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Wii U: Retour sur l’échec de Nintendo

Selon les dires de Nintendo, la NX, nom de code de sa future machine, n’est pas vouée à remplacer la Wii U. Ce discours peine cependant à convaincre. Il y a plusieurs années, la firme japonaise disait la même chose lorsqu’elle évoquait la Nintendo DS et la Game Boy. Il suffit également de jeter un simple coup d’oeil aux sorties jeu vidéo de cette seconde moitié de 2016 pour se rendre compte que le calendrier Wii U est vide. Les jours de cette console semblent comptés et Nintendo donne l’impression de vouloir tourner la page de ce douloureux épisode. Face à la PS4 et la Xbox One, la Wii U n’a jamais réussi à s’imposer, voire même à inquiéter Sony et Microsoft. Et en affichant des performances très éloignées de sa prédécesseur, la Wii U a finalement souvent été cataloguée d’échec commercial.
Les chiffres officiels parlent d’eux-mêmes. Depuis son lancement en novembre 2012 aux Etats-Unis et en Europe, puis en décembre au Japon, la Wii U n’a conquis que 13,02 millions de personnes, une donnée arrêtée au 30 juin 2016. A titre de comparaison, on recense dans le monde 21,74 millions de GameCube, 32,93 millions de N64 et 101,63 millions de Wii. Du côté de la concurrence, Sony a déjà vendu plus de 40 millions de PS4, une console pourtant sortie 12 mois après la Wii U. Pour l’anecdote, entre le 1er octobre et le 31 décembre 2015, Sony a écoulé 8,4 millions de PlayStation 4. Cela signifie qu’en l’espace de 3 mois, la PS4 s’est autant vendue que la Wii U en deux ans.
A l’échelle mondiale, la Wii U est un grand raté commercial pour Nintendo. Il s’agit tout simplement de sa console de salon la moins vendue de son histoire, alors que la précédente, la Wii, a justement été sa machine la plus populaire. La Wii U avait pourtant de jolis arguments à sa sortie. C’était une console capable d’afficher des jeux en haute-définition tandis que son gamepad, qui mêlait écran tactile et boutons physiques, offrait de grandes possibilités sur le papier. A travers de nombreuses campagnes promotionnelles, Nintendo n’a pas non plus hésité à mettre l’accent sur son jeu en ligne gratuit ou la rétrocompatibilité de la Wii U, signifiant alors que cette dernière accepte les jeux et accessoires Wii, dont les fameuses Wiimote, indispensables lorsqu’il s’agit de jouer à plusieurs sur un même écran.
Here is a complete history of Nintendo console hardware shipments from 1983 to 2015.
(Excludes Virtual Boy) pic.twitter.com/xAmbjIbIjy
— Daniel Ahmad (@ZhugeEX) July 14, 2016
Nintendo avait une grande ambition avec sa Wii U: réunir sous la même bannière les joueurs occasionnels et les joueurs chevronnés, ceux que l’on appelle aussi les hardcore gamers. Cela n’a jamais fonctionné et les déboires du papa de Mario et Luigi ont débuté dès le lancement de la machine, voire même un peu avant. La stratégie opérée par Nintendo à l’époque était des plus curieuses, pour ne pas dire des plus étranges. Le nom Wii U a ainsi naturellement prêté à confusion et il pouvait être logique de penser que cette machine n’était qu’une extension, qu’il suffisait de brancher ce gamepad à la Wii pour obtenir alors la fameuse Wii U. Le suffixe «U» ne donnait pas non plus l’impression d’avoir affaire à un nouveau produit ; cela rappelle un peu la 3DS et la 3DS XL ou encore la DS et la DSi qui sont simplement des modèles différents au sein d’une même gamme. Enfin, le malentendu Wii/Wii U est également lié à la forte ressemblance de ces deux machines, ou encore de l’officialisation d’une Wii Mini, seulement quelques heures avant l’arrivée de la Wii U sur les étals.
