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Est-ce la fin de la guerre des consoles?
Microsoft et Nintendo se rapprochent. Les applications xCloud et Xbox Game Pass devraient sortir sur Switch. La fin de la guerre des consoles?

Le rapprochement entre Microsoft et Nintendo marque la future disparition de la Guerre des Consoles.
Pendant des années, les fans de chaque constructeur se sont pris la tête sur les forums du monde entier pour dire que leur console était la meilleure. Les critères étaient nombreux: la manette, le design même de la machine, sa puissance, son catalogue d’exclusivités… C’était la belle époque de la Guerre des Consoles, à condition de ne pas être premier degré.
2019, une année de rupture?
Petit à petit, tout est en train de changer. On ne parle que du Cloud Gaming, mais cela mettra du temps à s’imposer. 2019 semble presque être une année de transition. L’an prochain, en 2020, de nouvelles machines arriveront sur le marché. Ces consoles seront bâties pour durer, pour préparer l’avenir. Cet avenir, c’est sans doute une cohabitation avec justement ces services de streaming. Dans le monde du cinéma et de la télévision, les plateformes de SVOD n’empêchent pas l’achat de BluRay. Il en va de même pour la musique où les CD, certes en petite forme, continuent de se vendre. Mais pour en revenir au jeu vidéo, après 2028, il sera sans doute compliqué pour les machines physiques de se faire une place dans le salon.

L’avantage du Cloud Gaming, c’est qu’il offre un accès à toute sa bibliothèque de jeu depuis n’importe quel écran, que ce soit sur une tablette, un téléphone ou un téléviseur connecté. Dès qu’un écran dispose d’un accès internet, il est alors susceptible d’accueillir une simple application de Cloud Gaming. Cela signifie que l’on peut jouer n’importe où —si on est connecté— et qu’il n’est plus nécessaire d’acheter une console dont le prix tourne généralement autour des 300 euros.
Avec le Xbox Game Pass et son projet xCloud, Microsoft a enfin une stratégie claire. Il s’agit d’une excellente nouvelle car dans le passé, ou plutôt depuis l’annonce de la Xbox One, la stratégie de Microsoft a toujours paru floue. Le géant américain semblait partir dans tous les sens, détruisant sans cesse ce qu’il essayait de bâtir. Il est désormais clair que Microsoft pense déjà au long terme et veut se positionner comme une société de service.
Vers une alliance Microsoft – Nintendo
La firme de Redmond a tout fait pour cela. Il possède la technologie avec le xCloud qui s’appuie sur Microsoft Azure. Et il a désormais le contenu. Le Xbox Game Pass contient une centaine de jeux. Un roulement a lieu. Certains arrivent, certains partent. Mais les exclusivités restent. Halo, Gears, Forza… ils sont directement disponibles à travers le Xbox Game Pass. A l’image d’un Netflix, Microsoft se doit d’avoir des productions originales. Pour cela, il a racheté toute une série de studios.
Il y a les jeux majeurs et les titres un peu moins ambitieux. Ces derniers gonflent le catalogue, ne coûte pas trop cher à produire, et peuvent occuper sans marquer les esprits. Le récent Crackdown 3 appartient sans doute à cette catégorie. On suppose aussi que Ninja Theory et Obsidian vont principalement travailler sur des jeux AA, c’est-à-dire ayant hérité d’un budget moyen.

