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Rise Of The Tomb Raider : Retour sur des débuts poussifs

Début décembre, l’institut NPD révélait quelles avaient été les meilleures ventes de jeux vidéo outre-atlantique en novembre 2015 avec, à la clef, une surprise : Rise Of The Tomb Raider, exclusivité Xbox de cette fin d’année, était absent du top 10. Une terrible contre-performance qui n’est finalement que l’aboutissement d’une série de choix étranges.
En cette fin d’année, Microsoft et Sony ont opté pour deux stratégies totalement opposées. Peu habituée à se retrouver derrière son concurrent sur le sol américain, la firme de Redmond a misé sur de nombreuses exclusivités comme Forza Motorsport 6, Gears Of War Ultimate Edition, Halo 5 : Guardians ou encore Rise Of The Tomb Raider. De son côté, le constructeur japonais a préféré multiplier les accords avec les éditeurs tiers, et c’est ainsi que Call Of Duty : Black Ops 3, Assassin’s Creed : Syndicate, Destiny : Le Roi des Corrompus, Metal Gear Solid V : The Phantom Pain ou encore Star Wars : Battlefront ont chacun eu droit à un bundle PS4 avec parfois des consoles collectors ou du contenu exclusif.
En novembre, mois crucial de l’année dans lequel on retrouve notamment le fameux Black Friday, le match a finalement tourné à l’avantage de Sony qui, avec près de 1,5 million de consoles écoulées aux Etats-Unis, a dominé la Xbox One de près de 200 000 unités. Une victoire historique pour la marque japonaise qui lui permet d’asseoir un peu plus sa supériorité, alors qu’elle domine déjà en Europe et au Japon. Mais de ce triomphe on retient aussi l’échec de Rise Of The Tomb Raider dont la sortie est presque passée inaperçue.
Retour en arrière. Après plusieurs années d’absence —Underworld date de 2008—, Lara Croft avait signé son grand retour au printemps 2013 avec un reboot sobrement intitulé Tomb Raider. Ce dernier avait à l’époque hérité un gros budget alors que Crystal Dynamics avait envisagé de revoir en profondeur la formule. Dans la vidéo ci-dessous, on peut ainsi découvrir un prototype de celui qui était alors sous-titré Ascension. Déjà équipée d’un arc, Lara Croft pouvait monter à cheval, s’armer d’un lance-flammes, porter un enfant ou encore combattre de grandes créatures.
Beaucoup de ces éléments ont été abandonnés et Crystal Dynamics a en fin de compte surtout modernisé Tomb Raider en offrant à Lara Croft une aventure beaucoup plus accessible, plus épique, plus explosive et très soignée. A sa sortie au printemps 2013, le jeu a reçu de très bonnes critiques —il est à 86/87 sur Metacritic— et les ventes ont suivi avec plus de 3 millions d’exemplaires écoulés en moins d’un mois. Cela n’a toutefois pas été jugé suffisant par Square-Enix qui, lors de ses résultats financiers, avait indiqué que le jeu avait manqué ses objectifs alors fixés à plus de 5 millions d’unités. A la fin de son premier mois de commercialisation, Tomb Raider n’était pas encore rentable et il ne l’est finalement devenu qu’en fin d’année 2013.
Malgré des débuts très poussifs, Lara Croft a donc su retrouver la voie du succès, et plus encore. Au moment de fêter le premier anniversaire de ce reboot, Darrell Gallagher s’était fendu d’un message sur le blog officiel de Tomb Raider pour indiquer que ce dernier titre avait atteint le cap des 6 millions d’exemplaires (jeu original + Definitive Edition) et avait même généré un plus grand profit que prévu. En avril 2015, Square-Enix publia quant à lui un communiqué officiel annonçant que Tomb Raider s’était désormais écoulé à 8,5 millions d’exemplaires, un record pour la série.
L’éditeur japonais a investi beaucoup d’argent dans ce reboot de Tomb Raider, mais il a su ensuite rentrer dans ses frais, certes tardivement. Le financement d’une nouvel épisode était de ce fait assez compréhensible. Mais Square-Enix était sans doute encore un peu échaudé par les débuts timides de Tomb Raider et c’est donc assez logiquement que la compagnie japonaise a alors succombé aux avances de Microsoft pour un montant inconnu. Une affaire probablement très intéressante d’un point de vue pécuniaire, mais qui reste toutefois étrange pour plusieurs raisons.
