Jeux Vidéo
Test: Sniper Ghost Warrior 3 – Mission Sabotage
La série des Sniper Ghost Warrior ne jouit pas forcément d’une grande reconnaissance. Ses deux premiers épisodes ont néanmoins connu un joli succès commercial avec plus de 5 millions de ventes. CI Games, son développeur et éditeur, est quant à lui un studio qui s’est récemment illustré avec Lords Of The Fallen, un jeu qui reprend les codes des Dark Souls. Pour ce troisième épisode de Sniper Ghost Warrior, l’équipe polonaise a puisé son inspiration du côté de Far Cry. Mais ce n’est pas au niveau de ses idées que ce jeu pèche: c’est au niveau de son exécution.
En plus de missions issues de la quête principale, Sniper Ghost Warrior 3 dispose de 16 cibles à éliminer. Outre explorer certains coins reculés de la carte, cela permet de rallonger la durée de vie et de débloquer un précieux trophée/succès une fois que tous ces VIP ont mordu la poussière. En déployant la mise à jour 1.03 —un fichier qui pèse quand même près de 9Go au total—, CI Games a fait disparaître une de ces cibles prioritaires. En soi, ce n’est pas si grave et il suffit d’attendre un futur patch pour que les choses rentrent dans l’ordre, mais dans les faits, c’est symptomatique de l’expérience Sniper Ghost Warrior 3: un jeu qui aime se saboter.
Ce troisième épisode n’est pas vraiment un monde ouvert comme peut l’être un Far Cry. On penche plus du côté de Metal Gear Solid V: The Phantom Pain avec plusieurs grandes zones —2 dans la production de Konami, 3 dans le titre de CI Games. Ces terrains de jeu sont remplis d’avant-postes à capturer, de quêtes secondaires, de collectibles, de tentatives de kidnapping à déjouer et, bien sûr, de missions plus ou moins scénarisées. Celles-ci demandent généralement de récupérer des documents ou bien de se débarrasser de quelqu’un. Comme son nom l’indique si bien, il y a alors trois manières d’opérer: le tir à distance (Sniper), la furtivité (Ghost) ou l’action (Warrior). On peut très bien terminer une mission en ne tirant qu’une seule et simple balle, celle qui ira se loger silencieusement mais brutalement dans la tête d’un dangereux ennemi.
L’aventure Sniper Ghost Warrior 3 se situe dans l’Europe de l’Est, en Géorgie, dans un conflit qui oppose plusieurs factions. Avec ses nombreux protagonistes différents, le scénario de ce jeu peut paraître un peu confus. Quand on s’y intéresse un peu, il n’est pas forcément des plus intéressants malgré les différents thèmes abordés, mais il a le mérite de faire sourire grâce à tous les clichés qui le composent. En dépit de la présence de plusieurs alliés, tout le jeu se fait en solo. Il n’y a pas de mode coop. Et il n’y a pas de mode multi, mais celui-ci est prévu pour plus tard. Sniper Ghost Warrior 3 réussit tout de même à être généreux en contenu puisqu’il dispose d’une bonne durée de vie (une bonne vingtaine d’heures pour tout faire), de 3 modes de difficultés et il intègre d’office un Season Pass —sans doute un moyen de lutter contre le jeu d’occasion. Cela permet ainsi de débloquer un nouveau véhicule, des armes, deux extensions (dont une, déjà disponible, est très brève) et d’accéder à deux maps exclusives pour le mode multijoueur, quand celui-ci sera disponible donc.
Sniper Ghost Warrior 3 prend finalement la forme d’un projet sur le long terme, mais il est important de souligner que le jeu de base paraît loin d’être fini. Les temps de chargement sont ainsi légèrement longuets: changer de zone met grosso-modo 5 minutes. La fluidité du jeu est loin d’être sans reproche. Les textures mettent parfois du temps à apparaître —le jeu est assez inégal au niveau de ses graphismes. Mais on recense surtout un très grand nombre de bugs. Cela va des ennemis qui apparaissent ou disparaissent sans raison, à un manque terrible de réactivité au niveau des contrôles avec notamment parfois un héros qui se fige ou qui voit ses armes quitter ses mains sans raison. C’est d’autant plus frustrant que le jeu est en lui même plutôt bon. L’intelligence artificielle des adversaires est ainsi dans la lignée de ce qu’on connaît actuellement. Les 3 cartes sont plutôt bien conçues. L’utilisation du fusil sniper est très sympathique pour peu qu’on désactive l’aide visuelle. Et l’excellent bruitage des armes combiné à leur recul assez important confèrent un véritable sentiment de puissance et le besoin de tirer au coup-par-coup.
