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Google Stadia : histoire d’un rendez-vous manqué
Stadia, c’est fini. Google a confirmé qu’il débrancherait sa plateforme de cloud gaming le 18 janvier 2023. Ce service aura donc (sur)vécu moins de 40 mois… Sa place est désormais au ciel, aux côtés de YouTube Gaming, Google+ ou Hangouts. La liste est longue ; elle a même droit à un site dédié : KilledByGoogle.
Cette décision n’est guère surprenante : Stadia n’a jamais réussi à attirer les joueurs. Cela ressemble alors à un beau gâchis. Il est évident que Stadia avait un immense potentiel. Mais jamais Google n’a su l’exploiter.
Dès son annonce, nous avions des doutes. Et lorsque Google a détaillé l’offre Stadia, ceux-ci sont restés. Cette plateforme de Cloud Gaming n’aura jamais réussi à convaincre et à décoller. Pourtant, sur le papier, elle avait tout pour réussir.
Stadia a sans doute été lancé trop tôt. Il a débarqué en novembre 2019. La PS4 et la Xbox One sont alors en fin de vie ; la PS5 et la Xbox Series X|S n’arriveront pas avant un an. Google a les moyens de prendre de court ses adversaires. A la place, il se met à leur niveau.
Le lancement est marqué par des titres multi-plateforme. Stadia propose en fait la même chose qu’ailleurs. Or, pour que les joueurs acceptent de quitter leurs habitudes, leur bibliothèque de jeux ou leur liste d’amis, il faut de sérieux arguments. Celui de Stadia est cette promesse de pouvoir jouer depuis n’importe quel écran.
La technologie est là, elle fonctionne parfaitement. Mais le grand public doute car c’est nouveau. Pour dissiper cela, peut-être aurait-il fallu sortir un Free-To-Play. Ça aurait été le meilleur moyen —à la fois le plus facile et le plus rapide— pour tester le Cloud Gaming depuis n’importe où.
Dans les faits, la liste des appareils compatibles était toutefois réduite au lancement. Par exemple, pour jouer sur smartphone, il fallait forcément un Pixel.
Un manque d’ambition dans l’offre de jeux
Google avait la technologie mais pas les jeux. Ou du moins pas de jeux capables de faire la différence. On retrouvait surtout le catalogue de Bethesda et Ubisoft ; c’est-à-dire des titres déjà disponibles ailleurs. En terme d’exclusivité, le géant américain a misé sur deux petites productions. D’un côté Gylt, qui rappelait un peu Little Nightmares. De l’autre, Get Packed, une sorte d’Overcooked avec des déménageurs.
On est loin d’un Zelda : Breath Of The Wild qui justifiait à lui seul l’achat d’une Switch.
Il se dit que les développeurs étaient frileux à l’idée de rejoindre Stadia. Google aurait alors dépensé plusieurs dizaines de millions de dollars pour les inciter à porter leurs jeux sur cette plateforme.


En parallèle, l’Américain a aussi bâti Stadia Games and Entertainment (SG&E). Cette entité, née en 2019, devait superviser toutes les productions internes. Car oui, Google avait ses propres studios de développement. Il a même racheté Typhoon (Journey To The Savage Planet) ou monté de nouvelles structures. L’une d’elles était dirigée par Shannon Studstill, ancienne directrice de Sony Santa Monica.
Puis en février 2021, Google a annoncé la fermeture de SG&E.
Concevoir un jeu vidéo est extrêmement compliqué. Encore plus quand il s’agit d’un triple A. Cela demande beaucoup de temps et énormément d’argent. Amazon a mis des années avant de sortir un titre qui tient la route. Google, lui, n’avait pas de temps à perdre. Et il est difficilement compréhensible qu’il s’y soit pris aussi tard.
On peut aussi se demander pourquoi Google n’a pas essayé de racheter un puissant éditeur. Le géant américain en a largement les moyens ; mais ce n’est pas une raison pour gaspiller sa petite fortune.