Rise Of The Tomb Raider a ainsi fait le choix de zapper la PlayStation 4, et Square-Enix s’est en fait privé du plus gros marché actuel. Une décision surprenante, d’autant plus qu’au Royaume-Uni, par exemple, Tomb Raider Definitive Edition s’était deux fois plus vendu sur PS4 que sur Xbox One lors de la sa première semaine de commercialisation. On peut également se demander pourquoi le jeu est également sorti sur Xbox 360. Il s’agit certes d’un portage souvent considéré comme d’excellente qualité, mais il a nui à la Xbox One : les possesseurs de 360 ont ainsi l’occasion de patienter avant de passer à la next-gen et on ne peut s’empêcher de penser que Rise Of The Tomb Raider aurait pu être plus impressionnant techniquement s’il avait fait l’impasse sur la old-gen, bien qu’il soit déjà très joli.
Au-delà de ces choix bizarres, il y a aussi cette communication désastreuse. Cet été, lors de la Gamescom 2015, Square-Enix a ainsi officialisé l’arrivée de Rise Of The Tomb Raider sur PC et PlayStation 4, respectivement pour le début et la fin d’année 2016. Même si tout le monde s’en doutait, cette annonce a désacralisé en quelque sorte ce titre et a pu avoir pour effet d’inciter les joueurs PC et PS4 à attendre plutôt que d’aller voir chez la concurrence. Selon certaines rumeurs fatalement invérifiées, l’accord liant Microsoft et Square-Enix était différent à l’origine. Rise Of The Tomb Raider devait ainsi arriver sur la machine de Sony dès le printemps 2016 tandis que l’éditeur japonais ne pouvait annoncer des versions PC et PS4 avant la sortie du jeu sur Xbox. Les faibles précommandes et le report d’Uncharted 4 à mars prochain ont finalement changé la donne; Square-Enix a pu confirmer que Rise Of The Tomb Raider serait multi-plateforme mais en échange, l’exclusivité temporaire sur console est passée à 12 mois. Il faut bien garder à l’esprit qu’il ne s’agit là que de simples rumeurs qui paraissent cependant tout à fait plausibles.
Enfin, comment ne pas évoquer l’aspect problématique de cette date de sortie en novembre? Rise Of The Tomb Raider s’est retrouvé juste après Call Of Duty : Black Ops 3, juste avant Star Wars : Battlefront et en même temps que Fallout 4. Pour résumer très simplement, Lara Croft a dû faire face à 3 des plus grosses sorties de cette fin d’année, et c’est donc en toute logique qu’elle a largement manqué de visibilité. Le résultat est d’ailleurs sans appel. Au Royaume-Uni, Rise Of The Tomb Raider s’est 3 fois moins bien vendu que son reboot lors de sa première semaine de commercialisation et a été distancé par Call Of Duty et Fallout. Même constat sur le territoire français où le dernier jeu de Crystal Dynamics peine à tenir la cadence imposée par le FPS d’Activision ou encore Battlefront, et a réalisé un départ six fois inférieur à celui de Tomb Raider (environ 26 000 exemplaires écoulés contre 157 000 en 2013).
Aux Etats-Unis, Lara Croft n’a pas réussi à atteindre le top 10 des meilleures ventes de novembre 2015, un classement dans lequel on retrouve Black Ops 3, Fallout 4, Battlefront, Madden 16, NBA 2K16, FIFA 16, Need For Speed, Halo 5, Assassin’s Creed Syndicate et Just Dance 2016 qui cartonne toujours autant sur les consoles Nintendo. Outre-atlantique, les ventes de Rise Of The Tomb Raider tourneraient autour des 200 000 unités alors que l’épisode de 2013 avait fait en son temps un score 3 fois supérieur. Il est cependant important de noter qu’on ignore les scores de la version dématérialisée du jeu.