Les raisons de cet échec se retrouvent aussi au niveau du prix plutôt élevé de la console —entre 300 et 350€—, ou bien ce concept de gameplay asymétrique en multijoueur local. Le principe est simple: ceux qui jouent sur le téléviseur et celui qui a entre les mains le gamepad ne bénéficient pas des mêmes informations. Cette association de mots barbares a cependant pu déboussoler le grand public, peu habitué à cette règle de jeu quelque peu révolutionnaire. Le Gamepad offre de nouvelles possibilités, mais il est bien moins intuitif à utiliser que la Wiimote, même s’il permet de naviguer facilement dans les menus à l’aide de son écran tactile. Avec cette grosse manette, il ne suffit plus de mimer des gestes pour jouer. Il faut appuyer sur différents boutons, se servir des joysticks et aussi jongler entre le téléviseur et l’écran du Gamepad, ce qui, pour des personnes peu habituées au jeu vidéo, peut forcément être compliqué.
Finalement, le Wii U Gamepad est l’apanage des gamers/joueurs chevronnés, une manette qui a l’excellente idée de désengorger le téléviseur et d’offrir un HUD minimaliste pour une meilleure immersion. The Legend Of Zelda: The Wind Waker HD permet par exemple d’afficher sur l’écran du gamepad la carte des lieux. Du côté de ZombiU, on gère son inventaire depuis le gamepad. Le tout, en temps réel, ce qui crée alors une certaine forme de tension puisque le joueur doit en même temps jeter des coups d’oeil sur le téléviseur afin de vérifier si des zombies ne rodent pas dans les parages. Mais de nombreux titres ont cependant mis de côté ce Gamepad comme Minecraft voire même Mario Kart 8. Ce dernier propose bien l’affichage d’un énorme klaxon inutile ou d’une mini-map, mais la regarder en pleine course peut vite provoquer un tragique accident. L’écran du Gamepad peut néanmoins avoir une toute autre utilité puisqu’il donne la possibilité de transposer le jeu directement sur cet écran d’environ 15cm de diamètre, donnant alors l’occasion de libérer le téléviseur. Mais là encore, des titres font l’impasse sur le off-tv comme Splatoon.
Il n’est guère étonnant que certains jeux tirent un trait sur le gamepad. Il est en revanche surprenant de voir que Nintendo lui-même a désavoué au cours de cet été sa manette, parfois appelée à tort mablette. Eiji Aonuma, producteur de The Legend Of Zelda: Breath Of The Wild a ainsi affirmé que l’idée du Gamepad était une erreur: «Nous avons réalisé qu’avoir quelque chose sur le Gamepad et devoir jongler entre cet écran et celui du téléviseur perturbe l’expérience de jeu.» Il est néanmoins nécessaire de rappeler que ce Zelda BotW sortira à la fois sur Wii U et NX. Si on part du principe que la NX héritera d’une manette traditionnelle, alors la Wii U ne peut se permettre de proposer quelque chose de plus grâce à son écran additionnel. Car il ne faut pas se mentir: pouvoir jeter un œil rapide sur la carte des environs, sans passer par un fastidieux menu et un petit temps de chargement, est un véritable avantage. Il est toutefois évident que le Gamepad a plusieurs points faibles, à commencer par son ergonomie qui ne se révèle pas forcément très agréable sur de longues sessions de jeu, l’absence d’un écran multi-touch, l’oubli de vraies gachettes ou encore une autonomie très limitée.
Au cours d’une réunion au sein de Nintendo, avant même la sortie de la console, il avait été dit que la Wii U pourrait se vendre à environ 100 millions d’unités. Quatre ans plus tard, cette information fait forcément sourire. Mais il faut bien se rendre compte qu’à l’époque il était assez compliqué de prévoir un tel échec ; la Wii venait de connaître un succès sans précédent et il n’y avait donc aucune raison d’imaginer que les choses puissent mal tourner. Et même en supposant un coup de moins bien, il était difficile de prédire le triste résultat actuel. Il suffit de prendre en exemple la PlayStation 3, arrivée après la PS2, console de salon la plus vendue de tous les temps. Malgré des débuts plus que laborieux, notamment à cause d’un prix prohibitif —599€ (!)— et d’un catalogue de jeux qui a mis du temps à se remplir, Sony en a finalement écoulé plus de 80 millions d’exemplaires.
Selon Shigeru Miyamoto, les faibles performances de la Wii U sont dues au tarif de la machine et l’essor des tablettes. L’iPad et ses concurrents sous Android ont effectivement pu mettre quelques bâtons dans les roues de la Wii U puisque le Gamepad, outre détenir des informations supplémentaires sur le jeu en cours, peut servir de tablette. On retrouve ainsi des applications comme Youtube et un navigateur internet compatible HTML 5. Il nécessite toutefois d’avoir la console allumée et de rester à proximité de celle-ci. Si beaucoup auront plus vite fait de dégainer leur smartphone pour chercher une petite information, en pleine partie, le Gamepad reste pratique pour effectuer une requête sans même quitter le jeu, ou bien accéder par exemple au miiverse, le réseau social de la Wii U. Evoquer les tablettes pour expliquer les difficultés rencontrées par la Wii U est assez curieux et peut paraître exagéré. Disons simplement que l’iPad et ses amis ont pu annihiler tout effet de nouveauté.
