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Test – LawBreakers: Une domination qui prendra du temps

A une époque où le marché des FPS multi semble bouché, lancer LawBreakers est un acte des plus courageux. Depuis sa sortie, le jeu de Bosskey fait néanmoins les gros titres à cause de son manque de popularité. Peut-être paye-t-il là sa communication de ces derniers mois. LawBreakers s’est un peu montré arrogant; une impression sans doute donnée par les nombreuses sorties de Cliff Blezsinski. Mais on oublie là l’essentiel: la qualité même de ce LawBreakers. Est-ce un bon jeu et pourquoi ne réussit-il pas à décoller?
LawBreakers n’est pas un jeu grand public. Ce n’est pas un titre qui multiplie les concessions ou fait un effort pour s’ouvrir aux autres. LawBreakers, c’est la compétition. Et l’apprentissage passe par l’échec. Dès l’arrivée sur le menu principal, cela se remarque. La case tuto/didacticiel se résume à une simple compilation de vidéos peu digestes sur Youtube. Dès le début, on n’a pas le choix: il faut se jeter dans l’arène.
Actuellement, LawBreakers contient uniquement des Parties Rapides et des Parties Privées comprenant de nombreux paramètres. Au total, le jeu de BossKey embarque 8 cartes et 5 modes de jeux, à savoir des variantes intéressantes de captures de zones et de captures de drapeaux. Il n’y a pas le classique match à mort en équipe. LawBreakers impose des objectifs et les 10 joueurs, répartis dans deux équipes, doivent coopérer de la meilleure des façons pour remporter les matchs.
Curieusement, LawBreakers appartient à la fois à la catégorie des Hero-Shooters et des jeux multi à base de classes. On retrouve 9 types de héros, mais suivant le camp choisi (Law vs Breakers), ils héritent d’un nom et d’un look différent. Le casting est plutôt complet. Il y a ceux qui ont une mitrailleuse lourde, un lance-roquette, un lance-grenades, un fusil d’assaut, deux épées, deux pistolets… Certains sont plus rapides que d’autres, d’autres sont parfaits dans les espaces confinés… Mais souris/manette en main, on ne retient pas cette diversité et ces styles de jeu uniques. C’est surtout cette exigence qui frappe. Et fort.
LawBreakers est avant tout un jeu destiné aux hardcore-gamers. Son gameplay est profond et la courbe d’apprentissage est immense. Il y a plein de subtilités et le level design réserve parfois quelques surprises. Les affrontements sont intenses, nerveux et punitifs. Il faut sans cesse être attentif, bien connaître les caractéristiques et les compétences de son personnages —voire celles de ses adversaires lors des duels. Dans LawBreakers, ça tire véritablement de tous les côtés. A droite, à gauche… Mais aussi en haut et en bas.
Pour casser une certaine forme de monotonie, LawBreakers introduit dans ses maps des zones à faible gravité. Les déplacements sont alors un peu plus patauds et il est possible de s’envoler pour surprendre les adversaires. Se faire attaquer de tous les côtés peut donner un aspect un peu confus et même brouillon au jeu. L’expérience LawBreakers peut être frustrante par moment. Car c’est un jeu qui ne révèle son potentiel qu’une fois qu’on a bien compris ses bases. Et celles-ci demandent de se déplacer sans cesse. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien si l’iron sight (utilisation des organes de visée après avoir épaulé son arme) a été supprimé de LawBreakers. Cela aurait nui à la fluidité, au rythme.