Du côté de Microsoft, on se veut rassurant. Aaron Greenberg a ainsi indiqué que Rise Of The Tomb Raider avait bien fonctionné en dépit d’un marché saturé en sorties en novembre, tout en ajoutant que Crystal Dynamics avait développé un chef-d’oeuvre. Tous les indicateurs semblent cependant montrer que Lara Croft a bien raté son départ. La future sortie du gros DLC solo Baba Yaga sera naturellement l’occasion de refaire parler du jeu et il existe toujours l’espoir que ce titre réussisse à se vendre sur la durée comme l’a brillamment fait son prédécesseur, mais cette fois-ci, l’aventurière british part de beaucoup plus loin. L’opération entreprise par Microsoft semble actuellement compliquée pour se convertir en succès. Au contraire, pour Square-Enix, il s’agit sans doute d’une jolie opération financière avec cependant une victime collatérale, et pas des moindres, la marque Tomb Raider.
Microsoft n’a pas simplement négocié une « simple » exclusivité temporaire en échange d’un gros chèque. La firme de Redmond a en fait endossé le rôle d’éditeur sur cette version Xbox One, tout en s’occupant entièrement du marketing et de la communication, comme le fait remarquer Will Powers (Deep Silver) qui n’hésite pas à ajouter que Microsoft a « littéralement acheté le jeu pour pour une année« . Sur le site presse de Square-Enix, on ne compte ainsi que 3 communiqués pour Rise Of The Tomb Raider : le premier pour officialiser le jeu (E3 2014 — aucune info sur l’exclusivité Xbox), un deuxième pour annoncer des sorties PC et PS4, et un dernier pour présenter l’édition collector du jeu. Quelques jours avant la commercialisation du jeu, le site Rolling Stone racontait quant à lui que c’était bien Microsoft qui était directement allé chercher Karen O (Yeah Yeah Yeahs) pour écrire et interprêter I Shall Rise, chanson titre de ce Rise Of The Tomb Raider.
Même si on ignore le montant de la transaction, il semble assez évident que Microsoft a misé gros sur ce jeu, soulageant au passage Square-Enix qui, grâce à cet accord, s’est assuré d’empocher une jolie somme, tout en sachant que des versions PC et PS4 viendraient, plus tard, réaliser quelques recettes supplémentaires. Mais en sortant au mieux pour Noël 2016 sur la console de Sony, ce jeu d’action-aventure ne bénéficiera pas de la même aura ou du même engouement puisqu’il n’aura plus vraiment ce côté « nouveau. » N’oublions pas non plus qu’il devra faire face à quelques mastodontes comme Call Of Duty 13 et Battlefield 5.
Près de cinquante jours après la (première) arrivée de Rise Of The Tomb Raider, le pari pris par Microsoft semble loin d’être gagné. Le grand perdant, ou plutôt la grande perdante de l’histoire est cependant Lara Croft qui, après un retour réussi en 2013, voit ici son image écornée, l’empêchant de retrouver son statut d’autrefois. Ironiquement, au moment d’annoncer cette exclusivité (temporaire) sur le blog officiel de Tomb Raider, Crystal Dynamics indiquait que cette opération permettrait de donner une plus grande dimension à cette marque, grâce à l’aide, la confiance et le soutien de Microsoft, un partenaire majeur. A la vue des premiers chiffres de vente, cela paraît raté, et cela était même assez prévisible quant on se réfère à cette communication douteuse couplée à cette date de sortie hasardeuse. Il s’agit pourtant d’un jeu de qualité qui a su hériter d’une note de 86 sur Metacritic, soit le même metascore que Tomb Raider 2013, même s’il faut bien admettre que cet épisode est très très proche du reboot, comme nous le soulignions dans notre test de Rise Of The Tomb Raider, sans même évoquer l’oubli étrange de fournir deux pistolets à Lara Croft.
Simple coïncidence (?), depuis la sortie de Rise Of The Tomb Raider, Crystal Dynamics a désormais deux nouveaux co-directeurs tandis que Darrel Gallagher a annoncé avoir quitté Square-Enix, lui qui, depuis 3 ans, supervisait l’ensemble des studios occidentaux du groupe et avait autrefois orchestré le grand retour de Lara Croft en prenant la tête de Crystal Dynamics en 2009. Quant à Microsoft, le géant américain a depuis quelques jours mis en ligne une démo/version d’essai du jeu avec un fichier faisant au total 21Go.

