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Interview de Christophe Balestra (Uncharted 3)

Deux ans après Uncharted 2 : Among Thieves, Naughty Dog récidive et nous délivre un troisième épisode de la saga commencée en décembre 2007. Un opus qui s’annonce au moins aussi spectaculaire que son prédécesseur, avec notamment la découverte du désert pour Nathan Drake, Elena Fisher et Victor Sullivan.
A l’occasion de la proche sortie de L’Illusion de Drake – finalement bel et bien le 2 novembre-, PlayStation France nous a invités au Riad Nejma, restaurant oriental en face de la bibliothèque Georges Pompidou, où se dressait notamment un dromadaire devant l’établissement dans le froid automnal. Et après être monté à l’étage, et avoir essayé rapidement ce nouvel opus, il était temps pour moi d’interviewer Christophe Balestra, co-président avec Evan Wells de Naughty Dog.
julientellouck.com : Vers le milieu d’Uncharted 1 : Drake’s Fortune, Nathan Drake dépose l’anneau qu’il porte autour du cou sur la dépouille de Sir Francis Drake. A la fin du jeu, c’est Elena Fisher qui le lui rend. De ce fait, peut-on dire que le scénario d’Uncharted 3 : L’Illusion de Drake, qui porte justement sur cet anneau, était prévu depuis longtemps?
Christophe Balestra : Pas du tout, non. L’histoire du 3, ça nous a mis des semaines pour savoir ce que cela allait être. Non, on ne prévoit pas… Même l’histoire du 3 n’était pas définie au tout début, c’est au fur et à mesure qu’on avance dans le jeu en fait.
Un heureux hasard donc?
Oui, voilà. Si tu prends une série comme Lost, les mecs qui écrivent Lost ne savent pas ce qu’il va se passer dans 50 épisodes, ce n’est pas possible. On se sert de ce qu’on a, et puis si ça marche, c’est bon.
Depuis quelques semaines les trailers s’enchaînent. N’avez-vous pas le sentiment de trop en montrer?
Il reste encore beaucoup de choses que les gens n’ont pas vues. Parfois il est vrai que j’aimerais en montrer un peu moins. Mais bon… Les fans vont tout voir mais il y a quand même pas mal de gens en général qui ne verront jamais tout forcément. Et c’est important aussi que les gens soient au courant que le jeu existe. Mais il y a encore plein de surprises dans le jeu dont on n’a pas parlé et on a gardé plein de secrets.
Quelles furent les remarques négatives à propos d’Uncharted 2? Ou plutôt, qu’avez-vous souhaité modifier ou améliorer avec ce troisième épisode?
On a surtout voulu améliorer les animations. Elles sont plus contextuelles. Si Nathan Drake passe près d’un mur, il va poser la main dessus. Plein de choses comme ça. Les puzzles aussi. On nous a également dit qu’ils étaient un peu trop faciles sur Uncharted 2. Donc on a monté la difficulté d’un cran pour qu’il y ait un petit plus de challenge.
Uncharted 2 a remporté un nombre incroyable de récompenses et connu un succès tant critique que commercial. Comment avez-vous fait pour trouver la motivation de vous lancer dans un nouvel épisode?
Il y a de la motivation bien sûr parce qu’on a envie de se dépasser, savoir comment on va réussir à faire mieux qu’Uncharted 2. Au boulot, on a des gens passionnés. Un groupe de mecs, et de filles aussi, qui travaillent dur. On aime ce qu’on fait, notre métier, on est passionné par l’univers qu’on crée. La motivation est ensuite là tous les jours. Le succès a plus mis la pression qu’autre chose en fait. Mais dans le bon sens du terme.
Le développement d’Uncharted 3 a duré 2 ans?
Oui.
Quand je discutais avec les développeurs d’Insomniac, ils m’affirmaient qu’ils avaient eu besoin de 2 ans et demi afin de développer et obtenir le meilleur résultat possible pour Resistance 3. En leur faisant remarquer que vous n’aviez mis que 2 ans à chaque fois, ils m’ont répondu : ‘oui mais ils sont spéciaux’. Qu’est-ce que cela signifie pour vous? Que vous évoluez dans une autre division?