Comparé à un Far Cry made in Ubisoft, Sniper Ghost Warrior 3 paraît un peu moins arcade, mais aussi moins souple. Le jeu de CI Games est assez exigeant. Le héros est fragile et tombe après seulement quelques balles —les indications visuelles quand on se fait toucher sont assez pauvres. Il faut donc planifier un minimum ses assauts, repérer les positions surélevées, éliminer les soldats éliminés et les snipers ennemis, généralement situés à 300 mètres du joueurs —la distance d’affichage est un peu décevante pour ce genre de jeu. Quand les choses tournent mal, c’est le moment de dégainer son fusil à pompe ou d’assaut, des armes que l’on peut vaguement personnaliser. Si la plupart des jeux de nos jours offrent de nombreuses lunettes de visée pour une meilleure lisibilité, Sniper Ghost Warrior 3 opte pour un côté plus brut —voire un peu réaliste— puisque la plupart du temps, il faudra faire sans. La précision en prend alors un coup, tout en sachant qu’à chaque balle pris, la visée part un peu en vrille. Cela a néanmoins un certain charme et permet de différencier quelque peu ce titre des autres productions actuelles qui ont tendance à toutes se ressembler.
Sniper Ghost Warrior 3 n’oublie toutefois pas d’inclure une petite dose de modernité dans son aventure. Un drone permet de marquer les ennemis, une vision détective affiche les endroits à escalader ou les documents à attraper, des points d’XP sont distribués à foison afin de débloquer des compétences classiques et il est important de fouiller les corps pour se confectionner ensuite divers objets. Cela n’oblige cependant pas de trucider tout ce qui bouge pour se remplir les poches. Le jeu laisse vraiment une jolie liberté pour venir à bout de chacune des missions. Dans certains cas, en cherchant bien, on tombe même sur des chemins bien cachés qui permettent d’être invisibles.
- A lire: notre test de Sniper Elite 4
Contrairement à Far Cry, Sniper Ghost Warrior 3 n’a pas cette petite folie ou une mise en scène parfois impressionnante. Il se veut plus premier degré. Il est également moins riche tant au niveau de son monde, de ses missions, de son arsenal ou de ses véhicules. Mais il a en revanche pour lui d’excellents gunfights, bien que rigides. Si on met Sniper Ghost Warrior 3 face à Sniper Elite 4, on note qu’il est assez difficile de comparer ces deux jeux car ils sont somme toute très différents. L’un se joue à la première personne, l’autre à la troisième. L’un se situe de nos jours, l’autre pendant la Seconde Guerre mondiale. L’un opte pour 3 grandes zones ouvertes en Géorgie, l’autre pour une dizaine de missions sur autant de maps uniques en Italie. Ces deux titres se ressemblent en revanche pour tout ce qui concerne les tirs de précision à distance. On retrouve naturellement une balistique qui se veut réaliste et le besoin de prendre en considération le vent. Sniper Ghost Warrior 3 offre aussi des kill-cam lors de certains tirs (option désactivable) mais aucune vue au rayon X; cela rend forcément le tout moins spectaculaire. On regrette aussi l’absence de différents paramètres pour ajuster la difficulté comme on le souhaite précisément, chose que propose Sniper Elite. Mais malgré tout, Sniper Ghost Warrior 3 réussit à proposer une aventure très plaisante. Certes, c’est souvent laborieux, mais la liberté d’action offerte dans les missions associées à un level design plutôt agréable et à un excellent bruitage des armes réussissent à sauver la mise pour peu qu’on arrive à fermer les yeux sur des défauts qui, pour beaucoup, peuvent être rédhibitoires.
MAJ 1er juin 2017: il y a quelques heures, Sniper Ghost Warrior 3 a reçu un gros patch. S’il corrige quelques bugs (la fameuse cible est enfin apparue), les temps de chargement sont encore extrêmement longs et les contrôles manquent toujours de réactivité. . .
Sniper Ghost Warrior 3 est développé et édité par CI Games. Jeu disponible depuis le 25 avril sur PC, Xbox One et PlayStation 4. Version testée: PS4. PEGI 18
Jeux Vidéo
Sony tease la PS6 : premières infos prometteuses sur les technologies à venir
Sony vient d’ouvrir le bal autour de la prochaine génération PlayStation, sans pour autant prononcer le nom officiel « PS6 ». Une vidéo technique récemment publiée met en lumière de nouvelles technologies — Neural Arrays, Radiance Cores, Universal Compression — laissant entrevoir ce que pourrait être la console de demain.