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Sony a-t-il réussi sa politique de jeux-service ? Premier bilan

En 2022, Sony rachetait Bungie pour près de 3 milliards de dollars. Le Japonais expliquait que le développeur américain lui apporterait une expertise en matière de jeux en ligne. Sony ajoutait même qu’il comptait sortir 12 jeux-service d’ici 2026. Et alors qu’on s’approche de cette date fatidique, on a décidé de dresser un petit bilan de cette stratégie.
Note : cet article est écrit en collaboration avec Le Résumé Jeu Vidéo, Par Xavier, une newsletter hebdomadaire gratuite. Il est difficile de suivre toute l’actualité jeu vidéo, alors, chaque semaine, une personne formidable (moi) vous résume ce qui s’est passé ces sept derniers jours, et plus encore. N’hésitez pas à y jeter un coup d’oeil et à vous y inscrire.
Pourquoi Sony s’est-il lancé dans la course aux jeux-service ?
Les jeux-service — Games As A Service (GAAS) en anglais — peuvent rapporter énormément d’argent s’ils sont populaires. Sur le PlayStation Store, plus des moitiés des revenus sont générés par ces GAAS, ou plus précisément leurs micro-transactions.

A l’époque, Sony souhaitait lancer une douzaine de jeux-service en près de 5 ans. Pour cela, il comptait s’appuyer sur ses studios internes. Mais force est de constater tout n’a pas marché comme prévu.
Quels jeux-service par Sony sont sortis ?
Les annulations en pagaille ont souvent fait les gros titres. On oublie toutefois que Sony a sorti pas mal de jeux-service ces dernières années ; on est toutefois loin de l’objectif fixé en 2022.
Helldivers 2
On peut considéré Helldivers 2 comme le grand champion des jeux-service de Sony, notamment parce qu’il s’agit d’une surprise. Avant son annonce, et même avant sa sortie, peu auraient pu prédire un tel succès.
Helldivers 2 est sorti en février 2024 sur PC et PS5, et s’est depuis écoulé à plus de 15 millions d’exemplaires. Preuve de sa bonne santé, il est fréquemment dans les meilleures ventes sur Steam, et ses micro-transactions représentent maintenant 50% des revenus générés par le jeu.

Helldivers 2 est en revanche l’oeuvre d’Arrowhead, un studio suédois indépendant. La licence appartient toutefois à Sony qui finance et édite ce jeu.
Fait intéressant : Sony sortira Helldivers 2 sur Xbox Series X|S à la fin du moins d’août.
MLB The Show
Autre succès, et même succès annuel : MLB The Show. Ce jeu de baseball sort chaque année et parvient à chaque fois à bien se classer dans les charts américains. Comme Helldivers, MLB The Show est non exclusif aux consoles PlayStation. Cela est certainement dû à l’accord négocié par la MLB.
Gran Turismo 7
Peut-être triche-t-on un peu en plaçant Gran Turismo 7 dans la liste des jeux-service. Le fait est qu’il est sorti en 2022, a reçu de nombreuses mises à jour de contenu, et possède des micro-transactions. Quant au jeu même, c’est un succès commercial.
Concord
On termine avec la catastrophe industrielle : Concord. Ce FPS compétitif —sorte de croisement entre les Gardiens de la Galaxie et Overwatch— a débranché ses serveurs 2 semaines après sa sortie. Ce n’était pas un mauvais jeu mais personne n’a voulu l’essayer. Et son studio, racheté en 2023, n’a pas survécu à cet échec.

Quels jeux-service sont en développement ?
Au sein des studios internes mais également partenaires, on dénombre une demi-douzaine de GAAS en production.
Marathon
On démarre avec le jeu qui a motivé l’écriture de ce dossier : Marathon. Ce titre conçu par Bungie a été repoussé à la suite de retour mitigés sur sa Beta. Souhaitant éviter un échec à la Concord, Sony a autorisé Bungie à revoir sa copie. En parallèle, le studio de Seattle continue d’explorer le monde de Destiny 2 à coup d’extensions.
FairGames
Comme Marathon, FairGames sera un extraction-shooter. Le jeu a été annoncé en 2023 et depuis, c’est silence radio. Fait inquiétant, Jade Raymond a quitté le studio Haven qu’elle avait autrefois fondé.
Marvel Tōkon: Fighting Souls
Les jeux de combat sont devenus des GAAS et fonctionnent à coup de saisons. On suppose que Marvel Tokon suivra ce chemin là, lui qui est chapeauté par Arc System Works et qui promet des affrontements en 4v4.

Marvel Tokon n’a pas encore de date de sortie si ce n’est un vague 2026.
Les projets non encore annoncés
Difficile de mettre des mots sur ce qui n’existe pas officiellement. On sait ainsi que TeamLFG travaille sur un titre multijoueur s’inspirant à la fois des MOBA et des simulateurs de vie.
Dark Outlaw conçoit un nouveau jeu avec à sa tête Jason Blundell (ex-Treyarch), et on ignore de quoi il s’agira.
Quant à Guerrilla Games, on sait qu’un jeu en ligne Horizon est en développement depuis un petit moment.
Au cas où, on rappellera que TeamLFG et Dark Outlaw sont de nouveaux studios internes de PlayStation.
Quels jeux-service ont été annulés par Sony ?
Plus haut, on a évoqué le cas Concord. Ce fut une catastrophe mais au moins, il aura vu le jour. Pas mal de jeux n’ont pas eu cette chance, avec parfois des conséquences désastreuses.
The Last Of Us : Factions 2
Naughty Dog a toujours joué la carte de la transparence. Il avait annoncé que Faction, la composante multijoueur de The Last Of Us, ne serait pas inclus avec ce second épisode. Le studio avait également confirmé continuer de travailler dessus. Puis il a révélé les raisons de son annulation : soutenir un tel projet aurait demandé beaucoup trop de ressources pour un studio comme Naughty Dog qui aurait dû abandonner tout autre projet à côté.