Je ne peux pas vraiment dire cela. Je ne sais pas… On a développé aussi beaucoup d’outils qui nous aident, on a une super équipe, on bosse comme des tarés à la fin, mais bon c’est le prix à payer. Maintenant, je pense que ce sera notre dernier jeu en 2 ans. On passera certainement à au moins 2 ans et demi pour le prochain. Parce que ça prend énormément de temps pour faire un jeu comme ça. Celui-là, c’était un peu de la folie quand même pour le finir.
Et puisque l’on parle du prochain jeu… Après trois épisodes de Crash Bandicoot, il y eut Crash Team Racing. Après trois opus de Jak, il y eut un jeu de course fondé sur cet univers… Maintenant que l’on atteint le troisième épisode d’Uncharted, doit-on s’attendre à un Unkarted prochainement?
Non, non, non, ça n’arrivera pas! Peut être en vélo, je ne sais pas… ou en scooter… (rire) On ne sait pas, on verra.
Qu’en est-il de votre relation avec Sony? C’est eux qui vous ont demandé d’inclure la 3D?
En fait, au tout début, on s’est dit que l’on allait rajouter le split-screen, l’écran partagé. Mais en fait, c’est la même technique. Le split-screen, c’est avoir deux rendus. Et la 3D, c’est faire un rendu de l’œil gauche et un de l’œil droit. Du coup, c’était assez facile pour nous de prendre la technologie du split-screen pour l’adapter à la 3D. Mais Sony ne nous impose jamais rien.
Mais à la base, Uncharted 1 aurait dû être un jeu d’heroic fantasy avec des ennemis enterrés, mais on vous aurait demandé plutôt un TPS, non?
Ce n’est pas exactement comme cela que ça s’est passé. Mais sérieusement, je crois que l’on n’aurait pas fait ce jeu là dont tu parles. Chez Sony, ils nous font confiance à 100% et nous donnent carte blanche. Et jusqu’à présent ça marche, donc ils auraient tort de ne pas le faire.
Interview réalisée le mercredi 19 octobre. Remerciements: PlayStation France et Christophe Balestra.

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Sony tease la PS6 : premières infos prometteuses sur les technologies à venir

Sony vient d’ouvrir le bal autour de la prochaine génération PlayStation, sans pour autant prononcer le nom officiel « PS6 ». Une vidéo technique récemment publiée met en lumière de nouvelles technologies — Neural Arrays, Radiance Cores, Universal Compression — laissant entrevoir ce que pourrait être la console de demain.
Un teasing méthodique plutôt qu’une annonce officielle
Dans cette vidéo, Sony invite Mark Cerny (architecte PlayStation) à dialoguer avec un expert d’AMD. Ensemble, ils dévoilent les technologies censées être au cœur d’un Project Amethyst, supposée feuille de route pour une console future. Mais à aucun moment le terme PlayStation 6 n’est mentionné : le constructeur joue la carte du teasing bien dosé pour susciter l’intérêt sans s’engager définitivement.
Les technologies qui font parler
- Neural Arrays : unités de calcul dédiées à l’intelligence artificielle, probablement utilisées pour l’upscaling et des traitements visuels avancés.
- Radiance Cores : cœurs logiques axés sur l’amélioration du ray tracing et de l’éclairage, voire du path tracing.
- Universal Compression : technologie pour optimiser la bande passante, réduire les temps de chargement et transférer rapidement de grandes quantités de données.
Ces noms techniques pourraient sembler marketing à première vue, mais ils posent les jalons d’innovations visuelles et de performances qui pourraient placer la prochaine PlayStation dans une nouvelle dimension.
Ce que cela laisse entrevoir
- Une rétrocompatibilité renforcée, notamment avec la série PS5, grâce à la continuité technique.
- Une console qui pourrait pousser le graphisme en temps réel, avec des effets de lumière et d’ombre très poussés.
