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Jeu vidéo: le streaming est l’avenir, qu’on le veuille ou non

On a souvent prédit la mort des consoles. Ce sont les téléphones portables qui devaient être déclarés coupables de ce crime. Finalement, tout laisse à croire que c’est le streaming (Cloud Gaming) qui portera le coup fatal. Mais pas avant un bon petit moment.
Il y a un an, sur Reddit, un internaute demandait à Yves Guillemot ce que serait la prochaine révolution dans le monde du jeu vidéo. Le fondateur et dirigeant d’Ubisoft répondait « le streaming« . Dans une interview donnée à Variety, en marge du dernier E3, Yves Guillemot récidivait en déclarant qu’il y aurait encore une génération de consoles mais qu’après ça, tout le monde utiliserait le streaming pour jouer aux jeux vidéo. En d’autres termes, d’ici 2025, les consoles auront disparu.
Certains ont dégainé trop tôt
Ce n’est pas la première fois que l’on parle du Cloud Gaming ou du streaming. Dans le passé, plusieurs acteurs ont tenté leur chance. On peut citer les deux plus célèbres: OnLive et Gaikai. Aucun des deux n’existe encore, mais leur technologie en revanche subsiste puisque Sony a racheté les brevets du premier cité tandis qu’il a directement fait l’acquisition du second. Pour le plaisir, on évoquera aussi Square-Enix, qui a autrefois tenté sa chance avec CoreOnline, ou bien les fournisseurs d’accès internet français qui, sur leur box, permettent de jouer à une sélection de jeux.
A l’heure actuelle, Sony est la seule grosse compagnie à proposer du Cloud Gaming. Ce Streaming se fait à l’aide du PlayStation Now. Contre 99€/an, chaque abonné a accès à un catalogue de jeux, dont Bloodborne ou Killzone Shadow Fall. Mais bizarrement, Sony est plutôt timide quand il s’agit de faire la promotion de ce PSNow. Le déploiement du service s’est fait de manière progressive, le Japonais communique très peu, et plusieurs supports ne sont plus compatibles. Pour bénéficier du PSNow, il faut obligatoirement une PS4 ou un PC. Autrefois, la PSVita, la PS3, les téléviseurs Sony Bravia ou encore les lecteurs BluRay Sony hébergeaient chacun une application PSNow mais toutes ces plateformes ont été abandonnées.
A croire que le constructeur japonais n’a pas compris l’intérêt du Streaming. Le but est d’emmener partout ses jeux. On vit dans un monde ultra-connecté où chaque utilisateur veut retrouver les services qu’il paye sur tous ses écran. Cela n’étonne personne de regarder Netflix sur son téléphone, puis sur une tablette ou encore son téléviseur. Il en va de même pour la musique (Spotify) et, naturellement, le jeu vidéo. Fortnite est disponible sur PC, consoles et mobiles, et on peut à chaque fois importer son profil. L’heure est au « live anywhere » , exactement ce qu’avait prophétisé Bill Gates il y a plusieurs années. L’objectif est de pouvoir jouer n’importe où grâce au Cloud Gaming.
Google surprend, Microsoft contre-attaque
La mort des consoles attendra cependant, et une nouvelle génération de machines se prépare actuellement. Interrogé par le Financial Times, Kenichiro Yoshida, PDG de Sony, a affirmé qu’il était encore nécessaire de proposer du hardware, c’est-à-dire une future PlayStation 5. Du côté de Microsoft, lors de l’E3, il a été confirmé qu’il y aurait en parallèle un service de streaming et une console de jeux, au nom de code Scarlett. Mais les choses s’accélèrent ces derniers jours. Google a ainsi révélé son Project Stream. Le concept est simple: depuis le navigateur Chrome, donner à chacun la possibilité de jouer aux derniers titres du moment. Pour le prouver, Google s’est allié avec Assassin’s Creed Odyssey. Une beta a actuellement lieu aux Etats-Unis avec, à la clef, la promesse de jouer à la production d’Ubisoft en 1080p à 60FPS. C’est mieux que sur PS4 Pro et Xbox One X où le jeu tourne à 30 images par seconde.
Difficile de dire si cette annonce plus ou moins surprise de Google a forcé Microsoft à accélérer ses plans. Le fait est que le géant américain a officialisé ces dernières heures le Project xCloud. Il s’agit de la future offre Streaming de Microsoft. En 2019, la firme de Redmond lancera une beta afin de tester son service qui permettra de jouer à l’ensemble du catalogue Xbox One, en plus des jeux Xbox 360 et Xbox rétrocompatibles. Que ce soit sur tablette ou sur smartphone, il suffira de brancher une manette Xbox en bluetooth pour jouer à Forza Horizon, Gears Of War etc. Chose intéressante, Microsoft prévoit aussi une interface tactile pour ceux qui n’ont pas de manette sous la main.
