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Dreams est incroyable mais tout le monde s’en fout

Dreams est peut-être le jeu le plus fascinant de ces dernières années. Celui qui permet véritablement de tout créer avec pour seule limite son imagination. Malgré ces prouesses remarquables, Dreams ne fait pas parler lui: il n’y a pas de buzz autour du jeu de Media Molecule. Cela donne presque l’impression que tout le monde s’en fout, ce qui ressemble une immense injustice.
En matière d’accès anticipé, Microsoft propose le Xbox Game Preview et Sony, rien. Le Japonais n’aime pas les early access, ces jeux qui sortent sans vraiment être finis. Le développement continue alors, souvent au gré des remarques des premiers acheteurs. Il existe toutefois quelques rares exceptions sur PS4. Dreams en est une. A vrai dire, ce jeu est une anomalie.

Dreams: une version incomplète qui fait déjà des miracles
Dreams est disponible depuis le 16 avril 2019. Ce n’est pas la version complète mais bien un accès anticipé à une partie du jeu. Ceux qui ont acheté ce titre au prix de 30€ —ça augmentera sans doute par la suite— disposent uniquement des outils de création. Chaque possesseur de Dreams peut donc créer et jouer aux niveaux de chacun. Et pour les plus ambitieux, ils peuvent se regrouper et concevoir ensemble.
A l’aide du Hashtag #MadeInDreams, nombreux sont ceux qui partagent leurs travaux sur Twitter ou d’autres réseaux sociaux. Il y a sans doute derrière cela une forme de fierté ou l’envie de faire connaître davantage chaque création. MediaMolecule en profite aussi pour tout retweeter: là encore, cela fait de la publicité au jeu et au studio anglais. Cela montre de quoi est possible Dreams. Et autant le dire de suite: c’est bluffant.
Il est évident que certains créations sont très rudimentaires. Mais nombreuses sont celles qui impressionnent. LittleBigPlanet permettait de créer d’excellents niveaux de plateforme, ou des calculatrices, c’est selon. La série a ensuite évolué avec la création de mini-jeux.
Dans Dreams, on peut concevoir de vrais jeux, au contenu certes réduit. Le titre de MediaMolecule est même devenu une plateforme pour des artistes qui proposent des tableaux, des scupltures ou même des courts-métrages.
De la Net Yaroze à Dreams
Dreams rappelle presque l’époque du Net Yaroze, console dont nous avions déjà parlé lors du temps des CD de démos. On n’en est qu’au début alors la notion d’émerveillement est forcément décuplée. On salue davantage l’exploit que la qualité même des produits. C’est le cas par exemple avec l’intro de MGS1. Tout le monde préférera jouer à l’original, sorti en 1999 en France. Malgré tout, on ne peut s’empêcher d’afficher un immense sourire en voyant que Dreams est capable de reproduire le début du jeu.
Les choses sont amenées à évoluer et MediaMolecule continue de plancher sur ce projet compliqué. C’est en début d’année 2013 que Dreams est apparu pour la première fois. Il s’agissait alors de la présentation officielle de la PlayStation 4. Aucun nom, uniquement quelques promesses. Six ans plus tard, Dreams est enfin disponible, en accès anticipé. Entre temps, il y a eu le fabuleux Tearaway et quelques reboots liés à des problèmes techniques. Le développement de Dreams a traîné en longueur. Dans ce genre de situation, on serait tenté de dire que Sony a alors englouti beaucoup d’argent dans ce projet. Sauf que MediaMolecule est une petite équipe. Les coûts associés sont donc forcément moins élevés qu’un Guerrilla Games où, pour Horizon, plusieurs centaines de personnes se relayaient sur le projet.
Dreams, un jeu PS4 conçu pour le lancement de la PS5?
On se demande au final si Dreams est un véritable jeu PS4. On serait même tenté de dire que cet accès anticipé est en fait une grosse démo du jeu complet qui arrivera sur PS5. Sony déclare avoir un plan de 10 ans pour Dreams, grosso modo jusqu’en 2030 donc. C’est une plateforme communautaire. Il est donc normal que le Japonais voit loin avec ce jeu. Mais cela tend aussi indiquer que Dreams se doit d’être un succès et, indirectement, d’être capable d’emmener les joueurs sur PS5.
Pour percer, Dreams a définitivement besoin de faire le buzz, chose qu’il ne réussit pas à faire actuellement. On ne sait pas si commercialement, Dreams est un succès ou un échec à l’heure actuelle. Quand on regarde les meilleures ventes du PlayStation Store aux Etats-Unis ou en Europe, Dreams est absent. Il n’est pas encore vendu au format physique —puisque toujours en accès anticipé— et de ce fait, on s’inquiète un peu.
Il est évident que Dreams a un immense potentiel. Dans un certain avenir, on pourrait même imaginer des créateurs se faire rémunérer à travers des plateformes comme Patreon. Mais une nouvelle fois, pour que cela arrive, Dreams devra être capable de trouver son public.
Il y a bien quelques RT sur Twitter. Quelques articles par-ci par-là. Mais au final, l’actualité de Dreams est minimale. Je peux aussi faire mon auto-critique. Ce n’est pas le jeu dont j’ai le plus parlé sur le site; je ne suis pas non plus très actif pour diverses raisons. Je n’en ai pas fait l’acquisition. Car Dreams est un jeu qui fait peur. Peur car très complexe. Le premier LittleBigPlanet permettait de faire de belles choses facilement. Ses suites compliquaient amplement les choses. Avec Dreams, tout est tellement poussé qu’on se dit que c’est forcément compliqué. Et pour terminer, n’oublions pas l’aspect Accès Anticipé et donc de jeu non terminé.
Rien n’est encore fini pour Dreams. Il a le temps de décoller. Il a le temps de faire parler de lui. On est curieux de savoir quand cela aura lieu —on se demande même sur quelle console cela arrivera. Qu’est-ce qui lui manque? Du Free-To-Play pour toucher rapidement un large public? Bof. Tous les jeux qui font le buzz ne sont pas gratuits. On se dit que finalement, la popularité doit être globale: à la fois par le jeu même, et ses créateurs. Et à une époque où les Streamers et les Youtubers ont le pris le pouvoir, rien ne semble aussi simple pour bénéficier d’une solide exposition médiatique. Ou presque.