En quelque sorte, Microsoft place tous ses jeux dans un même panier. Et maintenant, il faut le distribuer. Ceux qui ont une Xbox One peuvent naturellement en profiter. A terme, on imagine que ce sera aussi sur PC et sur mobile. Mais Microsoft veut littéralement être partout. Et cela passe par la Switch.
Rien d’officiel pour le moment, mais beaucoup s’accordent à dire que Nintendo et Microsoft devraient annoncer aux alentours de l’E3 l’arrivée d’une application xCloud sur Switch. Les échos étant nombreux, il y a fort à parier que plusieurs personnes ont été autorisée à parler. A terme, on devrait donc retrouver toute une partie de la ludothèque Xbox sur Switch. C’est naturellement une bonne nouvelle pour les joueurs, mais qu’est-ce que cela signifie vraiment?
La Switch va voir son catalogue grossir considérablement
Pour Microsoft, placer le xCloud chez la concurrence permet potentiellement de toucher un public plus large. Il y a 30 millions de Switch dans le monde; aux Etats-Unis, 60% des possesseurs de cette console n’ont pas la Xbox. Petit à petit, Microsoft place donc ses billes un peu partout. A terme, chacun pourra accéder à son offre, depuis n’importe quel périphérique.
Pour Nintendo, c’est bien différent. On peut même se demander quel intérêt à Big N à accepter cela. Après tout, ceux qui joueront via le xCloud n’auront pas le temps de se pencher sur les productions Nintendo. La volonté du japonais est sans doute de s’ouvrir et d’accueillir, les bras grands ouverts, des joueurs dits « plus gamers« . Il manque beaucoup de AAA sur Switch. Récemment, Shadow Of The Tomb Raider a été ajouté au Xbox Game Pass. Difficile d’imaginer qu’un portage Switch soit au planning; pour y jouer sur Switch, il faudra donc passer par l’application Xbox.
En accueillant le xCloud, Nintendo verrait donc son catalogue grossir considérablement. Logiquement, il devrait aussi recevoir une compensation financière pour chaque abonnement pris sur l’eShop. On notera aussi cet échange de bon procédé ne se fait que dans un sens: aucune rumeur évoque une compatibilité de Mario Kart 8 Deluxe ou de Zelda: Breath Of The Wild sur Xbox One X.
Quant à la concurrence…
L’union plus ou moins improbable entre Nintendo et Microsoft met bien entendu dans l’embarras Sony. L’actuel leader du marché est bien silencieux, préparant à son tour quelques surprises pour sa PS5; si John Kodera est reparti s’occuper du PlayStation Network alors qu’il venait de prendre la tête de SIE, c’est qu’il se passe de grandes choses en coulisse.

Ce qui est intéressant, c’est que Sony, dans le passé, avait déjà mis en place la stratégie actuelle de Microsoft. Le PlayStation Now était ainsi disponible sur de nombreuses plateformes: la PSVita, la PS3, la PS4, la PlayStation TV, le PC, les téléviseurs Sony et Samsung, et même certains lecteurs Bluray. Depuis 18 mois, le PlayStation Now a été retiré partout, sauf sur PC et PS4. Quant à l’application mobile, ce n’est qu’à travers certains téléphones Xperia…
Il faut dire que Sony a souvent d’excellentes idées mais le Japonais les exploite mal; il dégaine aussi un peu trop tôt. La PSP Go était en avance sur son temps. La PSVita réclamait des cartes mémoire hors de prix. Le Remote Play sur cette portable fonctionne très bien, si ce n’est qu’il lui manque de vraies gâchettes. Quant au PSNow, le catalogue laisse à désirer.
Il y a fort à parier que Sony contre-attaquera à moyen terme. Et lui aussi se devra d’être partout. La guerre des consoles va prendre fin pour laisser place à la guerre des services. Et à ce jeu là, difficile de savoir qui sera le grand vainqueur. Car d’autres acteurs souhaitent envahir le marché. Dans moins d’un mois, Google va révéler ses plans en matière de jeux vidéo. Il se dit qu’une console sera dévoilée, mais il s’agira d’un cheval de Troie pour ProjectStream. Amazon aussi entend se lancer dans ce secteur. Difficile de prédire pour le moment la stratégie de la firme de Jeff Bezos. La seule chose que l’on peut dire est que le marché est en train de se transformer: d’ici quelques années, il ne ressemblera en rien à ce que l’on connait aujourd’hui.

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Sony tease la PS6 : premières infos prometteuses sur les technologies à venir