- Une focalisation sur la fluidité, les temps de chargement réduits, et une meilleure circulation des données entre mémoire, disque et rendu.
- Des interrogations restent : quel sera le prix ? Une version sans lecteur physique est-elle envisageable ? La compatibilité avec les supports physiques sera-t-elle sacrifiée à l’ère du dématérialisé ?
Pourquoi cette opération de teasing est stratégique
Sony prépare le terrain avant l’annonce officielle. En publiant un contenu technique mais non définitif, la marque capte l’attention des passionnés, alimente les discussions médias, et installe une attente sans prendre de risque. La PS5 fêtera bientôt ses 5 ans : c’est le bon moment pour commencer à esquisser ce que pourrait offrir la suite.
Mon ressenti : l’ombre d’une PS6 déjà palpable
On n’a pas encore de confirmation officielle, mais ce teaser met en lumière une ambition claire : pousser les limites techniques et visuelles. Je suis intrigué — ces technologies, si elles se concrétisent, pourraient transformer l’expérience PlayStation.
Pour l’instant, c’est un jeu de patience et d’observations. Mais le décor est posé, les promesses sont là.
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Pourquoi le Game Pass a grandement augmenté ses prix?

Le prix du Game Pass a pris 50% en une annonce. C’est plus que l’inflation, non?
Mercredi dernier, coup de tonnerre pour tous les abonnés Game Pass : le prix de l’abonnement a augmenté. Ou plutôt explosé. Une hausse de 50%, ce n’est pas rien, et la barre des 20€/mois a largement été franchie. A quoi joue Microsoft ?
Quels sont désormais les avantages du Game Pass?
Oui, le prix du Game Pass a augmenté. Mais le service a avant tout évolué. Il se veut plus flexible —il introduit le Game Pass Premium— et il offre plus de choses dans son offre Ultimate.
Voici comment se décomposent désormais les offres :
- Le Game Pass Essential à 8,99€/mois
- jeu en ligne
- accès une cinquantaine de jeux
- Le Game Pass Premium à 12,99€/mois
- accès à 200 jeux, mais les productions Xbox Game Studios / Bethesda / Activision ne sont disponibles que dans les 12 mois de leur sortie, et Call Of Duty n’est pas inclus
- Le Game Pass Ultimate à 26,99€/mois
- accès à 400 jeux dont tous les titres Xbox Game Studios / Bethesda / Activision en Day 1, dont Call Of Duty
- Ajout de l’EA Play qui coûte séparément 5,99€/mois
- Ajout de l’Ubisoft+ Classics qui coûte séparément 7,99€/mois
- Ajout du Club Fortnite qui coûte séparément 11,99€/mois
A cela, il faut également ajouter le cloud gaming et des avantages sur les jeux Riot Games.
Sur le papier, l’offre Ultimate reste une affaire en or. Si on additionne l’EA Play, l’Ubisoft+ Classics et le Club Fortnite, on monte déjà à 26€. Les joueurs ne paieraient alors que 1€ pour accéder à 400 jeux dont Call Of Duty dès sa sortie dans le commerce.

Les choses sont toutefois plus compliquées. L’EA Play et désormais l’Ubisoft+ Classics et Club Fortnite doivent normalement agir comme des bonus. L’intérêt du Game Pass a toujours résidé dans son catalogue de jeux récents, dont les titres first party. Et désormais, pour profiter de cela, il faudra débourser 26,99€/mois contre 17,99€/mois auparavant. On passe la barre psychologique des 20€ et même des 25€.
Pourquoi une telle augmentation du Game Pass Ultimate ?
Selon Bloomberg, la branche Xbox est une nouvelle fois mise sous pression par Microsoft. A la suite de l’inclusion de Call Of Duty Black Ops 6 dans le Game Pass, les chiffres n’ont pas explosé —il n’y a pas eu une hausse significative des abonnés.
Au contraire, ce cadeau auprès des clients Game Pass aurait représenté un manque à gagner de près de 300 millions de dollars pour l’Américain ; les ventes de Black Ops 6 auraient chuté sur PC et Xbox, ne représentant que 18% du total. La direction de Microsoft aurait alors exigé à sa division Xbox de redresser la barre.