Un retard à l’allumage
A sa sortie, en 2019, Stadia n’était pas prêt. Il n’avait pas les jeux, pas les exclusivités, et pas les fonctionnalités. L’intégration de Youtube au service —streamer sa partie, permettre aux gens de rejoindre— a ainsi mis plusieurs mois pour arriver. Il en va de même pour la compatibilité iOS.
Il y a toujours eu un problème de vision, d’attente, et de communication. Le meilleur exemple a eu lieu hier. Le matin, Google annonçait une mise à jour de l’interface Stadia. Le soir, il officialisait la fermeture de son service.
Stadia aurait pu être le Netflix du jeu vidéo. Sur la fin, il a essayé à travers son offre Pro mais celle-ci a mis trop de temps à s’affirmer ; et son catalogue fait pâle figure face à la concurrence.
Google semblait pourtant parfaitement armé. Il possédait les fonds nécessaires, la technologie et une équipe dirigeante d’expérience. Jade Raymond, ex-directrice d’EA Motive, avait ainsi pris la tête de SE&G. La division Stadia était quant à elle dirigée par Phil Harrison. Ce dernier a notamment travaillé pour Sony et Microsoft, et a participé aux lancements —certes compliqués— de la PS3 et de la Xbox One.
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La fin de Stadia ne devrait pas mettre un coup d’arrêt au Cloud Gaming. Plus que jamais, ce procédé représente l’un des avenirs du jeu vidéo. Microsoft mise ainsi énormément sur le xCloud, intégré au Game Pass. C’est d’ailleurs cette offre qui représente le plus, à l’heure actuelle, le Netflix du jeu vidéo.
Sony aussi croit au Cloud Gaming mais reste plutôt discret, bien que pionnier dans ce domaine. Quant à Nintendo, plusieurs jeux Switch sont uniquement disponibles sur le Cloud : Hitman, Resident Evil, Control…
Du côté de Google, on assure que cette technologie sera en partie réutilisée par Youtube, Google Play ou la division dédiée à la Réalité Augmentée. Tout ces efforts n’ont donc pas été vain ; ils auraient toutefois pu mener à tellement mieux.
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Sony tease la PS6 : premières infos prometteuses sur les technologies à venir
Sony vient d’ouvrir le bal autour de la prochaine génération PlayStation, sans pour autant prononcer le nom officiel « PS6 ». Une vidéo technique récemment publiée met en lumière de nouvelles technologies — Neural Arrays, Radiance Cores, Universal Compression — laissant entrevoir ce que pourrait être la console de demain.
Un teasing méthodique plutôt qu’une annonce officielle
Dans cette vidéo, Sony invite Mark Cerny (architecte PlayStation) à dialoguer avec un expert d’AMD. Ensemble, ils dévoilent les technologies censées être au cœur d’un Project Amethyst, supposée feuille de route pour une console future. Mais à aucun moment le terme PlayStation 6 n’est mentionné : le constructeur joue la carte du teasing bien dosé pour susciter l’intérêt sans s’engager définitivement.
Les technologies qui font parler
- Neural Arrays : unités de calcul dédiées à l’intelligence artificielle, probablement utilisées pour l’upscaling et des traitements visuels avancés.
- Radiance Cores : cœurs logiques axés sur l’amélioration du ray tracing et de l’éclairage, voire du path tracing.
- Universal Compression : technologie pour optimiser la bande passante, réduire les temps de chargement et transférer rapidement de grandes quantités de données.
Ces noms techniques pourraient sembler marketing à première vue, mais ils posent les jalons d’innovations visuelles et de performances qui pourraient placer la prochaine PlayStation dans une nouvelle dimension.
Ce que cela laisse entrevoir
- Une rétrocompatibilité renforcée, notamment avec la série PS5, grâce à la continuité technique.
- Une console qui pourrait pousser le graphisme en temps réel, avec des effets de lumière et d’ombre très poussés.
- Une focalisation sur la fluidité, les temps de chargement réduits, et une meilleure circulation des données entre mémoire, disque et rendu.