Sony vient d’ouvrir le bal autour de la prochaine génération PlayStation, sans pour autant prononcer le nom officiel « PS6 ». Une vidéo technique récemment publiée met en lumière de nouvelles technologies — Neural Arrays, Radiance Cores, Universal Compression — laissant entrevoir ce que pourrait être la console de demain.
Un teasing méthodique plutôt qu’une annonce officielle
Dans cette vidéo, Sony invite Mark Cerny (architecte PlayStation) à dialoguer avec un expert d’AMD. Ensemble, ils dévoilent les technologies censées être au cœur d’un Project Amethyst, supposée feuille de route pour une console future. Mais à aucun moment le terme PlayStation 6 n’est mentionné : le constructeur joue la carte du teasing bien dosé pour susciter l’intérêt sans s’engager définitivement.
Les technologies qui font parler
- Neural Arrays : unités de calcul dédiées à l’intelligence artificielle, probablement utilisées pour l’upscaling et des traitements visuels avancés.
- Radiance Cores : cœurs logiques axés sur l’amélioration du ray tracing et de l’éclairage, voire du path tracing.
- Universal Compression : technologie pour optimiser la bande passante, réduire les temps de chargement et transférer rapidement de grandes quantités de données.
Ces noms techniques pourraient sembler marketing à première vue, mais ils posent les jalons d’innovations visuelles et de performances qui pourraient placer la prochaine PlayStation dans une nouvelle dimension.
Ce que cela laisse entrevoir
- Une rétrocompatibilité renforcée, notamment avec la série PS5, grâce à la continuité technique.
- Une console qui pourrait pousser le graphisme en temps réel, avec des effets de lumière et d’ombre très poussés.
- Une focalisation sur la fluidité, les temps de chargement réduits, et une meilleure circulation des données entre mémoire, disque et rendu.
- Des interrogations restent : quel sera le prix ? Une version sans lecteur physique est-elle envisageable ? La compatibilité avec les supports physiques sera-t-elle sacrifiée à l’ère du dématérialisé ?
Pourquoi cette opération de teasing est stratégique
Sony prépare le terrain avant l’annonce officielle. En publiant un contenu technique mais non définitif, la marque capte l’attention des passionnés, alimente les discussions médias, et installe une attente sans prendre de risque. La PS5 fêtera bientôt ses 5 ans : c’est le bon moment pour commencer à esquisser ce que pourrait offrir la suite.
Mon ressenti : l’ombre d’une PS6 déjà palpable
On n’a pas encore de confirmation officielle, mais ce teaser met en lumière une ambition claire : pousser les limites techniques et visuelles. Je suis intrigué — ces technologies, si elles se concrétisent, pourraient transformer l’expérience PlayStation.
Pour l’instant, c’est un jeu de patience et d’observations. Mais le décor est posé, les promesses sont là.
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Pourquoi le Game Pass a grandement augmenté ses prix?

Le prix du Game Pass a pris 50% en une annonce. C’est plus que l’inflation, non?
Mercredi dernier, coup de tonnerre pour tous les abonnés Game Pass : le prix de l’abonnement a augmenté. Ou plutôt explosé. Une hausse de 50%, ce n’est pas rien, et la barre des 20€/mois a largement été franchie. A quoi joue Microsoft ?
Quels sont désormais les avantages du Game Pass?
Oui, le prix du Game Pass a augmenté. Mais le service a avant tout évolué. Il se veut plus flexible —il introduit le Game Pass Premium— et il offre plus de choses dans son offre Ultimate.
Voici comment se décomposent désormais les offres :
- Le Game Pass Essential à 8,99€/mois
- jeu en ligne
- accès une cinquantaine de jeux
- Le Game Pass Premium à 12,99€/mois
- accès à 200 jeux, mais les productions Xbox Game Studios / Bethesda / Activision ne sont disponibles que dans les 12 mois de leur sortie, et Call Of Duty n’est pas inclus
- Le Game Pass Ultimate à 26,99€/mois
- accès à 400 jeux dont tous les titres Xbox Game Studios / Bethesda / Activision en Day 1, dont Call Of Duty
- Ajout de l’EA Play qui coûte séparément 5,99€/mois
- Ajout de l’Ubisoft+ Classics qui coûte séparément 7,99€/mois
- Ajout du Club Fortnite qui coûte séparément 11,99€/mois
A cela, il faut également ajouter le cloud gaming et des avantages sur les jeux Riot Games.
Sur le papier, l’offre Ultimate reste une affaire en or. Si on additionne l’EA Play, l’Ubisoft+ Classics et le Club Fortnite, on monte déjà à 26€. Les joueurs ne paieraient alors que 1€ pour accéder à 400 jeux dont Call Of Duty dès sa sortie dans le commerce.