Business
Le Xbox Game Pass a-t-il tué les studios internes de Microsoft ?

A la suite de la nouvelle vague de licenciements qui a touché les studios Xbox, des voix s’élèvent afin de désigner le Game Pass comme l’un des coupables.
Pour les consommateurs, le Xbox Game Pass est une merveilleux service. Contre dix-huit euros par mois, on a accès à un immense catalogue de jeux. Parmi eux, toutes les productions Microsoft, Activision, Blizzard et Bethesda, et ce, le jour même de leur sortie.
Pour les joueurs, c’est un vrai bonheur. Mais pour les studios, cela est-il vraiment intéressant ?
Le Game Pass montre ses limites
“Je pense que le Gamepass est un modèle intenable qui, depuis une décennie, nuit de plus en plus à l’industrie du jeu vidéo, subventionné par “l’argent illimité” de Microsoft, jusqu’à ce que la réalité nous rattrape.” Ces mots récents proviennent de Raphaël Colantonio. Le co-fondateur d’Arkane, désormais à la tête de WolfEye, n’a jamais été un grand fan du Game Pass, et il a profité de ces licenciements pour le rappeler.
En 2022, Phil Spencer déclarait pourtant que le Game Pass était rentable. En d’autres termes, il rapportait plus qu’il ne coûtait. S’il le dit, c’est que c’est vrai. Il y a toutefois une petite supercherie derrière cette affirmation. Dans ses résultats, la branche Game Pass oublie de prendre en compte les studios First Party. Cela signifie que les développement coûteux d’un Starfield, Call Of Duty ou Fable ne sont pas pris en charge. Si c’était le cas, le Game Pass serait-il toujours rentable ? On doute fortement.
Avec ces restructurations et ces annulations de jeux, on se demande si “l’argent illimité” a atteint ses limites. Il serait logique que Microsoft exige que sa division Xbox génère de plus grands revenus, recherche la rentabilité et la croissance, surtout après les acquisitions de Bethesda et Activision qui s’approchent des 100 milliards de dollars.

Le problème est que, sur Xbox, le Game Pass cannibalise les ventes des jeux First-Party. Après l’avoir nié pendant un certain temps, Microsoft l’a admis. Selon Christopher Dring, on parle de 80% de ventes en moins. Pour trouver de l’argent, Microsoft est alors obligé d’envoyer ses propres productions chez la concurrence.
Par la force des choses, Microsoft est devenu un éditeur tiers : ses jeux sortent désormais sur PlayStation et Switch. Et cela concerne même les licences emblématiques de l’Americain. Forza Horizon 5 roule sur PS5 ; Gears of War débarquera en août ; Halo pourrait lui aussi atterrir sur la console de Sony.
Le constat que l’on peut faire est simple. Huit ans après sa mise en service, le Game Pass n’a pas aidé la Xbox à passer un cap. Et désormais, Microsoft s’adapte et oblige à se serrer la ceinture.
Le Game Pass assure de meilleures ventes
Pour un développeur tiers, le Game Pass a toutefois d’immenses avantages. Il y a tout d’abord une somme d’argent importante à la clé. Microsoft paye pour acquérir ces différents contenus. Avec le temps, ces chèques tendent toutefois à diminuer. “Il y a plusieurs années, les sommes proposées étaient assez grosses pour faire la différence. Mais de nos jours, à moins d’être un jeu issu d’une marque extrêmement connue, ce n’est plus autant” a ainsi déclaré Alex Hutchinson. Le fondateur de Raccoon Logic vient de sortir Revenge Of The Savage Planet, jeu disponible dès son lancement sur le Game Pass.
L’Australien assure que “Microsoft est un partenaire incroyable” et être “très heureux de travailler avec lui.” Il trouve néanmoins que le Game Pass tend à dévaluer les jeux. “Les gens sont de moins en moins enclin à payer” pour ces contenus. Selon lui, il faudrait que seuls les jeux d’un certain âge arrivent sur le Game Pass ou le PlayStation Plus. C’est d’ailleurs ce que fait déjà Sony. “Notre stratégie consiste à trouver 4 ou 5 indépendants qu’on aura le jour même de leur sortie, et de combiner ces contenus à des titres de plus d’un an” assure Nick Maguire, VP au sein de PlayStation.