Le Streaming ne va pas (encore) remplacer les consoles
Face à ses deux adversaires, Sony va être obligé de réagir; il est fort probable que la riposte soit d’ailleurs déjà prête. Certains éditeurs vont se mêler à la danse. Sur Switch, Capcom et Ubisoft utilisent déjà le Cloud Gaming pour mettre à disposition de la console de Nintendo respectivement Resident Evil 7 et Assassin’s Creed Odyssey. Cela ne se fait qu’au Japon et c’est un excellent moyen pour palier le manque de puissance de la Switch. Puis il y a le cas Electronic Arts qui a, lors de l’E3, confirmé ses grandes ambitions en matière de Cloud Gaming.
L’arrivée en masse du streaming ne signifie pas encore la mort des consoles. Tout ce joli petit monde va cohabiter, de la même manière que des disques et des films continuent d’être achetés chaque mois. Le Cloud Gaming va aussi devoir faire face à certaines problématiques, notamment réussir à proposer une aussi bonne expérience qu’avec une machine physique. Ce sera compliqué, d’autant plus que de nombreux territoires, aussi bien en France qu’aux Etats-Unis, ne bénéficient pas d’une assez bonne couverture internet. En attendant que la 5G règle ces problèmes, le streaming s’annonce comme une façon complémentaire de profiter de ses jeux sans contrainte de lieu.
Si on résume, on note que Microsoft, Sony, Google et Electronic Arts ont tous des plans en matière de Streaming. Il est plutôt étrange de voir Amazon aussi discret pour le moment. Tous les principaux acteurs du marché semblent en tout cas déterminés à être les leaders du Cloud Gaming. Cette fois-ci, personne ne tente de faire une échappée en solitaire et tous avancent groupés. Mais le gâteau sera-t-il assez grand pour tout le monde? Tout se jouera sur le prix, la fiabilité du service et le catalogue de jeux. Et dans le lot, on oublie Nintendo qui n’aime pas détailler ses plans à l’avance.
Chacun misera sur ses forces: les exclusivités
Cette guerre du contenu sera certainement le nerf de la guerre. Chez Sony, on peut compter sur les studios Naughty Dog (Uncharted, The Last Of Us), Guerrilla Games (Killzone, Horizon), Santa Monica (God Of War) ou encore Sucker Punch (inFamous, Ghost Of Tsushima) pour concevoir de solides exclusivités.
Du côté de Microsoft, on a bien conscience qu’il faut remettre les jeux First-Party au coeur même de la stratégie globale. Sur cette génération, la Xbox One a peiné face à la concurrence. Alors Microsoft a sorti le grand jeu, ou plutôt le chéquier. Quatre studios ont ainsi été avalés par le constructeur américain cet été, dont Ninja Theory (DmC, Hellblade) et Playground Games (Forza Horizon). Dans les prochains jours, c’est Obsidian (Fallout New Vegas, Pillars of Eternity) qui devrait rejoindre la famille Microsoft Studios. Pour l’anecdote, avant le lancement de la Xbox One, le constructeur avait commandé un RPG à Obsidian pour finalement l’annuler, ce qui a failli coûter la vie à ce studio (autrefois) indépendant.
L’une des interrogations reste Google. Ces derniers temps, de nombreuses personnes importantes ont rejoint la société américaine. Parmi elles, Phil Harrison, ancien dirigeant de Sony et de Microsoft, ou Richard Marks, l’ex-directeur de la division Recherche & Développement de PlayStation, à qui on doit l’Eye Toy, le PSMove ou le PSVR. En plus de Project Stream, Google serait décidé à sortir un boîtier, au nom de code Yeti, sans doute pour conquérir les salons des utilisateurs. Quant au catalogue d’exclusivités, il se dit là aussi que Google pourrait faire des acquisitions. Aucun nom n’a pour le moment filtré. On se dit aussi que dans avenir plus ou moins lointain, des alliances pourraient également se nouer. Dans le jeu vidéo, le Streaming est un marché qui attise beaucoup les convoitise. Mais attention, il n’y aura sans doute pas assez de place pour tout le monde.

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Sony tease la PS6 : premières infos prometteuses sur les technologies à venir

Sony vient d’ouvrir le bal autour de la prochaine génération PlayStation, sans pour autant prononcer le nom officiel « PS6 ». Une vidéo technique récemment publiée met en lumière de nouvelles technologies — Neural Arrays, Radiance Cores, Universal Compression — laissant entrevoir ce que pourrait être la console de demain.