- Des interrogations restent : quel sera le prix ? Une version sans lecteur physique est-elle envisageable ? La compatibilité avec les supports physiques sera-t-elle sacrifiée à l’ère du dématérialisé ?
Pourquoi cette opération de teasing est stratégique
Sony prépare le terrain avant l’annonce officielle. En publiant un contenu technique mais non définitif, la marque capte l’attention des passionnés, alimente les discussions médias, et installe une attente sans prendre de risque. La PS5 fêtera bientôt ses 5 ans : c’est le bon moment pour commencer à esquisser ce que pourrait offrir la suite.
Mon ressenti : l’ombre d’une PS6 déjà palpable
On n’a pas encore de confirmation officielle, mais ce teaser met en lumière une ambition claire : pousser les limites techniques et visuelles. Je suis intrigué — ces technologies, si elles se concrétisent, pourraient transformer l’expérience PlayStation.
Pour l’instant, c’est un jeu de patience et d’observations. Mais le décor est posé, les promesses sont là.
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Pourquoi le Game Pass a grandement augmenté ses prix?
Le prix du Game Pass a pris 50% en une annonce. C’est plus que l’inflation, non?
Mercredi dernier, coup de tonnerre pour tous les abonnés Game Pass : le prix de l’abonnement a augmenté. Ou plutôt explosé. Une hausse de 50%, ce n’est pas rien, et la barre des 20€/mois a largement été franchie. A quoi joue Microsoft ?
Quels sont désormais les avantages du Game Pass?
Oui, le prix du Game Pass a augmenté. Mais le service a avant tout évolué. Il se veut plus flexible —il introduit le Game Pass Premium— et il offre plus de choses dans son offre Ultimate.
Voici comment se décomposent désormais les offres :
- Le Game Pass Essential à 8,99€/mois
- jeu en ligne
- accès une cinquantaine de jeux
- Le Game Pass Premium à 12,99€/mois
- accès à 200 jeux, mais les productions Xbox Game Studios / Bethesda / Activision ne sont disponibles que dans les 12 mois de leur sortie, et Call Of Duty n’est pas inclus
- Le Game Pass Ultimate à 26,99€/mois
- accès à 400 jeux dont tous les titres Xbox Game Studios / Bethesda / Activision en Day 1, dont Call Of Duty
- Ajout de l’EA Play qui coûte séparément 5,99€/mois
- Ajout de l’Ubisoft+ Classics qui coûte séparément 7,99€/mois
- Ajout du Club Fortnite qui coûte séparément 11,99€/mois
A cela, il faut également ajouter le cloud gaming et des avantages sur les jeux Riot Games.
Sur le papier, l’offre Ultimate reste une affaire en or. Si on additionne l’EA Play, l’Ubisoft+ Classics et le Club Fortnite, on monte déjà à 26€. Les joueurs ne paieraient alors que 1€ pour accéder à 400 jeux dont Call Of Duty dès sa sortie dans le commerce.

Les choses sont toutefois plus compliquées. L’EA Play et désormais l’Ubisoft+ Classics et Club Fortnite doivent normalement agir comme des bonus. L’intérêt du Game Pass a toujours résidé dans son catalogue de jeux récents, dont les titres first party. Et désormais, pour profiter de cela, il faudra débourser 26,99€/mois contre 17,99€/mois auparavant. On passe la barre psychologique des 20€ et même des 25€.
Pourquoi une telle augmentation du Game Pass Ultimate ?
Selon Bloomberg, la branche Xbox est une nouvelle fois mise sous pression par Microsoft. A la suite de l’inclusion de Call Of Duty Black Ops 6 dans le Game Pass, les chiffres n’ont pas explosé —il n’y a pas eu une hausse significative des abonnés.
Au contraire, ce cadeau auprès des clients Game Pass aurait représenté un manque à gagner de près de 300 millions de dollars pour l’Américain ; les ventes de Black Ops 6 auraient chuté sur PC et Xbox, ne représentant que 18% du total. La direction de Microsoft aurait alors exigé à sa division Xbox de redresser la barre.