L’un des plus gros problèmes de la Wii U reste toutefois les jeux. Les premiers mois ont été assez creux en terme de sorties et le véritable échec de Nintendo est de ne pas avoir pu, une fois de plus, embarquer avec lui les éditeurs tiers. Ce sont pourtant bien eux qui font vendre des consoles. Si on reprend les cas de la Xbox One et de la PlayStation 4, lors de leur première année, elles ont principalement pu compter sur Battlefield, Call Of Duty, FIFA, Watch Dogs et Destiny pour séduire les consommateurs tandis que de nombreuses exclusivités étaient plus ou moins décevantes, comme Ryse: Son Of Rome, Knack et Titanfall. On se souvient pourtant que lors de la présentation de la Wii U, Electronic Arts avait fait le déplacement. Par la voix de John Riccitiello, son CEO à l’époque, EA avait alors évoqué ainsi de nouvelles opportunités de gameplay et un partenariat sans précédent entre l’entreprise américaine et Nintendo.
Cette histoire d’amour n’aura duré que 6 mois, le temps pour Electronic Arts de sortir 4 jeux: Madden NFL 13, Need For Speed Most Wanted, Mass Effect 3 et un FIFA 13 héritant du gameplay du 12. Patrick Soderlund expliqua ensuite qu’aucun jeu Wii U n’était actuellement en préparation. «Notre métier en tant que créateurs de jeux vidéo et de dirigeants est d’être là où sont les joueurs. C’est aussi simple que cela» , déclara ainsi le Suédois à Eurogamer. Du côté d’EA France, interrogé quelques temps avant la sortie de FIFA 15, on nous avait répondu «que les jeux de foot ne se prêtaient pas forcément le mieux à la Wii U.» Les faibles ventes de la Wii U à son lancement et l’arrivée des nouvelles consoles auront donc eu la peau de ce fameux partenariat sans précédent.
Electronic Arts n’est pas le seul éditeur à avoir fait faux bond à Nintendo. Ubisoft a lui aussi quitté le navire Wii U pour les mêmes raisons: les faibles ventes de ses jeux sur cette plateforme. «Les consommateurs Nintendo n’achètent pas de jeux Assassin’s Creed. L’an passé, nous en avons écoulé qu’un tout petit nombre» dit ainsi Yves Guillemot pour expliquer l’absence d’Assassin’s Creed Rogue (voire même Unity) sur Wii U. Présent au lancement de la machine, ZombiU n’a quant à lui pas été rentable selon le dirigeant français. A cela, on peut aussi ajouter deux décisions importantes de la part d’Ubisoft: repousser Rayman Legends de plusieurs mois afin d’en faire un jeu multiplateforme et annuler la sortie d’un jeu Wii U dont le développement était pourtant terminé. L’éditeur et développeur français n’a cependant pas totalement abandonné la console de Nintendo puisqu’il lui réserve chaque année un nouvel épisode de sa série Just Dance, née sur Wii. Enfin, quand il s’agit d’évoquer les versions Wii U de Watch Dogs et Splinter Cell Conviction, il ne faut pas oublier que dans le premier cas, ce titre est sorti bien après les éditions PlayStation, Xbox et PC, et dans le second cas, que le mode coop en écran partagé a été amputé.
Le lancement de la Wii U en novembre 2012 ne laissaient pas forcément présager que les éditeurs tiers se feraient la malle les uns après les autres. Le line up était ainsi solide avec des titres comme Assassin’s Creed 3, Call Of Duty: Black Ops 2, FIFA 13, Darksiders 2, Batman: Arkham City, ZombiU et Tekken Tag Tournament 2. Les jeux tiers ont ensuite eu tendance à se raréfier, les ventes étant visiblement moribondes. Certains éditeurs ont toutefois quelque peu persévéré à l’image d’Activision qui décida de porter Call Of Duty: Ghosts sur Wii U, en parallèle des versions PC, PS3, PS4, 360 et One. Les ventes sur la console de Nintendo ont cependant eu du mal à décoller à en croire l’anecdote suivante: au Royaume-Uni, lors de sa première semaine de commercialisation, Call Of Duty: Ghosts s’est mieux vendu sur PlayStation 4 que sur Wii U. . . alors que la console de Sony n’était pas encore disponible en Europe —elle ne le fut que 3 semaines plus tard.