Un teasing méthodique plutôt qu’une annonce officielle
Dans cette vidéo, Sony invite Mark Cerny (architecte PlayStation) à dialoguer avec un expert d’AMD. Ensemble, ils dévoilent les technologies censées être au cœur d’un Project Amethyst, supposée feuille de route pour une console future. Mais à aucun moment le terme PlayStation 6 n’est mentionné : le constructeur joue la carte du teasing bien dosé pour susciter l’intérêt sans s’engager définitivement.
Les technologies qui font parler
- Neural Arrays : unités de calcul dédiées à l’intelligence artificielle, probablement utilisées pour l’upscaling et des traitements visuels avancés.
- Radiance Cores : cœurs logiques axés sur l’amélioration du ray tracing et de l’éclairage, voire du path tracing.
- Universal Compression : technologie pour optimiser la bande passante, réduire les temps de chargement et transférer rapidement de grandes quantités de données.
Ces noms techniques pourraient sembler marketing à première vue, mais ils posent les jalons d’innovations visuelles et de performances qui pourraient placer la prochaine PlayStation dans une nouvelle dimension.
Ce que cela laisse entrevoir
- Une rétrocompatibilité renforcée, notamment avec la série PS5, grâce à la continuité technique.
- Une console qui pourrait pousser le graphisme en temps réel, avec des effets de lumière et d’ombre très poussés.
- Une focalisation sur la fluidité, les temps de chargement réduits, et une meilleure circulation des données entre mémoire, disque et rendu.
- Des interrogations restent : quel sera le prix ? Une version sans lecteur physique est-elle envisageable ? La compatibilité avec les supports physiques sera-t-elle sacrifiée à l’ère du dématérialisé ?
Pourquoi cette opération de teasing est stratégique
Sony prépare le terrain avant l’annonce officielle. En publiant un contenu technique mais non définitif, la marque capte l’attention des passionnés, alimente les discussions médias, et installe une attente sans prendre de risque. La PS5 fêtera bientôt ses 5 ans : c’est le bon moment pour commencer à esquisser ce que pourrait offrir la suite.
Mon ressenti : l’ombre d’une PS6 déjà palpable
On n’a pas encore de confirmation officielle, mais ce teaser met en lumière une ambition claire : pousser les limites techniques et visuelles. Je suis intrigué — ces technologies, si elles se concrétisent, pourraient transformer l’expérience PlayStation.
Pour l’instant, c’est un jeu de patience et d’observations. Mais le décor est posé, les promesses sont là.
Jeux Vidéo
Pourquoi le Game Pass a grandement augmenté ses prix?
Le prix du Game Pass a pris 50% en une annonce. C’est plus que l’inflation, non?
Mercredi dernier, coup de tonnerre pour tous les abonnés Game Pass : le prix de l’abonnement a augmenté. Ou plutôt explosé. Une hausse de 50%, ce n’est pas rien, et la barre des 20€/mois a largement été franchie. A quoi joue Microsoft ?
Quels sont désormais les avantages du Game Pass?
Oui, le prix du Game Pass a augmenté. Mais le service a avant tout évolué. Il se veut plus flexible —il introduit le Game Pass Premium— et il offre plus de choses dans son offre Ultimate.
Voici comment se décomposent désormais les offres :
- Le Game Pass Essential à 8,99€/mois
- jeu en ligne
- accès une cinquantaine de jeux
- Le Game Pass Premium à 12,99€/mois
- accès à 200 jeux, mais les productions Xbox Game Studios / Bethesda / Activision ne sont disponibles que dans les 12 mois de leur sortie, et Call Of Duty n’est pas inclus
- Le Game Pass Ultimate à 26,99€/mois
- accès à 400 jeux dont tous les titres Xbox Game Studios / Bethesda / Activision en Day 1, dont Call Of Duty
- Ajout de l’EA Play qui coûte séparément 5,99€/mois
- Ajout de l’Ubisoft+ Classics qui coûte séparément 7,99€/mois
- Ajout du Club Fortnite qui coûte séparément 11,99€/mois
A cela, il faut également ajouter le cloud gaming et des avantages sur les jeux Riot Games.
Sur le papier, l’offre Ultimate reste une affaire en or. Si on additionne l’EA Play, l’Ubisoft+ Classics et le Club Fortnite, on monte déjà à 26€. Les joueurs ne paieraient alors que 1€ pour accéder à 400 jeux dont Call Of Duty dès sa sortie dans le commerce.

Les choses sont toutefois plus compliquées. L’EA Play et désormais l’Ubisoft+ Classics et Club Fortnite doivent normalement agir comme des bonus. L’intérêt du Game Pass a toujours résidé dans son catalogue de jeux récents, dont les titres first party. Et désormais, pour profiter de cela, il faudra débourser 26,99€/mois contre 17,99€/mois auparavant. On passe la barre psychologique des 20€ et même des 25€.