Et dans ces cas là, quand on ne réussit pas à attirer de nouveaux consommateurs, on fait davantage payer ceux existants. Comme le rappelle la newsletter Le Résumé Jeu Vidéo, cette stratégie est déjà appliquée par pas mal d’acteurs dont Sony. La manette DualSense Edge à 220€ et la PS5 Pro à 800€ s’adressent à une niche, mais une niche qui a des moyens pour sa passion et qui passe à la caisse.
Il en va de même pour le PlayStation Plus. Le nombre d’abonnés stagne autour des 40/45 millions, mais le chiffre d’affaires augmente. Comment ? A travers les nouvelles offres Extra et Premium qui confèrent différents avantages contre un prix bien plus élevé que celui du PS Plus Essential. Le Game Pass suit la même direction. Microsoft exige une meilleure rentabilité, Call Of Duty a échoué. Il faut alors trouver l’argent auprès des fans de la marque.
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Battlefield 6 : un trailer live action qui se moque de Call Of Duty

Electronic Arts s’attaque à Call Of Duty à travers la bande-annonce live action de Battlefield 6.
Quelques jours avant sa sortie, Battlefield 6 accélère sa campagne marketing avec la diffusion d’une nouvelle bande-annonce. Pas d’images du jeu cette fois-ci. Il s’agit en effet d’un live-action, un trailer en prise de vue réelle avec de vrais acteurs . Et ce sacré casting n’a qu’un seul but : parodier Call Of Duty.
Battlefield 6 se moque de Call Of Duty
Battlefield 6 ne tire pas à balles réelles sur Call Of Duty, mais l’intention y est. Il reprend le même principe, à savoir un joli cast composé de Paddy Pimblett, Zac Efron, Morgan Wallen et Jimmy Butler. Chacun porte une arme au skin plus ou moins discret, et prend la pose avec une certaine arrogance. C’est Hollywood, c’est Call Of Duty ; ce n’est pas Battlefield.
Après une explosion, ce petit groupe est rapidement remplacé par de vrais soldats qui font face à la vraie guerre. C’est brutal et violent ; les explosions laissent place à des nuages de poussière. On voit aussi différents accessoires qui se veulent réalistes et bien sûr, des tanks.
A travers ce trailer live-action, Battlefield 6 montre sa différence et entend jouer la carte du pseudo-réalisme face à Call Of Duty.
Battlefield 6 fait-il le poids face à Call Of Duty Black Ops 7 ?
Dans ce duel, Battlefield 6 n’est clairement pas le favori. Call Of Duty est un mastodonte du jeu vidéo et chaque épisode continue de se vendre à plusieurs dizaines de millions d’exemplaires.
Battlefield revient en plus de loin. Il reste sur deux échecs successifs —BF V et BF 2042— et a vu son studio DICE perdre de sa superbe comme le rappelle la Newsletter le Résumé du Jeu Vidéo.
Electronic Arts place beaucoup d’espoirs dans cet épisode. Disponible à partir du 10 octobre, Battlefield 6 doit réellement relancer la série. Le but à moyen terme serait de rivaliser pleinement avec Call Of Duty avec des jeux annuels et un Battle Royale —ce dernier pourrait prochainement être révélé.
Pour arriver à ses ambitions, Electronic Arts a débauché l’ancien directeur de la franchise Call Of Duty et a établi Battlefield Studios, une unité composée de différentes équipes, dont DICE.
La beta de BF6 cet été laissait entrevoir un jeu plutôt solide qui ne prenait aucun risque; c’était dans la veine d’un Battlefield 3, un épisode datant de 2011.
Quant à l’aspect réaliste, il ne faut pas s’attendre à du ArmA. En revanche, il a d’ores et déjà été annoncé que chaque skin proposé devra respecter l’univers Battlefield. Même son de cloche d’ailleurs du côté de Black Ops 7 où Activision affirme avoir refusé des collaborations avec de grosses marques.