Et dans ces cas là, quand on ne réussit pas à attirer de nouveaux consommateurs, on fait davantage payer ceux existants. Comme le rappelle la newsletter Le Résumé Jeu Vidéo, cette stratégie est déjà appliquée par pas mal d’acteurs dont Sony. La manette DualSense Edge à 220€ et la PS5 Pro à 800€ s’adressent à une niche, mais une niche qui a des moyens pour sa passion et qui passe à la caisse.
Il en va de même pour le PlayStation Plus. Le nombre d’abonnés stagne autour des 40/45 millions, mais le chiffre d’affaires augmente. Comment ? A travers les nouvelles offres Extra et Premium qui confèrent différents avantages contre un prix bien plus élevé que celui du PS Plus Essential. Le Game Pass suit la même direction. Microsoft exige une meilleure rentabilité, Call Of Duty a échoué. Il faut alors trouver l’argent auprès des fans de la marque.
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Battlefield 6 : un trailer live action qui se moque de Call Of Duty
Electronic Arts s’attaque à Call Of Duty à travers la bande-annonce live action de Battlefield 6.
Quelques jours avant sa sortie, Battlefield 6 accélère sa campagne marketing avec la diffusion d’une nouvelle bande-annonce. Pas d’images du jeu cette fois-ci. Il s’agit en effet d’un live-action, un trailer en prise de vue réelle avec de vrais acteurs . Et ce sacré casting n’a qu’un seul but : parodier Call Of Duty.
Battlefield 6 se moque de Call Of Duty
Battlefield 6 ne tire pas à balles réelles sur Call Of Duty, mais l’intention y est. Il reprend le même principe, à savoir un joli cast composé de Paddy Pimblett, Zac Efron, Morgan Wallen et Jimmy Butler. Chacun porte une arme au skin plus ou moins discret, et prend la pose avec une certaine arrogance. C’est Hollywood, c’est Call Of Duty ; ce n’est pas Battlefield.
Après une explosion, ce petit groupe est rapidement remplacé par de vrais soldats qui font face à la vraie guerre. C’est brutal et violent ; les explosions laissent place à des nuages de poussière. On voit aussi différents accessoires qui se veulent réalistes et bien sûr, des tanks.
A travers ce trailer live-action, Battlefield 6 montre sa différence et entend jouer la carte du pseudo-réalisme face à Call Of Duty.
Battlefield 6 fait-il le poids face à Call Of Duty Black Ops 7 ?
Dans ce duel, Battlefield 6 n’est clairement pas le favori. Call Of Duty est un mastodonte du jeu vidéo et chaque épisode continue de se vendre à plusieurs dizaines de millions d’exemplaires.
Battlefield revient en plus de loin. Il reste sur deux échecs successifs —BF V et BF 2042— et a vu son studio DICE perdre de sa superbe comme le rappelle la Newsletter le Résumé du Jeu Vidéo.
Electronic Arts place beaucoup d’espoirs dans cet épisode. Disponible à partir du 10 octobre, Battlefield 6 doit réellement relancer la série. Le but à moyen terme serait de rivaliser pleinement avec Call Of Duty avec des jeux annuels et un Battle Royale —ce dernier pourrait prochainement être révélé.
Pour arriver à ses ambitions, Electronic Arts a débauché l’ancien directeur de la franchise Call Of Duty et a établi Battlefield Studios, une unité composée de différentes équipes, dont DICE.
La beta de BF6 cet été laissait entrevoir un jeu plutôt solide qui ne prenait aucun risque; c’était dans la veine d’un Battlefield 3, un épisode datant de 2011.
Quant à l’aspect réaliste, il ne faut pas s’attendre à du ArmA. En revanche, il a d’ores et déjà été annoncé que chaque skin proposé devra respecter l’univers Battlefield. Même son de cloche d’ailleurs du côté de Black Ops 7 où Activision affirme avoir refusé des collaborations avec de grosses marques.