Parmi les 3 capacités spéciales de chaque héros, on retrouve généralement un projectile (grenade), une super-attaque destructrice et une qui offre une plus grande mobilité. Cela va du jet-pack à un boost de vitesse. On peut alors faire perdurer l’effet en faisant de petits sauts. Dans les zones à faible gravité, il y a une astuce toute simple: tirer derrière soi. Cette option est certes utile quand on est poursuivi dans un petit couloir, mais dans les airs, elle offre surtout un énorme coup de boost, suivant la classe utilisée. Pour survivre dans LawBreakers, il faut être vif, savoir fondre sur l’adversaire pour disparaître aussi tôt. Mais il faut aussi être dans une bonne équipe.
Les armes font mal, les armures sont parfois assez légères. Alors face à des ennemis en surnombre, on peut vite être réduit en bouilli. De même puisque LawBreakers propose uniquement du 5v5, se retrouver avec un coéquipier AFK (absent) ou bien qui quitte en pleine partie, c’est assez déstabilisant pour l’équipe; elle perd en fin de compte 20% de ses effectifs.
On en vient justement à l’un des problèmes de LawBreakers: son manque de population. D’après les données de Steamspy, sur Steam, LawBreakers c’est environ 65 000 ventes et un pic de 400 joueurs hier. C’est faible. Voire alarmant. Les conséquences sont simples: on peut avoir du mal à trouver des parties. Sur PlayStation 4, plateforme sur laquelle nous avons réalisé ce test de LawBreakers, nous n’avons pas encore d’idées sur les ventes du jeu. Le matchmaking donne cependant quelques indices. Celui-ci varie énormément. On a déjà été obligé de le relancer au bout de 3 voire 4 minutes. Parfois, il ne faut que quelques secondes pour intégrer une partie. On notera aussi au passage qu’il faut souvent attendre 2 minutes pour que les matchs s’enchainent. Le jeu essaye alors d’équilibrer les équipes et de trouver de nouveaux joueurs.
Malgré ces déboires, BossKey ne compte pas abandonner son jeu. Dans la lignée des Games As A Service, LawBreakers va grossir son contenu au fil du temps. Afin de fidéliser sa communauté mais aussi dans l’espoir de toucher davantage de joueurs. Pour ce dernier trimestre de 2017, LawBreakers va hériter de deux nouvelles maps, d’une classe inédite, de parties classées etc. Tout cela sera entièrement gratuit. Seuls les DLC cosmétiques sont payants. Le jeu est d’ailleurs plutôt généreux en options pour personnaliser son profil ou ses avatars. Cela va des armures des héros aux skins pour les armes, sans oublier ces semelles, les mêmes qui s’affichent sur l’écran de l’adversaire après une élimination d’un bon gros coup de pied. Il y a même un trophée en hommage à Chuck Norris: « Je mets les pieds où je veux.«
Des mises à jour sont également au programme. On suppose pour corriger des bugs, améliorer la stabilité de l’application, équilibrer le gameplay… Certes LawBreakers est encore récent, mais le suivi est très bon. Le jeu avait ainsi tendance à pas mal planter ces derniers jours mais depuis le dernier patch, ces problèmes n’existent plus. On espère néanmoins qu’un travail sur l’optimisation du jeu sur PS4 sera fait. LawBreakers ne réussit pas à maintenir les 60FPS en toutes situations. Le choix du 900p en résolution donne quant à lui un petit côté flou à l’ensemble.
On ne sait pas jusqu’où compte aller LawBreakers et jusqu’où peut se permettre d’aller BossKey avec ce titre. En visant un public de niche, en faisant un jeu élitiste et punitif, en s’inspirant d’Unreal Tournament, le studio américain joue un peu avec le feu. LawBreakers est un excellent FPS ultra-compétitif mais cela peut effrayer. C’est un jeu que l’on recommande vraiment de tester avant de passer à l’achat. Avec de la chance, il suivra la même voie que les Rainbow Six Siege ou Overwatch avec des week-ends gratuits pour attirer du nouveau monde. Car LawBreakers mérite de réussir.
LawBreakers est développé par Boss Key Productions et édité par Nexon. Jeu sorti le 9 août sur PlayStation 4 et PC. Une version Xbox One est fortement pressentie pour les prochains mois. Version testée: PS4 (normale). PEGI 16.