Les choses sont toutefois plus compliquées. L’EA Play et désormais l’Ubisoft+ Classics et Club Fortnite doivent normalement agir comme des bonus. L’intérêt du Game Pass a toujours résidé dans son catalogue de jeux récents, dont les titres first party. Et désormais, pour profiter de cela, il faudra débourser 26,99€/mois contre 17,99€/mois auparavant. On passe la barre psychologique des 20€ et même des 25€.
Pourquoi une telle augmentation du Game Pass Ultimate ?
Selon Bloomberg, la branche Xbox est une nouvelle fois mise sous pression par Microsoft. A la suite de l’inclusion de Call Of Duty Black Ops 6 dans le Game Pass, les chiffres n’ont pas explosé —il n’y a pas eu une hausse significative des abonnés.
Au contraire, ce cadeau auprès des clients Game Pass aurait représenté un manque à gagner de près de 300 millions de dollars pour l’Américain ; les ventes de Black Ops 6 auraient chuté sur PC et Xbox, ne représentant que 18% du total. La direction de Microsoft aurait alors exigé à sa division Xbox de redresser la barre.
Et dans ces cas là, quand on ne réussit pas à attirer de nouveaux consommateurs, on fait davantage payer ceux existants. Comme le rappelle la newsletter Le Résumé Jeu Vidéo, cette stratégie est déjà appliquée par pas mal d’acteurs dont Sony. La manette DualSense Edge à 220€ et la PS5 Pro à 800€ s’adressent à une niche, mais une niche qui a des moyens pour sa passion et qui passe à la caisse.
Il en va de même pour le PlayStation Plus. Le nombre d’abonnés stagne autour des 40/45 millions, mais le chiffre d’affaires augmente. Comment ? A travers les nouvelles offres Extra et Premium qui confèrent différents avantages contre un prix bien plus élevé que celui du PS Plus Essential. Le Game Pass suit la même direction. Microsoft exige une meilleure rentabilité, Call Of Duty a échoué. Il faut alors trouver l’argent auprès des fans de la marque.
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Battlefield 6 : un trailer live action qui se moque de Call Of Duty

Electronic Arts s’attaque à Call Of Duty à travers la bande-annonce live action de Battlefield 6.
Quelques jours avant sa sortie, Battlefield 6 accélère sa campagne marketing avec la diffusion d’une nouvelle bande-annonce. Pas d’images du jeu cette fois-ci. Il s’agit en effet d’un live-action, un trailer en prise de vue réelle avec de vrais acteurs . Et ce sacré casting n’a qu’un seul but : parodier Call Of Duty.
Battlefield 6 se moque de Call Of Duty
Battlefield 6 ne tire pas à balles réelles sur Call Of Duty, mais l’intention y est. Il reprend le même principe, à savoir un joli cast composé de Paddy Pimblett, Zac Efron, Morgan Wallen et Jimmy Butler. Chacun porte une arme au skin plus ou moins discret, et prend la pose avec une certaine arrogance. C’est Hollywood, c’est Call Of Duty ; ce n’est pas Battlefield.
Après une explosion, ce petit groupe est rapidement remplacé par de vrais soldats qui font face à la vraie guerre. C’est brutal et violent ; les explosions laissent place à des nuages de poussière. On voit aussi différents accessoires qui se veulent réalistes et bien sûr, des tanks.
A travers ce trailer live-action, Battlefield 6 montre sa différence et entend jouer la carte du pseudo-réalisme face à Call Of Duty.
Battlefield 6 fait-il le poids face à Call Of Duty Black Ops 7 ?
Dans ce duel, Battlefield 6 n’est clairement pas le favori. Call Of Duty est un mastodonte du jeu vidéo et chaque épisode continue de se vendre à plusieurs dizaines de millions d’exemplaires.
Battlefield revient en plus de loin. Il reste sur deux échecs successifs —BF V et BF 2042— et a vu son studio DICE perdre de sa superbe comme le rappelle la Newsletter le Résumé du Jeu Vidéo.
Electronic Arts place beaucoup d’espoirs dans cet épisode. Disponible à partir du 10 octobre, Battlefield 6 doit réellement relancer la série. Le but à moyen terme serait de rivaliser pleinement avec Call Of Duty avec des jeux annuels et un Battle Royale —ce dernier pourrait prochainement être révélé.
Pour arriver à ses ambitions, Electronic Arts a débauché l’ancien directeur de la franchise Call Of Duty et a établi Battlefield Studios, une unité composée de différentes équipes, dont DICE.
La beta de BF6 cet été laissait entrevoir un jeu plutôt solide qui ne prenait aucun risque; c’était dans la veine d’un Battlefield 3, un épisode datant de 2011.
Quant à l’aspect réaliste, il ne faut pas s’attendre à du ArmA. En revanche, il a d’ores et déjà été annoncé que chaque skin proposé devra respecter l’univers Battlefield. Même son de cloche d’ailleurs du côté de Black Ops 7 où Activision affirme avoir refusé des collaborations avec de grosses marques.