir un joli cast composé de Paddy Pimblett, Zac Efron, Morgan Wallen et Jimmy Butler. Chacun porte une arme au skin plus ou moins discret, et prend la pose avec une certaine arrogance. C’est Hollywood, c’est Call Of Duty ; ce n’est pas Battlefield.
Après une explosion, ce petit groupe est rapidement remplacé par de vrais soldats qui font face à la vraie guerre. C’est brutal et violent ; les explosions laissent place à des nuages de poussière. On voit aussi différents accessoires qui se veulent réalistes et bien sûr, des tanks.
A travers ce trailer live-action, Battlefield 6 montre sa différence et entend jouer la carte du pseudo-réalisme face à Call Of Duty.
Battlefield 6 fait-il le poids face à Call Of Duty Black Ops 7 ?
Dans ce duel, Battlefield 6 n’est clairement pas le favori. Call Of Duty est un mastodonte du jeu vidéo et chaque épisode continue de se vendre à plusieurs dizaines de millions d’exemplaires.
Battlefield revient en plus de loin. Il reste sur deux échecs successifs —BF V et BF 2042— et a vu son studio DICE perdre de sa superbe comme le rappelle la Newsletter le Résumé du Jeu Vidéo.
Electronic Arts place beaucoup d’espoirs dans cet épisode. Disponible à partir du 10 octobre, Battlefield 6 doit réellement relancer la série. Le but à moyen terme serait de rivaliser pleinement avec Call Of Duty avec des jeux annuels et un Battle Royale —ce dernier pourrait prochainement être révélé.
Pour arriver à ses ambitions, Electronic Arts a débauché l’ancien directeur de la franchise Call Of Duty et a établi Battlefield Studios, une unité composée de différentes équipes, dont DICE.
La beta de BF6 cet été laissait entrevoir un jeu plutôt solide qui ne prenait aucun risque; c’était dans la veine d’un Battlefield 3, un épisode datant de 2011.
Quant à l’aspect réaliste, il ne faut pas s’attendre à du ArmA. En revanche, il a d’ores et déjà été annoncé que chaque skin proposé devra respecter l’univers Battlefield. Même son de cloche d’ailleurs du côté de Black Ops 7 où Activision affirme avoir refusé des collaborations avec de grosses marques.