Firesprite, Bend et Bluepoint, même combat
Jamais, Firesprite, Bend Studio ou Bluepoint n’auront pu annoncer leurs projets de jeux-service. Selon Bloomberg, tous ont été annulé avec parfois, des licenciements à la clé.
Selon les rumeurs, Firesprite travaillait sur un jeu Twisted Metal ; Bluepoint oeuvrait quant à lui sur un jeu God Of War. Dans le même genre, il se dit qu’un Spider-Man Online aurait lui aussi été annulé du côté d’Insomniac.
Ils ont fermé leurs portes
L’annulation d’un projet peut parfois être fatal à son équipe. C’est ce qui est arrivé à London Studio qui a fermé en même temps que son projet était annulé. Il s’agissait alors de l’une des structures les plus anciennes de Sony.
Enfin, Deviation Games était une structure indépendante montée par Jason Blundell (ex-Treyarch). Ce studio planchait sur un FPS avec le financement de Sony. Puis le Japonais a mis fin à ce partenariat. Le projet a été annulé, le studio fermé, et Jason Blundell a directement rejoint Sony à travers la nouvelle structure Dark Outlaw.

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Le Xbox Game Pass a-t-il tué les studios internes de Microsoft ?

A la suite de la nouvelle vague de licenciements qui a touché les studios Xbox, des voix s’élèvent afin de désigner le Game Pass comme l’un des coupables.
Pour les consommateurs, le Xbox Game Pass est une merveilleux service. Contre dix-huit euros par mois, on a accès à un immense catalogue de jeux. Parmi eux, toutes les productions Microsoft, Activision, Blizzard et Bethesda, et ce, le jour même de leur sortie.
Pour les joueurs, c’est un vrai bonheur. Mais pour les studios, cela est-il vraiment intéressant ?
Le Game Pass montre ses limites
« Je pense que le Gamepass est un modèle intenable qui, depuis une décennie, nuit de plus en plus à l’industrie du jeu vidéo, subventionné par « l’argent illimité » de Microsoft, jusqu’à ce que la réalité nous rattrape. » Ces mots récents proviennent de Raphaël Colantonio. Le co-fondateur d’Arkane, désormais à la tête de WolfEye, n’a jamais été un grand fan du Game Pass, et il a profité de ces licenciements pour le rappeler.
En 2022, Phil Spencer déclarait pourtant que le Game Pass était rentable. En d’autres termes, il rapportait plus qu’il ne coûtait. S’il le dit, c’est que c’est vrai. Il y a toutefois une petite supercherie derrière cette affirmation. Dans ses résultats, la branche Game Pass oublie de prendre en compte les studios First Party. Cela signifie que les développement coûteux d’un Starfield, Call Of Duty ou Fable ne sont pas pris en charge. Si c’était le cas, le Game Pass serait-il toujours rentable ? Apparemment oui, mais les marges sont forcément plus faibles.
Avec ces restructurations et ces annulations de jeux, on se demande si « l’argent illimité » a atteint ses limites. Il serait logique que Microsoft exige que sa division Xbox génère de plus grands revenus, recherche la rentabilité et la croissance, surtout après les acquisitions de Bethesda et Activision qui s’approchent des 100 milliards de dollars.