Pourquoi une telle augmentation du Game Pass Ultimate ?
Selon Bloomberg, la branche Xbox est une nouvelle fois mise sous pression par Microsoft. A la suite de l’inclusion de Call Of Duty Black Ops 6 dans le Game Pass, les chiffres n’ont pas explosé —il n’y a pas eu une hausse significative des abonnés.
Au contraire, ce cadeau auprès des clients Game Pass aurait représenté un manque à gagner de près de 300 millions de dollars pour l’Américain ; les ventes de Black Ops 6 auraient chuté sur PC et Xbox, ne représentant que 18% du total. La direction de Microsoft aurait alors exigé à sa division Xbox de redresser la barre.
Et dans ces cas là, quand on ne réussit pas à attirer de nouveaux consommateurs, on fait davantage payer ceux existants. Comme le rappelle la newsletter Le Résumé Jeu Vidéo, cette stratégie est déjà appliquée par pas mal d’acteurs dont Sony. La manette DualSense Edge à 220€ et la PS5 Pro à 800€ s’adressent à une niche, mais une niche qui a des moyens pour sa passion et qui passe à la caisse.
Il en va de même pour le PlayStation Plus. Le nombre d’abonnés stagne autour des 40/45 millions, mais le chiffre d’affaires augmente. Comment ? A travers les nouvelles offres Extra et Premium qui confèrent différents avantages contre un prix bien plus élevé que celui du PS Plus Essential. Le Game Pass suit la même direction. Microsoft exige une meilleure rentabilité, Call Of Duty a échoué. Il faut alors trouver l’argent auprès des fans de la marque.
Jeux Vidéo
Battlefield 6 : un trailer live action qui se moque de Call Of Duty
Electronic Arts s’attaque à Call Of Duty à travers la bande-annonce live action de Battlefield 6.
Quelques jours avant sa sortie, Battlefield 6 accélère sa campagne marketing avec la diffusion d’une nouvelle bande-annonce. Pas d’images du jeu cette fois-ci. Il s’agit en effet d’un live-action, un trailer en prise de vue réelle avec de vrais acteurs . Et ce sacré casting n’a qu’un seul but : parodier Call Of Duty.
Battlefield 6 se moque de Call Of Duty
Battlefield 6 ne tire pas à balles réelles sur Call Of Duty, mais l’intention y est. Il reprend le même principe, à savoir un joli cast composé de Paddy Pimblett, Zac Efron, Morgan Wallen et Jimmy Butler. Chacun porte une arme au skin plus ou moins discret, et prend la pose avec une certaine arrogance. C’est Hollywood, c’est Call Of Duty ; ce n’est pas Battlefield.
Après une explosion, ce petit groupe est rapidement remplacé par de vrais soldats qui font face à la vraie guerre. C’est brutal et violent ; les explosions laissent place à des nuages de poussière. On voit aussi différents accessoires qui se veulent réalistes et bien sûr, des tanks.
A travers ce trailer live-action, Battlefield 6 montre sa différence et entend jouer la carte du pseudo-réalisme face à Call Of Duty.
Battlefield 6 fait-il le poids face à Call Of Duty Black Ops 7 ?
Dans ce duel, Battlefield 6 n’est clairement pas le favori. Call Of Duty est un mastodonte du jeu vidéo et chaque épisode continue de se vendre à plusieurs dizaines de millions d’exemplaires.
Battlefield revient en plus de loin. Il reste sur deux échecs successifs —BF V et BF 2042— et a vu son studio DICE perdre de sa superbe comme le rappelle la Newsletter le Résumé du Jeu Vidéo.
Electronic Arts place beaucoup d’espoirs dans cet épisode. Disponible à partir du 10 octobre, Battlefield 6 doit réellement relancer la série. Le but à moyen terme serait de rivaliser pleinement avec Call Of Duty avec des jeux annuels et un Battle Royale —ce dernier pourrait prochainement être révélé.
Pour arriver à ses ambitions, Electronic Arts a débauché l’ancien directeur de la franchise Call Of Duty et a établi Battlefield Studios, une unité composée de différentes équipes, dont DICE.
La beta de BF6 cet été laissait entrevoir un jeu plutôt solide qui ne prenait aucun risque; c’était dans la veine d’un Battlefield 3, un épisode datant de 2011.
Quant à l’aspect réaliste, il ne faut pas s’attendre à du ArmA. En revanche, il a d’ores et déjà été annoncé que chaque skin proposé devra respecter l’univers Battlefield. Même son de cloche d’ailleurs du côté de Black Ops 7 où Activision affirme avoir refusé des collaborations avec de grosses marques.