Un teasing méthodique plutôt qu’une annonce officielle
Dans cette vidéo, Sony invite Mark Cerny (architecte PlayStation) à dialoguer avec un expert d’AMD. Ensemble, ils dévoilent les technologies censées être au cœur d’un Project Amethyst, supposée feuille de route pour une console future. Mais à aucun moment le terme PlayStation 6 n’est mentionné : le constructeur joue la carte du teasing bien dosé pour susciter l’intérêt sans s’engager définitivement.
Les technologies qui font parler
- Neural Arrays : unités de calcul dédiées à l’intelligence artificielle, probablement utilisées pour l’upscaling et des traitements visuels avancés.
- Radiance Cores : cœurs logiques axés sur l’amélioration du ray tracing et de l’éclairage, voire du path tracing.
- Universal Compression : technologie pour optimiser la bande passante, réduire les temps de chargement et transférer rapidement de grandes quantités de données.
Ces noms techniques pourraient sembler marketing à première vue, mais ils posent les jalons d’innovations visuelles et de performances qui pourraient placer la prochaine PlayStation dans une nouvelle dimension.
Ce que cela laisse entrevoir
- Une rétrocompatibilité renforcée, notamment avec la série PS5, grâce à la continuité technique.
- Une console qui pourrait pousser le graphisme en temps réel, avec des effets de lumière et d’ombre très poussés.
- Une focalisation sur la fluidité, les temps de chargement réduits, et une meilleure circulation des données entre mémoire, disque et rendu.
- Des interrogations restent : quel sera le prix ? Une version sans lecteur physique est-elle envisageable ? La compatibilité avec les supports physiques sera-t-elle sacrifiée à l’ère du dématérialisé ?
Pourquoi cette opération de teasing est stratégique
Sony prépare le terrain avant l’annonce officielle. En publiant un contenu technique mais non définitif, la marque capte l’attention des passionnés, alimente les discussions médias, et installe une attente sans prendre de risque. La PS5 fêtera bientôt ses 5 ans : c’est le bon moment pour commencer à esquisser ce que pourrait offrir la suite.
Mon ressenti : l’ombre d’une PS6 déjà palpable
On n’a pas encore de confirmation officielle, mais ce teaser met en lumière une ambition claire : pousser les limites techniques et visuelles. Je suis intrigué — ces technologies, si elles se concrétisent, pourraient transformer l’expérience PlayStation.
Pour l’instant, c’est un jeu de patience et d’observations. Mais le décor est posé, les promesses sont là.
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Pourquoi le Game Pass a grandement augmenté ses prix?

Le prix du Game Pass a pris 50% en une annonce. C’est plus que l’inflation, non?
Mercredi dernier, coup de tonnerre pour tous les abonnés Game Pass : le prix de l’abonnement a augmenté. Ou plutôt explosé. Une hausse de 50%, ce n’est pas rien, et la barre des 20€/mois a largement été franchie. A quoi joue Microsoft ?
Quels sont désormais les avantages du Game Pass?
Oui, le prix du Game Pass a augmenté. Mais le service a avant tout évolué. Il se veut plus flexible —il introduit le Game Pass Premium— et il offre plus de choses dans son offre Ultimate.
Voici comment se décomposent désormais les offres :
- Le Game Pass Essential à 8,99€/mois
- jeu en ligne
- accès une cinquantaine de jeux
- Le Game Pass Premium à 12,99€/mois
- accès à 200 jeux, mais les productions Xbox Game Studios / Bethesda / Activision ne sont disponibles que dans les 12 mois de leur sortie, et Call Of Duty n’est pas inclus
- Le Game Pass Ultimate à 26,99€/mois
- accès à 400 jeux dont tous les titres Xbox Game Studios / Bethesda / Activision en Day 1, dont Call Of Duty
- Ajout de l’EA Play qui coûte séparément 5,99€/mois
- Ajout de l’Ubisoft+ Classics qui coûte séparément 7,99€/mois
- Ajout du Club Fortnite qui coûte séparément 11,99€/mois
A cela, il faut également ajouter le cloud gaming et des avantages sur les jeux Riot Games.
Sur le papier, l’offre Ultimate reste une affaire en or. Si on additionne l’EA Play, l’Ubisoft+ Classics et le Club Fortnite, on monte déjà à 26€. Les joueurs ne paieraient alors que 1€ pour accéder à 400 jeux dont Call Of Duty dès sa sortie dans le commerce.

Les choses sont toutefois plus compliquées. L’EA Play et désormais l’Ubisoft+ Classics et Club Fortnite doivent normalement agir comme des bonus. L’intérêt du Game Pass a toujours résidé dans son catalogue de jeux récents, dont les titres first party. Et désormais, pour profiter de cela, il faudra débourser 26,99€/mois contre 17,99€/mois auparavant. On passe la barre psychologique des 20€ et même des 25€.
