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Blue Box Games : le drôle de CV des développeurs de Abandoned

Sur le net, nombreux sont ceux qui enquêtent sur Abandoned. Il y a toutefois plus mystérieux : Blue Box Games, son studio.
Il y a quelques heures, la fameuse application Abandoned s’est mise à jour. Cette expérience permettra de suivre l’actualité du jeu avec un autre regard. A l’heure actuelle, c’est la surprise, voire la stupéfaction qui prédomine : il s’agit d’un teaser de 5s. On y voit uniquement une personne traverser une pièce plutôt sombre.
Cela dit, c’est mieux que rien. On a bien cru que cette expérience resterait nulle. Un problème technique de dernière minute aurait en effet empêché Blue Box de mettre à jour son programme. Le studio évoquait alors divers soucis avec son moteur. Ces explications étaient surprenantes. Ça ressemblait à des excuses bidon pour ne pas avouer qu’il nous posait un lapin. Pour ce développeur, c’est pourtant une tradition.
Le fantôme d’Hideo Kojima
Une étrange hype entoure Abandoned. Le jeu a été annoncé sur le PlayStation Blog le 7 avril. Un teaser accompagnait le communiqué; dans cette vidéo, on ne voyait pas grand chose. Pourtant, en fouillant un peu partout, des internautes ont trouvé/imaginé des liens avec Hideo Kojima. Dans cette bande-annonce, les lettres P et T sont ainsi cachées à 0:49. Le directeur du jeu s’appelle Hasan Karahman. Ce sont les mêmes initiales que Hideo Kojima; et quand on traduit Hideo en turc, ça nous donne… Karahman.
On se rappelle tous de l’annonce de The Phantom Pain. Hideo Kojima avait alors inventé un faux studio (Moby Dick Studio) et un faux développeur (Joakim Mogren). Avec P.T., la démo de Silent Hills, il avait là aussi créé une fausse structure (7780s Studio). Dès lors, il semblait presque logique de penser que Abandoned était un nouveau Silent Hill par Kojima.
Rapidement, Blue Box Games a été obligé de démentir ces rumeurs. Il a ainsi affirmé haut et fort n’avoir aucun lien avec Konami ou Silent Hill. Le studio est toutefois bien maladroit. Pour faire la promo de son jeu, il a diffusé une image floutée d’un homme avec un cache oeil. Dans le jeu vidéo, c’est le genre de détail qui rappelle immédiatement Metal Gear Solid. Et donc, Hideo Kojima.
Blue Box n’a jamais terminé un seul jeu
Avec cette démo sans cesse repoussée, beaucoup se sont toutefois mis à douter. Et si tout cela n’était qu’une arnaque ?
L’historique du studio va dans ce sens là. Une image commence à circuler sur les forums et réseaux sociaux. Depuis 6 ans, Blue Box Games annonce des jeux mais ne sort rien. Toutes ces informations ont depuis été vérifiées.
En 2015, Rewind est officialisé. Une démo est prévue puis retardée, pour des problèmes techniques. Un kickstarter est lancé. Il échoue mais le développement continue ; un investisseur privé aurait ainsi injecté des fonds dans le projet. Six ans plus tard, Rewind n’existe toujours pas.
En mars 2017, Blue Box annonce The Whisperer. Ce jeu d’horreur est prévu sur PC, Xbox One et PS4 pour le 15 juin de la même année. Il n’est jamais sorti.
Un an plus tard, le jeu multi Unseen Faces est révélé. C’est là encore de l’horreur et un projet qui ne voit pas le jour.
En décembre 2020, Blue Box sort enfin un jeu. The Haunting est disponible en accès anticipé sur Steam où les retours sont négatifs. Le 10 avril 2021, Blue Box transfère les droits à CreateQ Interactive, un studio référencé nul part. Depuis, cette équipe bosserait sur une grosse mise à jour. En mai, elle disait qu’elle serait très prochainement disponible. Nous sommes mi-août, et rien n’est sorti.
Et l’argent dans tout ça ?