Lancer son jeu sur le Game Pass offre néanmoins une belle visibilité. Au printemps, Rebellion a sorti Atomfall sur PC, PlayStation et Xbox, et a succombé aux sirènes du Game Pass. “L’un des grands défis pour un studio comme le nôtre est la ‘découverte’” explique Jason Kingsley, fondateur et dirigeant de cette équipe anglaise. “Avec le Game Pass, les gens vont essayer votre jeu, ils vont l’aimer, et ils en parleront à leurs amis sur les réseaux sociaux. Certains d’entre eux ont déjà le Game Pass et y joueront. Mais d’autres ne l’ont pas et voudront faire partie de la conversation. Alors, ils l’achèteront.” C’est de la pub gratuite qui amène ensuite à des ventes.
Du côté de Clair Obscur : Expedition 33, le discours tourne aussi autour de l’exposition offerte. “Le Game Pass nous a ouvert les portes à de nombreuses opportunités, notamment celles du Xbox Showcase et du Xbox Developer Direct.” indique Pierre Sciama-Twardowski, directeur marketing au sein de Kepler Interactive.
Le Xbox Game Pass serait donc un excellent outil marketing pour les développeurs tiers. Outre engranger un chèque, il permettrait alors de générer davantage de ventes sur les autres plateformes. Microsoft a semble-t-il retenu la leçon puisque désormais, c’est ce qui devrait arriver pour ses anciennes exclusivités, elles-aussi soumises à un objectif de rentabilité.
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Marathon voit sa date de sortie repoussée à on ne sait quand

Marathon, le FPS de Bungie, ne sortira pas le 23 septembre 2025 comme prévu initialement.
Bungie a confirmé ce qui flottait dans l’air depuis quelques temps : le report de Marathon. Cet extraction-shooter n’a pas de nouvelle date de sortie ; pour le moment, on supposera que ce sera avant le 31 mars 2026, date de la fin d’année fiscale.
Pourquoi Marathon est-il repoussé ?
L’Alpha Test d’avril avait soulevé des interrogations, notamment sur son contenu jugé léger. Au cours de ces prochains mois, Bungie promet d’améliorer cela, notamment en ajoutant plus de profondeur à l’expérience Marathon.
Parmi les priorités du studio, on retrouve notamment une difficulté plus élevée pour des affrontements plus intenses et stratégiques, et de meilleurs loots et événements dynamiques.
Visuellement, Bungie entend aussi faire mieux, en plus de retravailler ses maps pour un meilleur storytelling à travers l’environnement. Enfin, le ton général de Marathon devrait être plus sombre afin de mieux coller aux jeux originaux.
Bref, un beau chantier attend Bungie afin de transformer Marathon en un cador du jeu-service. Pour rappel, Sony avait racheté ce studio en 2022 pour plus de 3 milliards de dollars. C’est beaucoup, et il faut forcément que derrière, ça suive.
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007 First Light: Premier trailer avec… Tom Cruise en James Bond ?

La première bande-annonce de gameplay de 007 First Light est tombée quelques jours avant le début du Summer Game Fest.
Tout au long de la semaine, éditeurs et développeurs enchaineront les annonces. Lundi, IO Interactive avait prévenu qu’il dévoilerait 007 First Light. Ce qu’il n’avait pas dit en revanche, c’est qu’on le verrait dès ce mercredi soir à travers le State Of Play de Sony.
Quand 007 est le sosie de Tom Cruise
Comme convenu, on jouera bien un James Bond plutôt jeune, ce qui est plutôt logique dans une origin-story. Ce qui est en revanche surprenant, c’est son visage. On ne parle pas de sa cicatrice sur la joue droite — cela vient des romans. Ce qui nous trouble, c’est que l’Agent 007 a les traits de Tom Cruise.
De toute évidence, ce n’est pas la star de Mission Impossible. Il faut toutefois admettre qu’il y a une véritable similarité entre l’acteur américain et l’agent britannique dans ce jeu vidéo.
Conçu par les équipes d’Hitman, 007 First Light sera un jeu d’action-infiltration fortement scénarisé. On y retrouvera des gadgets pour éliminer furtivement les gardes, du combat au corps à corps, pas mal de flingues, et des courses poursuites avec le volant à droite. Et bien sûr, une petite touche d’humour so british.
Le site officiel a également été mis à jour. On y apprend que James Bond sera amené à beaucoup voyager et qu’il sera possible de refaire les missions en y ajoutant différents modificateurs. De quoi assurer, sur le papier, une belle durée de vie.
007 First Light sortira en 2026 sur PC, PS5, Switch 2 et Xbox Series X|S. Aucune date précise n’a été annoncée, mais on suppose que ce sera bien après l’arrivée de GTA VI.