Le problème est que, sur Xbox, le Game Pass cannibalise les ventes des jeux First-Party. Après l’avoir nié pendant un certain temps, Microsoft l’a admis. Selon Christopher Dring, on parle de 80% de ventes en moins. Pour trouver de l’argent, Microsoft est alors obligé d’envoyer ses propres productions chez la concurrence.
Par la force des choses, Microsoft est devenu un éditeur tiers : ses jeux sortent désormais sur PlayStation et Switch. Et cela concerne même les licences emblématiques de l’Americain. Forza Horizon 5 roule sur PS5 ; Gears of War débarquera en août ; Halo pourrait lui aussi atterrir sur la console de Sony.
Le constat que l’on peut faire est simple. Huit ans après sa mise en service, le Game Pass n’a pas aidé la Xbox à passer un cap. Et désormais, Microsoft s’adapte et oblige à se serrer la ceinture.
Le Game Pass assure de meilleures ventes
Pour un développeur tiers, le Game Pass a toutefois d’immenses avantages. Il y a tout d’abord une somme d’argent importante à la clé. Microsoft paye pour acquérir ces différents contenus. Avec le temps, ces chèques tendent toutefois à diminuer. « Il y a plusieurs années, les sommes proposées étaient assez grosses pour faire la différence. Mais de nos jours, à moins d’être un jeu issu d’une marque extrêmement connue, ce n’est plus autant » a ainsi déclaré Alex Hutchinson. Le fondateur de Raccoon Logic vient de sortir Revenge Of The Savage Planet, jeu disponible dès son lancement sur le Game Pass.
L’Australien assure que « Microsoft est un partenaire incroyable » et être « très heureux de travailler avec lui. » Il trouve néanmoins que le Game Pass tend à dévaluer les jeux. « Les gens sont de moins en moins enclin à payer » pour ces contenus. Selon lui, il faudrait que seuls les jeux d’un certain âge arrivent sur le Game Pass ou le PlayStation Plus. C’est d’ailleurs ce que fait déjà Sony. « Notre stratégie consiste à trouver 4 ou 5 indépendants qu’on aura le jour même de leur sortie, et de combiner ces contenus à des titres de plus d’un an » assure Nick Maguire, VP au sein de PlayStation.

Lancer son jeu sur le Game Pass offre néanmoins une belle visibilité. Au printemps, Rebellion a sorti Atomfall sur PC, PlayStation et Xbox, et a succombé aux sirènes du Game Pass. « L’un des grands défis pour un studio comme le nôtre est la ‘découverte’ » explique Jason Kingsley, fondateur et dirigeant de cette équipe anglaise. « Avec le Game Pass, les gens vont essayer votre jeu, ils vont l’aimer, et ils en parleront à leurs amis sur les réseaux sociaux. Certains d’entre eux ont déjà le Game Pass et y joueront. Mais d’autres ne l’ont pas et voudront faire partie de la conversation. Alors, ils l’achèteront. » C’est de la pub gratuite qui amène ensuite à des ventes.
Du côté de Clair Obscur : Expedition 33, le discours tourne aussi autour de l’exposition offerte. « Le Game Pass nous a ouvert les portes à de nombreuses opportunités, notamment celles du Xbox Showcase et du Xbox Developer Direct. » indique Pierre Sciama-Twardowski, directeur marketing au sein de Kepler Interactive.
Le Xbox Game Pass serait donc un excellent outil marketing pour les développeurs tiers. Outre engranger un chèque, il permettrait alors de générer davantage de ventes sur les autres plateformes. Microsoft a semble-t-il retenu la leçon puisque désormais, c’est ce qui devrait arriver pour ses anciennes exclusivités, elles-aussi soumises à un objectif de rentabilité.
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Marathon voit sa date de sortie repoussée à on ne sait quand

Marathon, le FPS de Bungie, ne sortira pas le 23 septembre 2025 comme prévu initialement.
Bungie a confirmé ce qui flottait dans l’air depuis quelques temps : le report de Marathon. Cet extraction-shooter n’a pas de nouvelle date de sortie ; pour le moment, on supposera que ce sera avant le 31 mars 2026, date de la fin d’année fiscale.
Pourquoi Marathon est-il repoussé ?
L’Alpha Test d’avril avait soulevé des interrogations, notamment sur son contenu jugé léger. Au cours de ces prochains mois, Bungie promet d’améliorer cela, notamment en ajoutant plus de profondeur à l’expérience Marathon.
Parmi les priorités du studio, on retrouve notamment une difficulté plus élevée pour des affrontements plus intenses et stratégiques, et de meilleurs loots et événements dynamiques.
Visuellement, Bungie entend aussi faire mieux, en plus de retravailler ses maps pour un meilleur storytelling à travers l’environnement. Enfin, le ton général de Marathon devrait être plus sombre afin de mieux coller aux jeux originaux.
Bref, un beau chantier attend Bungie afin de transformer Marathon en un cador du jeu-service. Pour rappel, Sony avait racheté ce studio en 2022 pour plus de 3 milliards de dollars. C’est beaucoup, et il faut forcément que derrière, ça suive.