Pourquoi une telle augmentation du Game Pass Ultimate ?
Selon Bloomberg, la branche Xbox est une nouvelle fois mise sous pression par Microsoft. A la suite de l’inclusion de Call Of Duty Black Ops 6 dans le Game Pass, les chiffres n’ont pas explosé —il n’y a pas eu une hausse significative des abonnés.
Au contraire, ce cadeau auprès des clients Game Pass aurait représenté un manque à gagner de près de 300 millions de dollars pour l’Américain ; les ventes de Black Ops 6 auraient chuté sur PC et Xbox, ne représentant que 18% du total. La direction de Microsoft aurait alors exigé à sa division Xbox de redresser la barre.
Et dans ces cas là, quand on ne réussit pas à attirer de nouveaux consommateurs, on fait davantage payer ceux existants. Comme le rappelle la newsletter Le Résumé Jeu Vidéo, cette stratégie est déjà appliquée par pas mal d’acteurs dont Sony. La manette DualSense Edge à 220€ et la PS5 Pro à 800€ s’adressent à une niche, mais une niche qui a des moyens pour sa passion et qui passe à la caisse.
Il en va de même pour le PlayStation Plus. Le nombre d’abonnés stagne autour des 40/45 millions, mais le chiffre d’affaires augmente. Comment ? A travers les nouvelles offres Extra et Premium qui confèrent différents avantages contre un prix bien plus élevé que celui du PS Plus Essential. Le Game Pass suit la même direction. Microsoft exige une meilleure rentabilité, Call Of Duty a échoué. Il faut alors trouver l’argent auprès des fans de la marque.
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Battlefield 6 : un trailer live action qui se moque de Call Of Duty

Electronic Arts s’attaque à Call Of Duty à travers la bande-annonce live action de Battlefield 6.
Quelques jours avant sa sortie, Battlefield 6 accélère sa campagne marketing avec la diffusion d’une nouvelle bande-annonce. Pas d’images du jeu cette fois-ci. Il s’agit en effet d’un live-action, un trailer en prise de vue réelle avec de vrais acteurs . Et ce sacré casting n’a qu’un seul but : parodier Call Of Duty.
Battlefield 6 se moque de Call Of Duty
Battlefield 6 ne tire pas à balles réelles sur Call Of Duty, mais l’intention y est. Il reprend le même principe, à savoir un joli cast composé de Paddy Pimblett, Zac Efron, Morgan Wallen et Jimmy Butler. Chacun porte une arme au skin plus ou moins discret, et prend la pose avec une certaine arrogance. C’est Hollywood, c’est Call Of Duty ; ce n’est pas Battlefield.
Après une explosion, ce petit groupe est rapidement remplacé par de vrais soldats qui font face à la vraie guerre. C’est brutal et violent ; les explosions laissent place à des nuages de poussière. On voit aussi différents accessoires qui se veulent réalistes et bien sûr, des tanks.
A travers ce trailer live-action, Battlefield 6 montre sa différence et entend jouer la carte du pseudo-réalisme face à Call Of Duty.
Battlefield 6 fait-il le poids face à Call Of Duty Black Ops 7 ?
Dans ce duel, Battlefield 6 n’est clairement pas le favori. Call Of Duty est un mastodonte du jeu vidéo et chaque épisode continue de se vendre à plusieurs dizaines de millions d’exemplaires.
Battlefield revient en plus de loin. Il reste sur deux échecs successifs —BF V et BF 2042— et a vu son studio DICE perdre de sa superbe comme le rappelle la Newsletter le Résumé du Jeu Vidéo.
Electronic Arts place beaucoup d’espoirs dans cet épisode. Disponible à partir du 10 octobre, Battlefield 6 doit réellement relancer la série. Le but à moyen terme serait de rivaliser pleinement avec Call Of Duty avec des jeux annuels et un Battle Royale —ce dernier pourrait prochainement être révélé.
Pour arriver à ses ambitions, Electronic Arts a débauché l’ancien directeur de la franchise Call Of Duty et a établi Battlefield Studios, une unité composée de différentes équipes, dont DICE.
La beta de BF6 cet été laissait entrevoir un jeu plutôt solide qui ne prenait aucun risque; c’était dans la veine d’un Battlefield 3, un épisode datant de 2011.
Quant à l’aspect réaliste, il ne faut pas s’attendre à du ArmA. En revanche, il a d’ores et déjà été annoncé que chaque skin proposé devra respecter l’univers Battlefield. Même son de cloche d’ailleurs du côté de Black Ops 7 où Activision affirme avoir refusé des collaborations avec de grosses marques.