Cela nous amène à nous poser une question : comment Blue Box réussit-il a survivre ? Créer un jeu vidéo coûte très cher. Comment peut-il alors se financer? Il ne vend pas de jeux. Et quel investisseur miserait sur un studio qui multiplie les échecs ?
Il est difficile de savoir qui travaille pour Blue Box. Son site officiel est vide. Ou du moins a vu toutes ses pages supprimées. On ne retrouve aucune trace du studio sur MobyGames; sur LinkedIn, c’est tout aussi mystérieux.
Et pourtant, Blue Box Game Studios réussit à faire parler de lui. Il a également des fonds. Communiquer sur le PlayStation Blog coûte plusieurs milliers d’euros. Abandoned se présente comme une exclusivité PS5 mais rien ne dit que Sony finance ou édite ce projet.
Selon les dires de Blue Box, près de cinquante personnes bosseraient sur Abandoned. Il y aurait une petite équipe en interne et des studios en renfort. Parmi eux, Nuare. C’est une structure réputée, habituée à filer des coups de main sur de prestigieux jeux : Avengers, Halo, The Last Of Us, Destiny, Spider-Man… Pour officialiser la chose, Nuare a même diffusé une courte vidéo, comme s’il s’agissait d’un honneur et d’une fierté.
Tout ça est définitivement louche. Et avec la Gamescom dans une dizaine de jours, on a quand même envie d’y croire. Oui, Blue Box a tout du studio bidon. Oui, Abandoned n’a rien de fabuleux. Mais il y a ces étranges coïncidences…
Pour Blue Box, c’est peut-être la dernière occasion pour enfin percer. Il a désormais notre attention, à lui de jouer. S’il en a vraiment les moyens.

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Pourquoi le Game Pass a grandement augmenté ses prix?

Le prix du Game Pass a pris 50% en une annonce. C’est plus que l’inflation, non?
Mercredi dernier, coup de tonnerre pour tous les abonnés Game Pass : le prix de l’abonnement a augmenté. Ou plutôt explosé. Une hausse de 50%, ce n’est pas rien, et la barre des 20€/mois a largement été franchie. A quoi joue Microsoft ?
Quels sont désormais les avantages du Game Pass?
Oui, le prix du Game Pass a augmenté. Mais le service a avant tout évolué. Il se veut plus flexible —il introduit le Game Pass Premium— et il offre plus de choses dans son offre Ultimate.
Voici comment se décomposent désormais les offres :
- Le Game Pass Essential à 8,99€/mois
- jeu en ligne
- accès une cinquantaine de jeux
- Le Game Pass Premium à 12,99€/mois
- accès à 200 jeux, mais les productions Xbox Game Studios / Bethesda / Activision ne sont disponibles que dans les 12 mois de leur sortie, et Call Of Duty n’est pas inclus
- Le Game Pass Ultimate à 26,99€/mois
- accès à 400 jeux dont tous les titres Xbox Game Studios / Bethesda / Activision en Day 1, dont Call Of Duty
- Ajout de l’EA Play qui coûte séparément 5,99€/mois
- Ajout de l’Ubisoft+ Classics qui coûte séparément 7,99€/mois
- Ajout du Club Fortnite qui coûte séparément 11,99€/mois
A cela, il faut également ajouter le cloud gaming et des avantages sur les jeux Riot Games.
Sur le papier, l’offre Ultimate reste une affaire en or. Si on additionne l’EA Play, l’Ubisoft+ Classics et le Club Fortnite, on monte déjà à 26€. Les joueurs ne paieraient alors que 1€ pour accéder à 400 jeux dont Call Of Duty dès sa sortie dans le commerce.

Les choses sont toutefois plus compliquées. L’EA Play et désormais l’Ubisoft+ Classics et Club Fortnite doivent normalement agir comme des bonus. L’intérêt du Game Pass a toujours résidé dans son catalogue de jeux récents, dont les titres first party. Et désormais, pour profiter de cela, il faudra débourser 26,99€/mois contre 17,99€/mois auparavant. On passe la barre psychologique des 20€ et même des 25€.
Pourquoi une telle augmentation du Game Pass Ultimate ?
