mardi, mars 19, 2024
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Sony Japan Studio : une fin qui est, hélas, logique

Sony a annoncé la restructuration de Japan Studio. Et à demi-mot, cela signifie une fin de partie pour cette équipe qui a, depuis toujours, accompagné la PlayStation.

Japan Studio n’est pas mort, mais c’est comme si. Depuis de longues semaines, toutes les personnes clés sont parties les unes après les autres. Parmi elles, Keiichiro Toyama, réalisateur des Gravity Rush, ou encore Masaaki Yamagiwa, producteur de Bloodborne.

Par le biais d’un communiqué, Sony a tenu à clarifier la situation : Japan Studio s’articulera désormais uniquement autour de la Team Asobi (Astro Bot et Astro’s Playroom). Quant aux activités d’édition, elles ont été basculées de l’autre côté du Pacifique.

Qui était Sony Japan Studio?

Japan Studio, c’était avant tout plusieurs d’équipes. Trois, pour être plus précis. Il y avait tout d’abord la Team Ico qui a conçu la trilogie Ico (PS2), Shadow Of The Colossus (PS2) et The Last Guardian (PS4). Ensuite, on retrouvait Project Siren, auteur des jeux Forbidden Siren (PS2, PS3) et Gravity Rush (PSVita, PS4). Enfin, la fameuse Team Asobi, la seule à être rescapée aujourd’hui.

En interne, cette structure a également développé Knack, Puppeteer, Ape Escape, Echochrome, LocoRoco ou encore Patapon. Ces jeux rappels de beaux souvenirs mais en aucun cas, il ne s’agit de gros succès commerciaux. A vrai dire, cela fait très longtemps que Japan Studio n’a pas sorti un titre remportant à la fois les suffrages de la presse et du public.

La structure nippone avait une seconde facette puisqu’elle multipliait également les collaborations avec des studios tiers. Récemment, elle a supervisé les remakes de Demon’s Souls et de Shadow Of The Colossus, chacun développé par Bluepoint, un studio américain. On lui doit aussi les Everybody’ Golf, par Clap Hanz, ou encore Bloodborne, conçu par FromSoftware.

Désormais, c’est le siège même de PlayStation, aux Etats-Unis, qui gérera les productions externes financées par Sony.

Ces dernières années, PlayStation s’est occidentalisé

Ce n’est ni une critique, ni un compliment : c’est un simple fait. Les quartiers-généraux de PlayStation ont ainsi déménagé en Californie, à San Mateo. Les principaux dirigeants sont Jim Ryan et Hermen Hulst. Le premier cité est anglais et Président de Sony PlayStation. Le second est Hollandais et responsable de tous les studios PlayStation. Il a remplacé en 2019 Shuhei Yoshida, devenu depuis responsable des relations avec les développeurs indépendants.

On rajoutera aussi que les principaux studios de PlayStation sont situées aux Etats-Unis (Naughty Dog, Santa Monica, Sucker Punch) ou en Europe (MediaMolecule, London, Guerrilla).

Enfin, on rappellera que la marque PlayStation ne domine plus le marché japonais comme autrefois. La PS4 et la PS5 font de jolis scores, mais on est loin des performances réalisées par les deux premières consoles.

Il est donc logique que Sony se désintéresse un peu de ce territoire; le divorce total n’est pas prononcé, mais entre PlayStation et le Japon, l’histoire d’amour a perdu de sa passion.

Est-ce la fin des jeux japonais sur PlayStation?

La réponse est bien sûr négative. Le Japon reste un marché important, même s’il l’est moins que l’Europe ou les Etats-Unis. Et surtout, l’archipel héberge un nombre incalculable de studios talentueux.

Sur ces derniers mois, Sony a d’ailleurs passé plusieurs accords avec Square Enix. Final Fantasy VII Remake, Final Fantasy XVI et Project Athia sont/seront tous des jeux disponibles exclusivement sur PS4/PS5 lors de leur lancement.

Il est également important de rappeler que Polyphony Digital n’était pas intégré à Japan Studio. L’équipe de Kazunori Yamauchi continue d’être totalement indépendante et reste l’une des pièces maitresse de PlayStation; depuis ses débuts, Gran Turismo totalise plus de 80 millions de ventes.

Si Japan Studio s’apprête à perdre en influence, Sony conserve des liens forts avec l’Archipel. Et indirectement, les déboires de cette structure vont permettre l’essor de la Team Asobi, un studio dirigé par Nicolas Doucet, un Français.

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