A une époque où on parle beaucoup de la hausse du prix des jeux, on note que de plus en plus d’éditeurs misent sur des titres à prix réduits.
Il y a quelques jours, nous publiions un dossier où on se demandait si le jeu vidéo était devenu un loisir de luxe. La réponse était négative. ll existe énormément d’alternatives pour ne pas se ruiner. Et ces derniers temps, les meilleurs jeux ne sont pas les plus chers.
L’essor des jeux vidéo à 50 euros
Quel est le point commun entre Ninja Gaiden 2 Black, Oblivion Remastered, Split Fiction et Clair Obscur : Expedition 33 ? Aucun n’est vendu plein pot. Ils sont tous à 50 euros, et certains sont considérés comme de potentiels GOTY.
Dans les semaines et mois à venir, Wuchang : Fallen Feathers coûtera 50€, au même titre que Mafia : The Old Country. MindsEye sera quant à lui légèrement plus cher —60€— et Marathon promet qu’il ne sera pas vendu 80 euros.
Les éditeurs sont libres de pratiquer les tarifs qu’il souhaite. Et désormais, il n’hésite plus à proposer un large éventail de prix. Cela est souvent le reflet des coûts de développement. Car tout est au final une question d’argent. Une entreprise cherche à être rentable, à dégager des bénéfices. Plus un prix est élevé, plus vite elle arrivera à ses fins. Mais un prix élevé peut attirer moins de joueurs. Il faut alors trouver un équilibre entre l’offre et la demande. Et désormais, pour beaucoup de joueurs, un jeu à 80 euros doit proposer une expériences exceptionnelle, hors-norme.
Le prochain Mafia a l’air sympa’, mais il n’a pas l’aura d’un GTA, The Last Of Us ou Forza, des titres pour lesquel les joueurs sont prêts à mettre un prix très élevé.
Pourquoi les jeux à 50 euros plaisent ?
De nos jours, il n’existe plus vraiment de jeux moches. C’était déjà plus ou moins le cas la génération précédente. Regardez les tests récents de jeux, on n’y retrouve plus de mention d’aliasing, par exemple. Désormais, tous les jeux sont techniquement solides, et ce qui fait la différence, c’est la direction artistique.
Même avec des moyens limités, il est donc possible de sortir des jeux agréables à regarder.
Les jeux à 50€ assument aussi un positionnement différent. Ce seront rarement des mondes ouverts promettant 300 heures. Leur durée de vie est plus modeste, et c’est tant mieux. On a besoin de titres plus linéaires, plus scénarisés. Notre temps est précieux, les GAAS nous occupent déjà beaucoup ; ces titres à 50€ offrent alors une jolie parenthèse. On s’évade pendant une vingtaine d’heures avant de revenir sur les F2P et autres jeux multi.
Take Two le dit lui même quand il s’agit de commenter le renouveau de Mafia et sa structure linéaire. Une partie du public réclame des jeux à histoire et n’a pas le temps de s’investir pendant des dizaines voire centaines d’heures.
Ne pas miser sur un monde ouvert permet également aux studios de baisser leurs coûts de production. C’est moins ambitieux, moins coûteux et donc plus facilement rentable. Et ce, malgré un prix moins élevé.
Cela dit, la plupart des ventes se font maintenant sur les boutiques en ligne. Cela est à l’avantage des éditeurs qui touchent plus que sur une vente physique — 70% de la somme contre 55%. Il est donc plus facile de proposer un prix moins élevé. Et cela attire plus de monde car l’investissement est moins risqué.