jeudi, avril 25, 2024
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L’origine des cheat codes

« Non, non, c’est trois tours sur soi-même puis un saut en avant avec une roulade en l’air pour passer un niveau. » Dans une cour d’école, alors que plusieurs enfants jouent aux billes et que les plus modernes se sont mis aux pogs, deux élèvent discutent des différentes combinaisons à effectuer dans Tomb Raider 2 pour activer divers bonus : posséder toutes les armes, changer de niveau etc. C’est une situation qui désormais n’existe plus mais qui était courante à une époque où les magazines de jeux vidéo faisaient encore recette grâce à leurs news, tests, CD de démo ou bien leurs pages de Tips et Astuces. Les cheat codes ont maintenant disparu de la circulation et ont épousé le nom de DLC tandis que seuls GTA et une maigre poignée d’autres jeux s’accrochent à ces mots de passe. . . Dans un long et passionnant article, la section Gaming du site Redbull revient sur ces précieux sésames qui ont sauvé la vie ou transformé l’expérience de jeu.

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les cheat codes n’ont pas été créés pour les joueurs mais bien pour les développeurs. Le créateur du très bon Solar Jetman (NES), Ste Pickford, et Chris Sorrell, auteur de James Pond ou encore Medievil, expliquent en substance que ces codes leur permettaient d’améliorer leur productivité. Travailler sur un jeu vidéo implique de devoir le tester à de nombreuses reprises afin de vérifier que tous les éléments fonctionnent bien. En créant un code débloquant le niveau suivant ou en rendant le personnage invincible, les phases de tests étaient alors bien plus rapides. De son côté, Christopher Seavor, un ancien de Rare, pense  qu’à l’époque du Commodore 64 et du ZX Spectrum cela pouvait aussi pousser les joueurs à s’intéresser aux joies de la programmation.

Tous les créateurs de jeux vidéo n’ont pas forcément bien vu l’arrivée de ces cheats. Jon Ritman pense ainsi que ces tips allaient contre le jeu même, à savoir ne pas encourager l’utilisateur à trouver une solution à ses problèmes. De même, publier un jeu proposant des puzzles pour ensuite diffuser dans la presse des codes permettant de les zapper reste curieux. Selon lui, si une énigme est trop difficile, alors il faut simplement ajuster le gameplay en conséquence. Il est toutefois important de préciser que le Konami Code, né dans le milieu des années 80, avait justement pour vocation d’aider les joueurs en donnant, par exemple dans Contra, un plus grand nombre de vies.

Les codes de triche semblent maintenant relégués au passé. Plusieurs raisons peuvent expliquer cette disparition. Tout d’abord l’arrivée du online dans une immense majorité des jeux : dans les joutes en ligne, tous les joueurs doivent être sur le même pied d’égalité. Au niveau du développement, les outils se sont améliorés et les codes sont en quelque sorte inutiles. Enfin, les jeux sont différents d’autrefois et misent plus sur l’histoire que sur l’aspect scoring. La notion d’échec a presque disparu et les points de sauvegarde facilitent la progression du joueur. Les temps ont changé.

En illustration.

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