Les faibles ventes de FIFA, Assassin’s Creed et Call Of Duty tendent à signifier que les possesseurs d’une Wii U se désintéressent fortement de ces titres pourtant ultra-populaires sur les autres machines. Par extension, on peut également en conclure que Nintendo n’a pas réussi à attirer ce public sur Wii U. Il faut dire que cette nouvelle console de salon partait avec quelques handicaps, en plus de ceux évoqués plus haut. La Wii U est ainsi sortie à la fin du cycle 360/PS3 et seulement un an avant l’arrivée du duo One/PS4. Sa puissance étant plus proche de celle de la old-gen que de la next-gen, il était compliqué pour Nintendo de créer le moindre effet wow alors que les graphismes restent l’un des plus gros arguments de vente à notre époque. On peut aussi évoquer l’interface lente de la console qui réclame plusieurs secondes rien que pour afficher le menu des paramètres ou l’absence d’un disque dur de grosse capacité alors que plus d’un quart des ventes de jeux vidéo se fait en dématérialisé de nos jours. La sortie tardive et le manque de puissance de la Wii U ont également été un grand frein pour déplacer des communautés sur cette console. Difficile par exemple de convaincre ceux qui jouent à Call Of Duty avec les mêmes amis depuis des années, alors que la Wii U ne propose aucune amélioration graphique et, surtout, n’est pas sûre de pouvoir accueillir tous les futurs épisodes.
Les joueurs occasionnels ont quant à eux pu ressentir des difficultés à appréhender cette nouvelle façon de jouer malgré la présence du très sympathique Nintendo Land dans de nombreux bundles, un titre chargé de vanter les mérites du gamepad. De manière générale, le grand public n’a pas accepté de repartir pour un tour. Les ventes de la console l’attestent, au même titre que celles des jeux. Parmi les 10 meilleures ventes software sur Wii U, on ne retrouve par exemple aucune trace de Wii Fit U ou de Wii Sports Clubs alors que leurs prédécesseurs, sur Wii, ont littéralement cartonné. Finalement, Nintendo s’en est quelque peu sorti grâce à ses valeurs sûres. Au 31 mars 2016, on recensait ainsi 7,5 millions de Mario Kart 8, signifiant donc que près d’un possesseur sur deux d’une Wii U a acheté ce jeu de course. Super Smash Bros U a également extrêmement bien fonctionné avec 4,8 millions d’exemplaires tandis que les jeux de plateforme New Super Mario Bros U et Super Mario 3D World ont chacun réalisé de magnifiques performances puisqu’ils ont dépassé les 4 millions.
Nintendo a également su suivre intelligemment les modes du moment, même celles parfois impopulaires. Big N s’est ainsi mis aux DLC, sans doute conscient que ces contenus téléchargeables, souvent décriés, permettent de prolonger la vie d’un jeu. Les deux packs pour Mario Kart 8 peuvent ainsi être achetés pour un total de 12€, et offrent 16 circuits, 8 véhicules et 6 personnages —soit un immense contenu pour un prix très raisonnable. Nintendo n’a pas non plus hésité à étoffer le casting de Super Smash Bros en ajoutant Bayonetta, Corrin, Cloud, Ryu, Roy, Lucas et Mewtwo, à la fois sur 3DS et Wii U via des DLC dits crossbuy. La firme de Tokyo a aussi une nouvelle fois sorti des remasterisations de jeux Zelda et s’est penchée à sa manière sur le marché des jouets vidéo en mettant en vente les Amiibo, ces petites figurines à l’effigie de personnages de jeux vidéo qui permettent de débloquer du contenu supplémentaire dans de nombreux jeux. On pourrait alors parler de DLC physiques, mais ces Amiibo ont la bonne idée d’être souvent compatibles avec plusieurs titres différents, et sont donc plus facilement rentabilisés.
