samedi, octobre 12, 2024
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Destiny: Activision se retire, Bungie récupère les droits

Le divorce entre Bungie et Activision est consommé, et c’est le développeur qui récupère la garde de Destiny.

Dans un communiqué commun, Activision et Bungie ont officialisé leur rupture, après une longue idylle qui aura donné naissance à la licence Destiny. En conséquence, Bungie détient désormais tous les droits d’édition de ce FPS.

Du côté d’Activision, l’éditeur explique vouloir désormais se concentrer sur les licences qu’il possède et d’autres projets. Difficile de dire de quoi il s’agit précisément pour celui qui détient déjà dans son portefeuille Call Of Duty, Spyro, Crash, Skylanders ou bien Guitar Hero. A noter que Activision, c’est aussi King (Candy Crush) et Blizzard.

Malgré la présence d’Activision, Bungie restait un studio indépendant

Depuis 2007, Bungie est un studio indépendant. Il était autrefois rattaché à Microsoft pour lequel il a bâti Halo. Après leur séparation, Bungie a continué à travailler sur ce FPS mythique à travers Halo: ODST (2009) et Halo: Reach (2010).

C’est en 2010 que Bungie et Activision se sont rapprochés, ce dernier ayant obtenu les droits d’édition de leur future licence. Destiny fut révélé trois ans plus tard. L’officialisation du jeu fut étrange car tout s’est fait à coup d’artworks accompagnés de phrases chargées de grandes promesses. Une date de sortie pour 2014 était alors annoncée, contrairement à ce qui était prévu à la base.

A la suite du conflit opposant Activision et les fondateurs d’Infinity Ward, plusieurs détails sur le contrat liant l’éditeur américain à Bungie furent dévoilés en 2012. On apprenait ainsi que Destiny devait sortir en 2013 et que ses suites étaient prévues pour 2015, 2017 et 2019. Entre chaque épisode majeur, des extensions devaient également rythmer la vie du jeu.

Mais dans les faits, que s’est-il passé? Destiny a vu le jour en septembre 2014 tandis que Destiny 2 est sorti en septembre 2017.

Le contrat entre Activision et Bungie précisait également que l’éditeur américain pouvait rompre à tout moment sa relation avec le développeur si le premier Destiny n’atteignait pas les 5 millions de ventes en l’espace de 6 mois. Pour Activision, Destiny représentait un lourd investissement. Un budget de 500 millions, comprenant les dépenses marketing et celles liées aux suites, avait ainsi été alloué au jeu.

Que ce soit à cause d’Activision ou Bungie, Destiny n’aura jamais eu une vie facile

Ce FPS se devait d’être un succès et le résultat a été assez mitigé. Oui, le premier épisode s’est bien vendu, notamment grâce à sa forte exposition médiatique. Il était ainsi présent à chaque conférence de Sony. C’était même le cas lorsque le géant japonais a officialisé la PS4 en février 2013. Mais un an et demi plus tard, lors de sa sortie, Destiny a déçu une partie des joueurs.

Dans notre test de Destiny, nous évoquions à l’époque un « jeu répétitif […] incapable de se renouveler« , un « goût d’inachevé » et une « narration très discrète. » Auprès d’une frange de joueurs, ce premier épisode avait néanmoins su se faire une place, surtout chez ceux qui aiment jouer avec leurs amis. Les extensions parus ont ensuite visé ce public hardcore, chose que n’a pas su faire Destiny 2. Ce titre a été conçu pour plaire au plus grand nombre. Preuve en est, il n’était pas possible de transférer sa progression du 1 vers le 2. Résultat, la communauté de fans a lâché au fil du temps cet épisode. Heureusement, les derniers add-ons ont permis de reconquérir le coeur de certains fans.

Cette stratégie bancale, couplée à la possible déception engendrée par le premier épisode, a fait que Destiny 2 s’est bien moins vendu que le 1. Activision ne s’en est jamais vrai caché lors de ses résultats financiers, ce qui a naturellement créé des tensions avec Bungie. Cela dit, la relation entre le développeur et l’éditeur a toujours été compliquée, déclare Jason Schreier. Le journaliste de Kotaku a écrit un excellent livre, Blood, Sweat and Pixels, dans lequel il revient notamment sur le développement de Destiny.

D’un côté ou de l’autre au final, personne n’est tout blanc dans cette histoire. Activision, en tant qu’éditeur, a naturellement cherché à rentabiliser son lourd investissement. Bungie, quant à lui, a eu beaucoup de mal à sortir Destiny. Il a dû faire face à des soucis techniques (un moteur capricieux vis à vis des designers) et créatifs; l’histoire a par exemple été rebootée au dernier moment, ce qui explique pourquoi elle est si peu intéressante dans le jeu de base.

Bungie est désormais libre de faire ce qu’il veut avec Destiny. Il est difficile de dire présentement si le studio va directement enchaîner avec un troisième jeu ou bien continuer à livrer des extensions au dernier opus. L’équipe de Bellvue pourrait aussi décider de s’associer avec un autre éditeur, voire même un constructeur en l’échange d’une exclusivité. C’est le début d’une nouvelle vie pour Bungie, ou plutôt d’une des nouvelles vies qui s’offrent à lui. Une nouvelle licence est en effet en production, pour le compte de NetEase, entreprise chinoise proche de Blizzard… une propriété Activision.

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