Selon Bloomberg, la branche Xbox est une nouvelle fois mise sous pression par Microsoft. A la suite de l’inclusion de Call Of Duty Black Ops 6 dans le Game Pass, les chiffres n’ont pas explosé —il n’y a pas eu une hausse significative des abonnés.
Au contraire, ce cadeau auprès des clients Game Pass aurait représenté un manque à gagner de près de 300 millions de dollars pour l’Américain ; les ventes de Black Ops 6 auraient chuté sur PC et Xbox, ne représentant que 18% du total. La direction de Microsoft aurait alors exigé à sa division Xbox de redresser la barre.
Et dans ces cas là, quand on ne réussit pas à attirer de nouveaux consommateurs, on fait davantage payer ceux existants. Comme le rappelle la newsletter Le Résumé Jeu Vidéo, cette stratégie est déjà appliquée par pas mal d’acteurs dont Sony. La manette DualSense Edge à 220€ et la PS5 Pro à 800€ s’adressent à une niche, mais une niche qui a des moyens pour sa passion et qui passe à la caisse.
Il en va de même pour le PlayStation Plus. Le nombre d’abonnés stagne autour des 40/45 millions, mais le chiffre d’affaires augmente. Comment ? A travers les nouvelles offres Extra et Premium qui confèrent différents avantages contre un prix bien plus élevé que celui du PS Plus Essential. Le Game Pass suit la même direction. Microsoft exige une meilleure rentabilité, Call Of Duty a échoué. Il faut alors trouver l’argent auprès des fans de la marque.
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Battlefield 6 : un trailer live action qui se moque de Call Of Duty

Electronic Arts s’attaque à Call Of Duty à travers la bande-annonce live action de Battlefield 6.
Quelques jours avant sa sortie, Battlefield 6 accélère sa campagne marketing avec la diffusion d’une nouvelle bande-annonce. Pas d’images du jeu cette fois-ci. Il s’agit en effet d’un live-action, un trailer en prise de vue réelle avec de vrais acteurs . Et ce sacré casting n’a qu’un seul but : parodier Call Of Duty.
Battlefield 6 se moque de Call Of Duty
Battlefield 6 ne tire pas à balles réelles sur Call Of Duty, mais l’intention y est. Il reprend le même principe, à savoir un joli cast composé de Paddy Pimblett, Zac Efron, Morgan Wallen et Jimmy Butler. Chacun porte une arme au skin plus ou moins discret, et prend la pose avec une certaine arrogance. C’est Hollywood, c’est Call Of Duty ; ce n’est pas Battlefield.
Après une explosion, ce petit groupe est rapidement remplacé par de vrais soldats qui font face à la vraie guerre. C’est brutal et violent ; les explosions laissent place à des nuages de poussière. On voit aussi différents accessoires qui se veulent réalistes et bien sûr, des tanks.
A travers ce trailer live-action, Battlefield 6 montre sa différence et entend jouer la carte du pseudo-réalisme face à Call Of Duty.
Battlefield 6 fait-il le poids face à Call Of Duty Black Ops 7 ?
Dans ce duel, Battlefield 6 n’est clairement pas le favori. Call Of Duty est un mastodonte du jeu vidéo et chaque épisode continue de se vendre à plusieurs dizaines de millions d’exemplaires.
Battlefield revient en plus de loin. Il reste sur deux échecs successifs —BF V et BF 2042— et a vu son studio DICE perdre de sa superbe comme le rappelle la Newsletter le Résumé du Jeu Vidéo.
Electronic Arts place beaucoup d’espoirs dans cet épisode. Disponible à partir du 10 octobre, Battlefield 6 doit réellement relancer la série. Le but à moyen terme serait de rivaliser pleinement avec Call Of Duty avec des jeux annuels et un Battle Royale —ce dernier pourrait prochainement être révélé.
Pour arriver à ses ambitions, Electronic Arts a débauché l’ancien directeur de la franchise Call Of Duty et a établi Battlefield Studios, une unité composée de différentes équipes, dont DICE.
La beta de BF6 cet été laissait entrevoir un jeu plutôt solide qui ne prenait aucun risque; c’était dans la veine d’un Battlefield 3, un épisode datant de 2011.