Le papa de Mario a également souhaité aller au delà de ses licences historiques et a ainsi livré Splatoon, un jeu de tir à la troisième personne qui propose des affrontements dynamiques très colorés en 4v4. Un pari réussi haut la main par Nintendo qui en a écoulé 4,27 millions d’exemplaires et a au passage mis la main sur un nouveau marché. Big N a également tenté le coup des exclusivités en provenance de développeurs tiers tels que The Wonderful 101, Bayonetta 2 et Devil’s Third. Tous ont un point commun: celui d’avoir rapidement disparu des charts. The Wonderful 101 est sorti dans l’anonymat, Bayonetta 2 est la suite d’un jeu qui n’a pas connu un grand succès commercial et Devil’s Third repose sur un multi bancal, un solo insipide et des graphismes d’un autre âge —ses serveurs fermeront d’ailleurs cet hiver.
Même s’il y a quelques ratés dans le lot —récupérer Devil’s Third est un choix par exemple très étrange—, dans l’ensemble, Nintendo reste un éditeur et développeur exceptionnel. Sur Metacritic, The Legend Of Zelda: The Wind Waker HD, Bayonetta 2, Super Smash Bros. Wii U et Super Mario 3D World ont ainsi un metascore supérieur ou égal à 90 sur 100. Mario Kart 8 et Super Mario Maker ont quant à eux obtenu un très bon 88/100 tandis que New Super Bros U, Xenoblade Chronicles X et Pikmin 3 ont respectivement décroché un 83, 84 et 87.
Il est en revanche étonnant de voir que Nintendo a laissé plusieurs de ses licences fortes de côté. Il y a bien eu plusieurs Zelda sur Wii U, mais au milieu des remasterisations et spin-off, on ne compte qu’un épisode majeur, Zelda: Breath Of The Wild, un jeu attendu pour l’an prochain qui vise aussi la NX. Il en va de même pour la Mario Galaxy qui n’a pas connu de véritable successeur; New Super Mario Bros. U se joue comme un jeu 2D, et 3D World fait écho à 3D Land sorti sur 3DS auparavant. L’absence de Metroid sur Wii U est aussi une énorme surprise. A cela on peut rajouter Animal Crossing qui a boudé cette console, ou Mario Strikers, et voire même F-Zero.
L’échec de la Wii U est finalement issu d’une combinaison de nombreux facteurs. Certains paraissaient prévisibles, d’autres moins. Mais la Wii U, c’est avant tout l’histoire d’une console qui n’a pas réussi à surfer sur l’incroyable succès de la Wii —cette dernière l’a même freinée— et qui n’a pas été capable de conquérir le coeur des joueurs dits chevronnés. C’est l’histoire d’un produit rapidement boudé par les éditeurs tiers après des ventes plus que décevantes. La Wii U est finalement rapidement devenue une console Nintendo, avec des jeux Nintendo, à destination des fans de Nintendo. Pour beaucoup, elle aura donc été une excellente machine de complément, mais difficile d’imaginer que Big N n’entendait pas viser plus haut et proposer en quelque sorte une console dite principale. Désormais, pour le constructeur japonais, l’avenir a pour nom de code NX. On ne sait rien de ce projet, si ce n’est qu’il est attendu pour mars 2017 avec The Legend Of Zelda: Breath Of The Wild. Mais selon quelques rumeurs tenaces, la NX serait une console hybride, une portable capable de se muer en une machine de salon. Une chose est sûre, Nintendo aura besoin d’un concept fort et intelligible pour redevenir le constructeur n°1.

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Sony tease la PS6 : premières infos prometteuses sur les technologies à venir

Sony vient d’ouvrir le bal autour de la prochaine génération PlayStation, sans pour autant prononcer le nom officiel « PS6 ». Une vidéo technique récemment publiée met en lumière de nouvelles technologies — Neural Arrays, Radiance Cores, Universal Compression — laissant entrevoir ce que pourrait être la console de demain.
Un teasing méthodique plutôt qu’une annonce officielle
Dans cette vidéo, Sony invite Mark Cerny (architecte PlayStation) à dialoguer avec un expert d’AMD. Ensemble, ils dévoilent les technologies censées être au cœur d’un Project Amethyst, supposée feuille de route pour une console future. Mais à aucun moment le terme PlayStation 6 n’est mentionné : le constructeur joue la carte du teasing bien dosé pour susciter l’intérêt sans s’engager définitivement.
Les technologies qui font parler
- Neural Arrays : unités de calcul dédiées à l’intelligence artificielle, probablement utilisées pour l’upscaling et des traitements visuels avancés.