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Le Xbox Game Pass a-t-il tué les studios internes de Microsoft ?

A la suite de la nouvelle vague de licenciements qui a touché les studios Xbox, des voix s’élèvent afin de désigner le Game Pass comme l’un des coupables.
Pour les consommateurs, le Xbox Game Pass est une merveilleux service. Contre dix-huit euros par mois, on a accès à un immense catalogue de jeux. Parmi eux, toutes les productions Microsoft, Activision, Blizzard et Bethesda, et ce, le jour même de leur sortie.
Pour les joueurs, c’est un vrai bonheur. Mais pour les studios, cela est-il vraiment intéressant ?
Le Game Pass montre ses limites
« Je pense que le Gamepass est un modèle intenable qui, depuis une décennie, nuit de plus en plus à l’industrie du jeu vidéo, subventionné par « l’argent illimité » de Microsoft, jusqu’à ce que la réalité nous rattrape. » Ces mots récents proviennent de Raphaël Colantonio. Le co-fondateur d’Arkane, désormais à la tête de WolfEye, n’a jamais été un grand fan du Game Pass, et il a profité de ces licenciements pour le rappeler.
En 2022, Phil Spencer déclarait pourtant que le Game Pass était rentable. En d’autres termes, il rapportait plus qu’il ne coûtait. S’il le dit, c’est que c’est vrai. Il y a toutefois une petite supercherie derrière cette affirmation. Dans ses résultats, la branche Game Pass oublie de prendre en compte les studios First Party. Cela signifie que les développement coûteux d’un Starfield, Call Of Duty ou Fable ne sont pas pris en charge. Si c’était le cas, le Game Pass serait-il toujours rentable ? Apparemment oui, mais les marges sont forcément plus faibles.
Avec ces restructurations et ces annulations de jeux, on se demande si « l’argent illimité » a atteint ses limites. Il serait logique que Microsoft exige que sa division Xbox génère de plus grands revenus, recherche la rentabilité et la croissance, surtout après les acquisitions de Bethesda et Activision qui s’approchent des 100 milliards de dollars.

Le problème est que, sur Xbox, le Game Pass cannibalise les ventes des jeux First-Party. Après l’avoir nié pendant un certain temps, Microsoft l’a admis. Selon Christopher Dring, on parle de 80% de ventes en moins. Pour trouver de l’argent, Microsoft est alors obligé d’envoyer ses propres productions chez la concurrence.
Par la force des choses, Microsoft est devenu un éditeur tiers : ses jeux sortent désormais sur PlayStation et Switch. Et cela concerne même les licences emblématiques de l’Americain. Forza Horizon 5 roule sur PS5 ; Gears of War débarquera en août ; Halo pourrait lui aussi atterrir sur la console de Sony.
Le constat que l’on peut faire est simple. Huit ans après sa mise en service, le Game Pass n’a pas aidé la Xbox à passer un cap. Et désormais, Microsoft s’adapte et oblige à se serrer la ceinture.
Le Game Pass assure de meilleures ventes
Pour un développeur tiers, le Game Pass a toutefois d’immenses avantages. Il y a tout d’abord une somme d’argent importante à la clé. Microsoft paye pour acquérir ces différents contenus. Avec le temps, ces chèques tendent toutefois à diminuer. « Il y a plusieurs années, les sommes proposées étaient assez grosses pour faire la différence. Mais de nos jours, à moins d’être un jeu issu d’une marque extrêmement connue, ce n’est plus autant » a ainsi déclaré Alex Hutchinson. Le fondateur de Raccoon Logic vient de sortir Revenge Of The Savage Planet, jeu disponible dès son lancement sur le Game Pass.
L’Australien assure que « Microsoft est un partenaire incroyable » et être « très heureux de travailler avec lui. » Il trouve néanmoins que le Game Pass tend à dévaluer les jeux. « Les gens sont de moins en moins enclin à payer » pour ces contenus. Selon lui, il faudrait que seuls les jeux d’un certain âge arrivent sur le Game Pass ou le PlayStation Plus. C’est d’ailleurs ce que fait déjà Sony. « Notre stratégie consiste à trouver 4 ou 5 indépendants qu’on aura le jour même de leur sortie, et de combiner ces contenus à des titres de plus d’un an » assure Nick Maguire, VP au sein de PlayStation.