Quant à l’aspect réaliste, il ne faut pas s’attendre à du ArmA. En revanche, il a d’ores et déjà été annoncé que chaque skin proposé devra respecter l’univers Battlefield. Même son de cloche d’ailleurs du côté de Black Ops 7 où Activision affirme avoir refusé des collaborations avec de grosses marques.
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Officiel : Electronic Arts racheté pour plus de 50 milliards de dollars !

Le géant américain Electronic Arts a confirmé son rachat par plusieurs fonds d’investissement.
MAJ lundi 29 septembre : c’est désormais officiel. Ci-dessous, l’article original. On a simplement modifié le titre de l’article et quatrième paragraphe. Bonne lecture !
Electronic Arts est à ce jour une entreprise cotée en bourse, au NASDAQ. Sa capitalisation avoisine les 50 milliards de dollars. Et c’est justement cette somme que pourraient débourser plusieurs fonds afin de s’offrir l’éditeur de Battlefield, EA FC, Madden, Apex ou encore Les Sims.
Qui rachèterait vraiment Electronic Arts ? Et dans quel but ?
Souvent, quand on parle de rachat dans le jeu vidéo, les ogres se nomment Microsoft, Sony ou bien une entreprise de la tech’ comme Amazon. Selon les informations du Wall Street Journal et du Financial Times, les futurs acheteurs d’Electronic Arts sont tout autre. Il s’agirait de plusieurs fonds d’investissement dont Silver Lake —spécialisé dans les investissements technologiques, le PIF —le fond d’investissement public saoudien, et Affinity Partner —le fond de Jared Kushner, gendre de Donald Trump.
Cette transaction à près de 50 milliards de dollars pourrait être officialisée en début de semaine prochaine.
Le FT rapporte qu’il s’agit là d’un pari sur l’avenir. Un avenir notamment dominé par l’intelligence artificielle qui pourrait réduire les coûts de développement. Le New York Times précise que le but serait également de transformer en profondeur Electronic Arts en misant sur les Free-To-Play et les jeux mobiles. En d’autres termes, chasser un plus large public et se rémunérer à travers les microtransactions.
Il est difficile d’opérer ce genre de pivot en étant une entreprise publique —la fameuse pression des marchés. En redevenant une société privée, Electronic Arts pourrait plus librement opérer une tel changement de stratégie, sans avoir à publier des bilans financiers chaque trimestre, explique le média new-yorkais.
Le rachat d’Electronic Arts est-il une surprise ?
Ces derniers temps, les fusions et acquisitions se multiplient. On a notamment vu Microsoft racheter les éditeurs Bethesda puis Activision pour près de 90 milliards de dollars. Sony a quant à lui fait l’acquisition de plusieurs studios de développement dont Bungie pour une poignée de milliards. Dans le milieu du cinéma, Skydance s’est offert Paramount et lorgnerait désormais sur Warner Bros.
Le rachat d’Electronic Arts n’est donc pas une si grande surprise. D’autant plus qu’en 2022, des bruits de couloir disaient que l’Américain cherchait activement un acheteur. Des discussions avec Disney, Apple, Amazon et NBC Universal auraient même eu lieu, mais aucune n’aurait abouti.
Qu’est-ce que cela devrait changer ?
Pour les joueurs, le rachat d’Electronic Arts ne devrait rien changer à court et même moyen terme. EA FC, Battlefield, Apex et consorts resteront jouables sur le plus grand nombre de consoles possibles. La question se pose uniquement lorsque c’est un constructeur qui s’offre un éditeur ; on peut alors imaginer un système d’exclusivité se mettre en place.
Du côté de la direction d’Electronic Arts, on suppose que des changements auront lieu, avec quelques gros chèques pour ceux invités à partir.
Le cas Electronic Arts est intéressant. C’est un puissant éditeur, à la tête de licences très populaires. Il apparaît toutefois fragile. Il a multiplié les licenciements ces derniers temps. Certaines franchises comme Battlefield ont perdu de leur superbe ; Apex devrait connaître une refonte pour regagner en popularité ; EA FC 25 a vu une baisse de ses revenus ; et plusieurs jeux ont été annulés, dont Black Panther.