- Radiance Cores : cœurs logiques axés sur l’amélioration du ray tracing et de l’éclairage, voire du path tracing.
- Universal Compression : technologie pour optimiser la bande passante, réduire les temps de chargement et transférer rapidement de grandes quantités de données.
Ces noms techniques pourraient sembler marketing à première vue, mais ils posent les jalons d’innovations visuelles et de performances qui pourraient placer la prochaine PlayStation dans une nouvelle dimension.
Ce que cela laisse entrevoir
- Une rétrocompatibilité renforcée, notamment avec la série PS5, grâce à la continuité technique.
- Une console qui pourrait pousser le graphisme en temps réel, avec des effets de lumière et d’ombre très poussés.
- Une focalisation sur la fluidité, les temps de chargement réduits, et une meilleure circulation des données entre mémoire, disque et rendu.
- Des interrogations restent : quel sera le prix ? Une version sans lecteur physique est-elle envisageable ? La compatibilité avec les supports physiques sera-t-elle sacrifiée à l’ère du dématérialisé ?
Pourquoi cette opération de teasing est stratégique
Sony prépare le terrain avant l’annonce officielle. En publiant un contenu technique mais non définitif, la marque capte l’attention des passionnés, alimente les discussions médias, et installe une attente sans prendre de risque. La PS5 fêtera bientôt ses 5 ans : c’est le bon moment pour commencer à esquisser ce que pourrait offrir la suite.
Mon ressenti : l’ombre d’une PS6 déjà palpable
On n’a pas encore de confirmation officielle, mais ce teaser met en lumière une ambition claire : pousser les limites techniques et visuelles. Je suis intrigué — ces technologies, si elles se concrétisent, pourraient transformer l’expérience PlayStation.
Pour l’instant, c’est un jeu de patience et d’observations. Mais le décor est posé, les promesses sont là.
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Pourquoi le Game Pass a grandement augmenté ses prix?

Le prix du Game Pass a pris 50% en une annonce. C’est plus que l’inflation, non?
Mercredi dernier, coup de tonnerre pour tous les abonnés Game Pass : le prix de l’abonnement a augmenté. Ou plutôt explosé. Une hausse de 50%, ce n’est pas rien, et la barre des 20€/mois a largement été franchie. A quoi joue Microsoft ?
Quels sont désormais les avantages du Game Pass?
Oui, le prix du Game Pass a augmenté. Mais le service a avant tout évolué. Il se veut plus flexible —il introduit le Game Pass Premium— et il offre plus de choses dans son offre Ultimate.
Voici comment se décomposent désormais les offres :
- Le Game Pass Essential à 8,99€/mois
- jeu en ligne
- accès une cinquantaine de jeux
- Le Game Pass Premium à 12,99€/mois
- accès à 200 jeux, mais les productions Xbox Game Studios / Bethesda / Activision ne sont disponibles que dans les 12 mois de leur sortie, et Call Of Duty n’est pas inclus
- Le Game Pass Ultimate à 26,99€/mois
- accès à 400 jeux dont tous les titres Xbox Game Studios / Bethesda / Activision en Day 1, dont Call Of Duty
- Ajout de l’EA Play qui coûte séparément 5,99€/mois
- Ajout de l’Ubisoft+ Classics qui coûte séparément 7,99€/mois
- Ajout du Club Fortnite qui coûte séparément 11,99€/mois
A cela, il faut également ajouter le cloud gaming et des avantages sur les jeux Riot Games.
Sur le papier, l’offre Ultimate reste une affaire en or. Si on additionne l’EA Play, l’Ubisoft+ Classics et le Club Fortnite, on monte déjà à 26€. Les joueurs ne paieraient alors que 1€ pour accéder à 400 jeux dont Call Of Duty dès sa sortie dans le commerce.

Les choses sont toutefois plus compliquées. L’EA Play et désormais l’Ubisoft+ Classics et Club Fortnite doivent normalement agir comme des bonus. L’intérêt du Game Pass a toujours résidé dans son catalogue de jeux récents, dont les titres first party. Et désormais, pour profiter de cela, il faudra débourser 26,99€/mois contre 17,99€/mois auparavant. On passe la barre psychologique des 20€ et même des 25€.
Pourquoi une telle augmentation du Game Pass Ultimate ?