Lancer son jeu sur le Game Pass offre néanmoins une belle visibilité. Au printemps, Rebellion a sorti Atomfall sur PC, PlayStation et Xbox, et a succombé aux sirènes du Game Pass. « L’un des grands défis pour un studio comme le nôtre est la ‘découverte’ » explique Jason Kingsley, fondateur et dirigeant de cette équipe anglaise. « Avec le Game Pass, les gens vont essayer votre jeu, ils vont l’aimer, et ils en parleront à leurs amis sur les réseaux sociaux. Certains d’entre eux ont déjà le Game Pass et y joueront. Mais d’autres ne l’ont pas et voudront faire partie de la conversation. Alors, ils l’achèteront. » C’est de la pub gratuite qui amène ensuite à des ventes.
Du côté de Clair Obscur : Expedition 33, le discours tourne aussi autour de l’exposition offerte. « Le Game Pass nous a ouvert les portes à de nombreuses opportunités, notamment celles du Xbox Showcase et du Xbox Developer Direct. » indique Pierre Sciama-Twardowski, directeur marketing au sein de Kepler Interactive.
Le Xbox Game Pass serait donc un excellent outil marketing pour les développeurs tiers. Outre engranger un chèque, il permettrait alors de générer davantage de ventes sur les autres plateformes. Microsoft a semble-t-il retenu la leçon puisque désormais, c’est ce qui devrait arriver pour ses anciennes exclusivités, elles-aussi soumises à un objectif de rentabilité.
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Marathon voit sa date de sortie repoussée à on ne sait quand

Marathon, le FPS de Bungie, ne sortira pas le 23 septembre 2025 comme prévu initialement.
Bungie a confirmé ce qui flottait dans l’air depuis quelques temps : le report de Marathon. Cet extraction-shooter n’a pas de nouvelle date de sortie ; pour le moment, on supposera que ce sera avant le 31 mars 2026, date de la fin d’année fiscale.
Pourquoi Marathon est-il repoussé ?
L’Alpha Test d’avril avait soulevé des interrogations, notamment sur son contenu jugé léger. Au cours de ces prochains mois, Bungie promet d’améliorer cela, notamment en ajoutant plus de profondeur à l’expérience Marathon.
Parmi les priorités du studio, on retrouve notamment une difficulté plus élevée pour des affrontements plus intenses et stratégiques, et de meilleurs loots et événements dynamiques.
Visuellement, Bungie entend aussi faire mieux, en plus de retravailler ses maps pour un meilleur storytelling à travers l’environnement. Enfin, le ton général de Marathon devrait être plus sombre afin de mieux coller aux jeux originaux.
Bref, un beau chantier attend Bungie afin de transformer Marathon en un cador du jeu-service. Pour rappel, Sony avait racheté ce studio en 2022 pour plus de 3 milliards de dollars. C’est beaucoup, et il faut forcément que derrière, ça suive.
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007 First Light: Premier trailer avec… Tom Cruise en James Bond ?

La première bande-annonce de gameplay de 007 First Light est tombée quelques jours avant le début du Summer Game Fest.
Tout au long de la semaine, éditeurs et développeurs enchaineront les annonces. Lundi, IO Interactive avait prévenu qu’il dévoilerait 007 First Light. Ce qu’il n’avait pas dit en revanche, c’est qu’on le verrait dès ce mercredi soir à travers le State Of Play de Sony.
Quand 007 est le sosie de Tom Cruise
Comme convenu, on jouera bien un James Bond plutôt jeune, ce qui est plutôt logique dans une origin-story. Ce qui est en revanche surprenant, c’est son visage. On ne parle pas de sa cicatrice sur la joue droite — cela vient des romans. Ce qui nous trouble, c’est que l’Agent 007 a les traits de Tom Cruise.
De toute évidence, ce n’est pas la star de Mission Impossible. Il faut toutefois admettre qu’il y a une véritable similarité entre l’acteur américain et l’agent britannique dans ce jeu vidéo.
Conçu par les équipes d’Hitman, 007 First Light sera un jeu d’action-infiltration fortement scénarisé. On y retrouvera des gadgets pour éliminer furtivement les gardes, du combat au corps à corps, pas mal de flingues, et des courses poursuites avec le volant à droite. Et bien sûr, une petite touche d’humour so british.
Le site officiel a également été mis à jour. On y apprend que James Bond sera amené à beaucoup voyager et qu’il sera possible de refaire les missions en y ajoutant différents modificateurs. De quoi assurer, sur le papier, une belle durée de vie.
007 First Light sortira en 2026 sur PC, PS5, Switch 2 et Xbox Series X|S. Aucune date précise n’a été annoncée, mais on suppose que ce sera bien après l’arrivée de GTA VI.