Selon Bloomberg, la branche Xbox est une nouvelle fois mise sous pression par Microsoft. A la suite de l’inclusion de Call Of Duty Black Ops 6 dans le Game Pass, les chiffres n’ont pas explosé —il n’y a pas eu une hausse significative des abonnés.
Au contraire, ce cadeau auprès des clients Game Pass aurait représenté un manque à gagner de près de 300 millions de dollars pour l’Américain ; les ventes de Black Ops 6 auraient chuté sur PC et Xbox, ne représentant que 18% du total. La direction de Microsoft aurait alors exigé à sa division Xbox de redresser la barre.
Et dans ces cas là, quand on ne réussit pas à attirer de nouveaux consommateurs, on fait davantage payer ceux existants. Comme le rappelle la newsletter Le Résumé Jeu Vidéo, cette stratégie est déjà appliquée par pas mal d’acteurs dont Sony. La manette DualSense Edge à 220€ et la PS5 Pro à 800€ s’adressent à une niche, mais une niche qui a des moyens pour sa passion et qui passe à la caisse.
Il en va de même pour le PlayStation Plus. Le nombre d’abonnés stagne autour des 40/45 millions, mais le chiffre d’affaires augmente. Comment ? A travers les nouvelles offres Extra et Premium qui confèrent différents avantages contre un prix bien plus élevé que celui du PS Plus Essential. Le Game Pass suit la même direction. Microsoft exige une meilleure rentabilité, Call Of Duty a échoué. Il faut alors trouver l’argent auprès des fans de la marque.
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Battlefield 6 : un trailer live action qui se moque de Call Of Duty

Electronic Arts s’attaque à Call Of Duty à travers la bande-annonce live action de Battlefield 6.
Quelques jours avant sa sortie, Battlefield 6 accélère sa campagne marketing avec la diffusion d’une nouvelle bande-annonce. Pas d’images du jeu cette fois-ci. Il s’agit en effet d’un live-action, un trailer en prise de vue réelle avec de vrais acteurs . Et ce sacré casting n’a qu’un seul but : parodier Call Of Duty.
Battlefield 6 se moque de Call Of Duty
Battlefield 6 ne tire pas à balles réelles sur Call Of Duty, mais l’intention y est. Il reprend le même principe, à savoir un joli cast composé de Paddy Pimblett, Zac Efron, Morgan Wallen et Jimmy Butler. Chacun porte une arme au skin plus ou moins discret, et prend la pose avec une certaine arrogance. C’est Hollywood, c’est Call Of Duty ; ce n’est pas Battlefield.
Après une explosion, ce petit groupe est rapidement remplacé par de vrais soldats qui font face à la vraie guerre. C’est brutal et violent ; les explosions laissent place à des nuages de poussière. On voit aussi différents accessoires qui se veulent réalistes et bien sûr, des tanks.
A travers ce trailer live-action, Battlefield 6 montre sa différence et entend jouer la carte du pseudo-réalisme face à Call Of Duty.
Battlefield 6 fait-il le poids face à Call Of Duty Black Ops 7 ?
Dans ce duel, Battlefield 6 n’est clairement pas le favori. Call Of Duty est un mastodonte du jeu vidéo et chaque épisode continue de se vendre à plusieurs dizaines de millions d’exemplaires.
Battlefield revient en plus de loin. Il reste sur deux échecs successifs —BF V et BF 2042— et a vu son studio DICE perdre de sa superbe comme le rappelle la Newsletter le Résumé du Jeu Vidéo.
Electronic Arts place beaucoup d’espoirs dans cet épisode. Disponible à partir du 10 octobre, Battlefield 6 doit réellement relancer la série. Le but à moyen terme serait de rivaliser pleinement avec Call Of Duty avec des jeux annuels et un Battle Royale —ce dernier pourrait prochainement être révélé.
Pour arriver à ses ambitions, Electronic Arts a débauché l’ancien directeur de la franchise Call Of Duty et a établi Battlefield Studios, une unité composée de différentes équipes, dont DICE.
La beta de BF6 cet été laissait entrevoir un jeu plutôt solide qui ne prenait aucun risque; c’était dans la veine d’un Battlefield 3, un épisode datant de 2011.
Quant à l’aspect réaliste, il ne faut pas s’attendre à du ArmA. En revanche, il a d’ores et déjà été annoncé que chaque skin proposé devra respecter l’univers Battlefield. Même son de cloche d’ailleurs du côté de Black Ops 7 où Activision affirme avoir refusé des collaborations avec de grosses marques.